LA “JOURNÉE DE CANA” AU
KESROUAN:
DÉNONCIATION DES MASSACRES
ET APPUI À LA RÉSISTANCE
![]() M. Sleiman Traboulsi, représentant le chef de l’Etat, saluant la garde d’honneur. |
![]() Une vue de l’assistance; au premier plan, les représentants des présidents de la République, de l’Assemblée et du Conseil.Riad |
Après l’hymne national, l’assistance a observé une minute
de silence en mémoire des martyrs de Cana. Puis, le Dr Youwakim
Abou-Lahdo a présenté les orateurs.
Premier à prendre la parole, l’uléma Mohamed Hassan el-Amine
a remercié la revue ayant organisé le meeting et le collège
des Apôtres avant d’ajouter: “En cette journée nationale,
le Liban a pu par la force de l’affiliation à la patrie, faire face
aux armes et aux avions de l’ennemi.
“Avec l’avènement de ce régime, nous nous rapprochons
vers la complémentarité entre l’action de la Résistance
sur le terrain et l’action de la résistance politique. Le destin
de ce régime est d’incarner la résistance dans l’édification
de l’Etat et la réforme; d’assumer les missions qui incombent à
toute révolution blanche celle-ci aurait pu être rouge, si
le Liban n’avait pas assisté à l’émergence de ce régime.
Il se doit d’édifier l’Etat de la loi et des institutions, à
la place de l’Etat des quotas et de l’Etat-ferme; autrement dit, de jeter
les bases de la réforme du système confessionnel et politique.”
Evoquant le massacre de Cana et la profondeur de sa blessure, M. Tammam
Salam, député de Beyrouth, a dit: “La longue guerre du Liban
nous a appris que la patrie ne peut être annihilée par une
sédition religieuse, une guerre civile ou la destruction de l’homme
et de la pierre.
“L’épreuve de Cana nous fait prendre conscience à tous
que la blessure du Sud et de la Békaa-ouest ne cesse de saigner;
que la patrie ne recouvrera pas la vitalité sans la libération
totale du territoire.
“Israël a exercé sur nous des pressions pour nous contraindre
à souscrire à ses conditions, quand il a perpétré
le crime de Cana. Aujourd’hui, il réitère ses pressions à
Arnoun, Chébaa et dans les villages sudistes, mais il ravive l’esprit
de la résistance et trouve en face de lui des jeunes luttant en
vue de la libération.
“Nous assistons, actuellement, à une relance de l’action patriotique
ayant à sa tête un homme qui réalise le sens de la
libération et connaît la valeur de la résistance; un
homme ayant donné la preuve de son aptitude à rassembler
les citoyens et prouvé sa crédibilité dans la restructuration
de l’armée du Liban, dont il a fait le rempart de la patrie. Dans
son discours d’investiture, le président Lahoud a porté la
responsabilité du commandement, tout en poussant les Libanais à
rallier le mouvement de la Résistance, de la libération et
de l’édification nationale.”
ENTRE ARNOUN ET CANA
M. Khalil Hraoui, député de Zahlé, constate que
l’espace géographique entre Cana et Arnoun est court, alors que
l’esprit de solidarité au plan populaire et le soutien à
la Résistance ne cessent de s’élargir. “Cet esprit et ce
soutien, poursuit-il, qui se sont renforcés après Cana, ont
aidé à faire évoluer le concept de la résistance
du peuple face à l’occupation, faisant de la résistance une
ligne stratégique, l’engagement vis-à-vis d’elle se reflétant
à tous les niveaux tant militaire, qu’économique. L’équi-libre
stratégique avec l’ennemi est un objectif fondamental qu’il faut
atteindre à tout prix.”
“De là, enchaîne-t-il, l’appel lancé par le président
Emile Lahoud invitant tous les citoyens à se solidariser et à
se regrouper autour du projet de l’Etat fort et moderne. Nous sommes tous
appelés à nous associer au processus de l’édification
et de la réforme qui reposent sur trois piliers essentiels, à
savoir: le citoyen en tant que force active; l’investisseur en tant que
force financière et les responsables à qui incombe la responsabilité
de prendre la décision politique.”
A son tour, M. Talal Arslan, député d’Aley, constate
que le massacre de Cana a unifié les Libanais, toutes communautés
et tendances politiques confondues. “Ceci a accentué notre foi en
ce que l’occupant israélien n’établit pas de distinction
entre un Libanais et un autre. Tous nous sommes visés et les temps
sont difficiles, la confrontation avec l’ennemi restera ouverte jusqu’à
ce qu’il reconnaisse notre droit à l’existence.”
L’uléma el-Amine, MM. Zaher el-Khatib,
Georges Frem et Rouchaïd el-Khazen.
Enfin, l’émir Talal appelle à la consolidation de l’unité
nationale, “les divergences politiques internes ne devant pas excéder
les limites de cette unité. Il nous faut, aussi, soutenir la Résistance
héroïque, à l’ombre d’un Etat résistant ayant
à sa tête un homme probe et capable.”
“Le Liban, a dit M. Zaher el-Khatib, député du Chouf,
est fort par la résistance de ses fils, de son armée et l’aide
de la Syrie, ainsi que l’a affirmé le chef de l’Etat .
“Au plan de la bataille du changement, le président Lahoud en
a défini les cadres que voici: par la confrontation de ce qu’a légué
le régime révolu quant à ses politiques non-scientifiques
et inhumaines. D’autre part, par l’adoption de la loi comme critère
à notre action dans tous les domaines pour pouvoir édifier
l’Etat des institutions.”
Et d’ajouter: “La journée de Cana rassemble tous les Libanais,
qu’ils soient du Sud, du Kersouan ou de toute autre région. Ils
sont regroupés dans un Liban unifié après sa longue
et dure épreuve. Cana et Kesrouan sont un nouveau point de départ
dans la formulation de l’authenticité du Liban et le début
du redressement de la société résistante.”
Proclamant son soutien illimité au nouveau régime, “parce
qu’il s’emploie à édifier l’Etat des institutions”, M. el-Khatib
engage l’opposition à agir sur base du projet du régime.
“Je suis avec le régime, conclut-il, mais en me souciant de réparer
les erreurs et de prémunir les citoyens de condition modeste et
à revenu limité contre de nouveaux impôts et les surtaxes
qu’ils sont incapables de supporter, parce qu’ils ont beaucoup enduré
durant les six dernières années.”
M. Boutros Harb, député de Batroun, a prononcé
le mot de la fin. Appelant à tirer les leçons du drame de
Cana et de ce qui se passe, actuellement, à Arnoun, il souligne
la nécessité d’accentuer l’éveil national, pour pouvoir
édifier la patrie de l’homme dont nous rêvons.
“Le moment est venu pour la conscience nationale en éveil de
s’imposer sur la scène politique, à l’effet de raffermir
les concepts de la moralité, de la probité, de l’abnégation,
de la compétence, de la justice et du patriotisme au plan politique
et d’abolir les concepts de la duplicité, de l’immoralité,
du profit et de la démagogie.”
Enfin, M. Issam Zogheib, propriétaire de la revue “Kesrouan”,
a clôturé la séance oratoire par un mot inspiré
de la circonstance.
POPULAIRES AU CIMETIÈRE DE CANA Ceux-ci avaient cherché refuge au Q.G. du contingent fidjien
de la FINUL où ils ont trouvé la mort, suite à son
bombardement par l’artillerie ennemie.
ANDRÉE LAHOUD FLEURIT LES TOMBES
MESSE À CANA
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