Où
en est la réforme électorale? Le président Lahoud
n’a pas encore dit son dernier mot; il tient simplement à deux critères
et constantes pour atteindre un double objectif: assurer une représentation
authentique sous l’hémicycle et l’intégration nationale.
Le président Hoss quant à lui, est acquis à la fixation
à 18 ans de l’âge du vote et a révélé,
à cet effet, une proposition de révision de la Constitution.
Bien qu’on parle des prochaines législatives comme si elles devaient
avoir lieu demain, la réforme électorale n’a pas encore été
élaborée, loin de là. On est toujours à la
phase de la présentation d’idées, de suggestions et de propositions
à transmettre à la commission ministérielle chargée
de les réceptionner, pour établir un avant-projet que le
Conseil des ministres sera appelé à examiner, avant de mettre
au point un projet de réforme que l’Assemblée aura à
ratifier.
Les visiteurs du palais de Baabda attribuent au chef de l’Etat des
réflexions dont il ressort “qu’il n’a pas dit son dernier mot”,
en précisant que le Général-Président s’en
tient à des critères, à des principes et des constantes
en vertu desquels il sera possible d’atteindre un double objectif: assurer
une représentation authentique au niveau de la Chambre et l’intégration
nationale.
Cependant, les milieux proches du chef du gouvernement affirment que
le président Hoss est, d’ores et déjà, acquis à
la fixation de l’âge de vote à 18 ans (au lieu de 21, comme
c’est le cas aujourd’hui). Il l’a dit, expressément, vendredi dernier
en recevant une délégation de lycéens.
Le Premier ministre a même dit qu’une proposition de révision
de la Constitution, à cet effet, était actuellement à
l’étude. De plus, il a laissé entendre que le gouvernement
était désireux de prendre connaissance de toutes les opinions,
à ce sujet, afin que le texte devant être adopté, en
définitive, puisse faire l’objet d’un consensus national.
M. Hoss est, également, acquis à l’idée
“qu’il faut faire vite”, afin que les législatives de l’an 2.000
soient organisées sur la base de la nouvelle loi électorale.
Ne devrait-on pas abolir, au préalable, le système confessionnel?
Le président du Conseil répond: “Son abolition ne peut s’opérer
par décret, en vertu d’une simple décision gouvernementale
ou d’un vote de la Chambre des députés; elle est le fruit
d’un long processus, lequel doit commencer par la constitution du comité
national - prévu par l’accord de Taëf - ayant pour tâche
de préparer le terrain à l’abolition du confessionnalisme
politique”.
Cela dit, quelle serait la tendance en ce qui concerne le nouveau découpage
des circonscriptions électorales et celles-ci seraient-elles réparties
sur la base du caza, du mohafazat, d’une circonscription médiane
ou même cette dernière s’étendrait-elle au Liban tout
entier?
Il se confirme jusqu’ici que la tendance, à ce propos, est en
faveur de la petite circonscription; autrement dit du caza. De cette façon,
l’électeur accordera son suffrage à un candidat dont il est
proche et qu’il connaît au triple plan de la représentativité,
de la probité, comme de la capacité de s’acquitter comme
il se doit des obligations de sa charge et de servir.
En ce qui a trait à la transformation du Liban en circonscription
unique, cette éventualité ne peut être envisagée
avant l’organisation des élections générales sur la
base des partis: ces derniers mèneraient campagne avec des programmes
clairs, pour obtenir le soutien des électeurs en faisant des promesses
et en s’engageant à les tenir. |