JEAN DANIEL - MONDE ARABE: INGRATITUDE ET
PARTIALITÉ
Le journaliste
français, Jean Daniel, vient de publier ses mémoires sous
forme de carnets couvrant les vingt dernières années.
Une vue de Carthage. |
Jean Daniel. |
Deux caractéristiques essentielles ressortent de cet ouvrage: la
mégalomanie et l’ingratitude de son auteur.
Daniel ne cesse, tout au long du livre, de mettre en valeur sa propre
personne par l’exposition, quelquefois trop ennuyeuse, des relations “personnelles”
et d’égal à égal qu’il entretenait avec la plupart
des leaders et chefs d’Etat des deux dernières décennies:
de Mitterrand à Arafat, en passant par Boumediène, Bourguiba
et Hassan II.
L’auteur trahit ses préjugés anti-arabes et son ingratitude,
trouvant toujours le moyen de médire de toutes les personnalités
et de tous les pays arabes qu’il évoque dans son livre.
Exemple édifiant: la Tunisie dont il parle à plusieurs
reprises. Tout en reconnaissant qu’il y a passé, en particulier
à “Sidi Bou” et à “Hammamet”, ses plus beaux jours, il trouve
le moyen de mettre en doute le sens de l’hospitalité et de la chaleur
humaine, principaux traits de caractère du Tunisien, en écrivant
qu’en Tunisie “...les gens les plus sincères, les plus désintéressés,
s’ils vous reçoivent si bien, n’est-ce pas parce qu’ils en ont reçu
l’ordre? Et que leur hospitalité si attentive ne fait que traduire
leur vassalité à l’égard du prince?”
Tous ceux qui liront ces lignes et connaissent bien la Tunisie, trouveront
cette affirmation interrogative scandaleuse, grossière, malhonnête
et, surtout, ingrate.
Sous prétexte “d’esprit critique”, Daniel présente de
la Tunisie d’aujourd’hui un tableau dans lequel on ne reconnaît point
le “Success Story” et la remarquable œuvre de développement intégral
accomplie en une courte décennie et que tous les “observateurs”
objectifs, qu’ils soient de gauche ou de droite, présentent comme
étant un modèle à suivre.
Passer sous silence total les acquis et réalisations de la Tunisie
et de son président, en matière de stabilité politique,
de démocratisation soutenue et progressive du système politique,
de progrès économique et social, de renforcement des acquis
de la femme, de création d’une classe moyenne représentant
plus que les deux tiers de la population, de renouveau et de dynamisme
culturel, ne peut que porter atteinte à la crédibilité
et à l’impartialité de l’auteur du livre et non point à
la Tunisie.
D’ailleurs, l’évocation d’un certain ancien Premier ministre
tunisien qui a fui le pays en 1986, en le laissant en état de faillite
économique et sociale, sans éprouver le moindre besoin de
faire preuve d’“esprit critique”, est assez révélatrice du
parti-pris de l’auteur...
Si nous nous attardons, dans ce commentaire, sur le cas tunisien, c’est
parce qu’il dévoile le plus l’ingratitude de l’auteur d’“Avec le
Temps”.
Les autres pays arabes ne sont point épargnés...
Daniel s’en prend, tour à tour, au Liban, au Maroc, à
l’Egypte, à l’Algérie et la liste est loin d’être exhaustive.
Son analyse de la guerre civile libanaise ou de la deuxième
guerre du Golfe, ou encore ses allégations sur le “refus arabe”
de faire la paix avec Israël, ne sont que quelques exemples.
Aussi les leaders arabes, morts et vivants, sont-ils traités
dans des termes dépréciatifs et empreints d’un mépris
mal caché...
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