HOSS: “NOUS AVONS SUPPRIMÉ
LA TROÏKA, PARCE QUE C’ÉTAIT
UN PHÉNOMÈNE NON
CONSTITUTIONNEL”
KARAM: “DE GAULLE S’EST HEURTÉ
À 102 DÉPUTÉS COMMUNISTES
ET A RÉVISÉ LA
LOI ÉLECTORALE”
Dressant le bilan des six premiers mois de son gouvernement, il a rappelé la suppression de la troïka; la mise au point du projet de budget 99 en quatre mois, sur la base de principes définis, tel celui de l’austérité - sauf sur les crédits destinés aux projets de développement - et la révision de la politique fiscale.
RÉFORME ADMINISTRATIVE ET POLITIQUE
M. Hoss promet de procéder à la réforme politique,
à travers une nouvelle loi électorale.
A ce sujet, M. Karam a posé la question suivante au Premier
ministre: Avant votre prise en charge des responsabilités gouvernementales,
on parlait de la réforme administrative. Puis, vous avez mis l’accent
sur la réforme politique dont le cadre n’a pas encore été
complété.
La réforme administrative a connu deux étapes: la première
en 1932, sous le président Charles Debbas et, la seconde sous le
sexennat du président Charles Hélou. Tous deux l’ont appelée
“épuration”.
Six mois après votre retour au Sérail, quelles ont été
vos principales réalisations, étant entendu que vous êtes
connu pour être un expert en matière financière, ayant
présidé en 1976 le comité de contrôle bancaire.
Chaque nouveau gouver-nant a procédé à la révision
de la loi électorale, afin d’assurer une représen-tation
nationale saine et authentique. Quand le général de Gaulle
a été élu à l’Assemblée nationale, cent
deux députés communistes n’ont pas observé au parlement
la minute de silence en mémoire des martyrs de Dien Bien Phu en
Indochine. Il a estimé qu’il ne pouvait pas gouverner avec ces parlementaires;
aussi, a-t-il révisé la loi électorale en vertu de
laquelle trente communistes seulement, ont accédé à
la Chambre. Tel était le cachet de la Vème République.
Qu’auriez-vous à dire à propos de la loi électorale
et du projet de budget et pourquoi la loi de finances n’a-t-elle pas été
au niveau de vos ambitions?
Le président Hoss répond: “Au plan politique, nous avons
mis fin à la troïka, parce que nous la considérions
comme un phénomène anticonstitutionnel. En effet, la Constitution
consacre la séparation des pouvoirs, alors que la troïka a
procédé au partage des parts, ce qui transgressait le système
démocratique.
“Au plan économique, nous avons agi sans répit dès
le premier jour de mon entrée en fonctions. Le projet de budget
n’avait pas été élaboré en décembre
98, alors que ce dernier devrait, normalement être transmis au parlement
dans la première quinzaine d’octobre. Un tel fait s’était
présenté autrefois et le gouvernement de l’époque
avait mis huit à neuf mois pour déposer le projet de budget
sur le bureau de l’Assemblée. Nous l’avons terminé en quatre
mois.
LE “MEILLEUR BUDGET POSSIBLE”
“Comme je l’ai déjà dit maintes fois, le projet de budget
99 n’est pas idéal: c’est le meilleur possible dans les circons-tances
présentes, car nous ne disposions pas du temps suffisant pour y
apporter les modifications répondant à nos souhaits.
“De plus, nous avons rationalisé les dépenses, étant
entendu que des crédits excédentaires nous ont été
imposés, provenant de la nouvelle échelle des salaires dans
le secteur public, l’augmen-tation se montant à 500 milliards de
livres, somme à laquelle il fallait ajouter celle résultant
des indemnités dues aux contractuels dans l’enseignement secon-daire.
“A cela il faut prévoir le service de la dette publique qui
accroît le déficit budgétaire de l’ordre de 700 milliards
de livres par an.
“Nous avons procédé, également, à la révision
de la politique fiscale et apporté des modifications à l’impôt
sur le revenu, en majorant les taxes sur les articles de luxe, de manière
à en exempter les citoyens à revenu limité.
“Pour la première fois au Liban, nous établissons un
“programme de travail pour le redressement financier” qui sera rattaché
au projet de budget.
SOUS-PRESSE
DENARD ACQUITTÉ
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