Un
groupe de sociétés d’assurances a pris la louable initiative
de verser chaque année un pour cent (1%) de ses profits aux
Finances, à titre de contribution à l’accroissement des recettes
du Trésor, à la réduction du montant de la dette publique
et du déficit budgétaire. Il s’agit d’une décision
patriotique devant servir de leçon de civisme à tous les
citoyens, chacun étant appelé à apporter son obole,
si minime soit-elle, à une collecte publique destinée à
renflouer les caisses de l’Etat,
le président Lahoud s’est hâté de féliciter
les donateurs au geste autant généreux qu’inédit au
Liban.
On taxe, souvent, les Libanais de mercantilisme, c’est-à-dire
de s’adonner au commerce en vue de gains rapides et excessifs. A tel point
que le mot phénicien est synonyme pour certains de dextérité
commerciale, comme celui de jésuite est synonyme d’astucieux et
d’hypocrite...
Mais l’amour du lucre n’est pas, loin de là, un défaut
propre à notre peuple qui a bien d’autres qualités, la générotisté
notammnet, compensant tous ses travers, dont celui de s’ingénier
à contourner la loi et à échapper au Fisc....
Nous émettons ces réflexions à l’occasion de l’initiative
loua-ble prise par un groupe de huit sociétés d’assurances
et d’inves-tissement financier rayonnant à partir du Liban sur cinq
autres pays: la France, l’Arabie séoudite, Chypre, les Bermudes
et l’Etat des émirats arabes unis.
Cette initiative consiste, pour la direction du groupe et son personnel,
de verser un pour cent (1%) de leur salaire annuel à l’Etat, “à
titre de contribution au relèvement économique du pays”,
dont la situation écono-mico-financière continue à
pâtir des séquelles de la guerre.
Il s’agit d’une leçon de civisme et de dévouement pour
la patrie digne d’admiration qui devrait être suivie par nos entreprises
industrielles, commerciales et bancaires, car elle aiderait l’Etat à
rembourser la dette publique et, partant, à combler le déficit
budgétaire, ayant résulté de l’engagement de dépenses
astronomiques pour les besoins de la reconstruction et de la remise en
état de nos infrastructures.
Cette dette, le peuple libanais tout entier est appelé à
en suporter le lourd fardeau les générations actuelles et,
aussi, les générations à venir, sinon le Liban pourrait
difficilement se remettre sur pied dans un temps relativement court.
Son seulement les secteurs productifs devraient suivre l’exemple, combien
admirable du groupe mentionné, mais tous les citoyens, quels qu’ils
soient et chacun à le mesure de ses possibilités, sont invités
à verser leur obole à cette souscription à l’échelle
nationale. Le dicton populaire ne dit-il pas: “Un caillou peut soutenir
une jarre?”
Etant capables de gestes de générosité hors du
commun, d’initiatives courageuses pa-reilles à la libération,
à mains nues, par des centaines d’uni-versitaires, d’un village
sudiste - en l’occurrence Arnoun qui vient d’être investi de nouveau
par l’ALS avec l’appui de “Tsa-hal” - nos compatriotes pour-raient apporter
leur soutien à l’Etat en versant au Trésor le salaire d’un
jour, d’une semaine ou d’un mois, chacun selon sa capacité ou, tout
au moins, en acquittant leur dû au Fisc et aux organismes étatiques,
en contre-partie de leurs services et pres-tations, ces derniers devant
dans ce cas être améliorés et assurés d’une
manière plus régulière.
A cette condition, chaque Libanais s’honorera de porter la nationalité
de ce pays et se fera un devoir de défendre ses intérêts
avec la même enthousiasme qu’il met à défendre les
siens.
Le Pouvoir sera, alors en mesure d’instituer l’Etat des institutions,
seul capable de transformer le pays des cèdres en une nation
forte, apte à relever tous les défis qu’il confronte à
l’approche du IIIème millénaire. |