HONORABLES CONSULS HONORAIRES
La question du statut des consuls honoraires au Liban n’est pas définitivement
close.
En effet, certains consuls honoraires viennent de porter l’affaire
devant le Conseil d’Etat et réclament l’annulation, pure et simple,
de la décision prise par le ministère des Affaires étrangères
et le Conseil des ministres concernant leurs privilèges.
La question est délicate, car le statut des consuls honoraires,
ressortissants du pays où ils portent ce titre, n’est pas régi
par une Convention internationale. Etant nationaux du pays où ils
exercent leurs activités, certains privilèges leur sont concédés
par pure courtoisie. Il ne s’agit pas, en l’occurrence, d’un droit acquis.
N’étant pas consuls de carrière, l’Etat où ils
se trouvent est libre d’organiser à sa façon le statut du
consul honoraire.
Il faut, pourtant, reconnaître qu’au Liban, en raison de la guerre,
plusieurs consuls honoraires ont rendu des services appréciables
aux Libanais: acheminement des formalités pour l’octroi des visas,
renseignements de tout genre concernant affaires, études, entreprises,
etc...
Malheureusement, ces dernières années, on a vu une prolifération
de consulats et vice-consulats honoraires que rien ne justifie. Alors qu’une
ambassade existe à Beyrouth, il est ridicule de nommer un consul
honoraire à Baabda, à Hazmieh ou à Jounieh. La tradition
exige que seules des villes relativement lointaines, comme Tripoli et Saïda,
aient des consuls honoraires.
Le Conseil d’Etat arrivera-t-il à trancher la question?
***
COMBIEN VAUT UNE ÉPOUSE AU LIBAN?
Connaît-on la somme allouée aux fonctionnaires libanais
- y compris les diplomates - pour leurs épouses?
Moins de 100 dollars US... environ 115.000 L.L. ou 77 dollars, mensuellement.
Il en coûterait, évidemment, le triple ou le quintuple
à n’importe quel homme pour inviter une dame à sortir, (sans
parler d’autre chose) l’espace d’une soirée ou d’une nuitée.
Dans les pays civilisés, surtout dans la carrière diplomatique
où l’épouse d’un ambassadeur supervise, organise ou les deux
à la fois, la plupart des réceptions et manifestations sociales
de son époux, on lui alloue et ce, depuis de nombreuses années,
une somme forfaitaire pour s’habiller, se coiffer, etc... enfin, pour être
à la hauteur de la représentation.
L’anecdote qui suit pourrait compléter le tableau.
Un ambassadeur de première classe qui “emploie” dans une grande
capitale son épouse pour certaines correspondances confidentielles
et délicates, réclame auprès de l’Administration centrale
une secrétaire pour décharger son épouse... La réponse
arrive rapide: “Votre épouse le fait; c’est très bien, qu’elle
continue!”
Pourtant, dans la carrière diplomatique, l’Administration a
un droit de regard sur l’épouse. Quand un diplomate manifeste le
désir de se marier, l’élue ou la fiancée doit recevoir
la bénédiction des hauts fonctionnaires du ministère
des Affaires étrangères. Ce n’est pas un examen proprement
dit, mais un dossier est établi et une entrevue a lieu avec soit
le ministre, le secrétaire général ou un autre haut
fonctionnaire.
On a vu nombre de diplomates exclus de la carrière, car ils
n’avaient pas obtenu l’autorisation nécessaire pour se marier et
avaient passé outre.
D’autres n’avaient même pas été recrutés
en raison de la présence d’une femme “peu représentative”...
C’est dire l’importance de l’épouse dans la carrière.
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COMBIEN VAUT UNE MAMAN?
Ne parlons pas de la maman au Liban; elle vaut ce que vaut une épouse.
Et encore!
Et ailleurs?
Un centre de recherches financières a publié, récemment,
une étude sur ce que coûterait une mère de famille
américaine, si elle était payée au prix du marché
actuel.
Le centre “Edelman Financial Services”, dont le siège est à
Fairfax en Virginie, a établi que les diverses occupations quotidiennes
d’une mère de famille l’amènent à exercer quelque
dix-sept professions et métiers combinés au cours d’une journée.
Son salaire annuel serait de l’ordre de plus d’un demi million de dollars
US (500.000$ US)...
Vous avez bien lu...
Parmi ces tâches quasi-quotidiennes, figurent celles d’infirmière,
de professeur, surveillante, gestionnaire, psychologue, femme de ménage,
cuisinière, diététicienne, serveuse de restaurant,
femme de chambre, repasseuse, d’accompagnatrice (en voiture ou à
pied), de baby-sitter, d’organisatrice de réception, d’animatrice
de jeux, etc...
Tenant compte du salaire moyen annuel de toutes ces professions, déterminé
par le Bureau des statistiques du Travail, une mère de famille américaine
pourrait, selon cette étude, réclamer quelque 42.000 dollars
par mois, sans compter les assurances, retraite, santé, over-times,
le tarif “jours fériés et dimanches”.
“Si vous n’avez pas réfléchi aux avantages d’avoir une
maman, essayez de calculer l’argent dont vous auriez besoin pour engager
une personne aussi qualifiée”, conseille l’étude qui ajoute
en conclusion: “Bien sûr, personne ne peut qualifier la valeur de
l’amour et de l’affection que les mamans donnent à leur famille.”
Que serait-ce, alors, quand la maman doit jouer le rôle de père
et de mère à la fois?
***
LA GUERRE “DU TÉNOR” AURA-T-ELLE LIEU?
Alors que Pavarotti s’apprête à donner son récital
au Liban, on assiste à une rivalité déplaisante et
inopportune entre différents festivals au Liban.
Il n’est nullement question dans le cadre de ce commentaire de donner
raison ou tort à l’une des deux parties. Il suffit de constater
que cela nuit à la réputation du Liban touristique et aux
deux festivals qui se disputent Placido Domingo.
Ce ténor vient de trancher et il compte se produire au festival
de Beiteddine.
A-t-il fait le bon choix? Compte tenu de la réputation de Baalbeck,
il est difficile d’en juger!
Il a, sans doute, des raisons que nous ne connaissons pas encore.
Le fait est là: il ne sert à rien d’envenimer les choses.
Une certaine synchronisation ou un certain fair-play devrait régir
les festivals au Liban. Ils ne devraient pas se faire concurrence, mais
se compléter. Dans plusieurs pays (France, Autriche, Allemagne,
Grande-Bretagne, Italie, etc...), les festivals se succèdent et
ne se ressemblent pas.
Il faudrait qu’il en soit de même au Liban. A chacun son genre,
sinon sa spécialité. A chacun, aussi, une date qui serait
connue et fixée à l’avance. Le Liban est trop petit et a
trop de problèmes (déjà) pour se permettre ce genre
de friction ou de rivalité.
Et sautons du coq à l’âne, pour saluer la modestie de
Pavarotti qui a reconnu, dans son interview, que Henrico Caruso est le
plus grand ténor de tous les temps. Il a expliqué que ce
qu’a réalisé Caruso, sans l’assistance technique de la fin
du XXème siècle, aucun autre artiste n’aurait pu l’accomplir.
Il a, aussi, remis les pendules à l’heure, en démentant
les dires qu’on lui attribue à savoir “qu’en perdant du poids, la
Callas avait perdu sa voix...”
“Il ne faut pas croire ce genre de sornettes, a-t-il commenté,
chaque corps humain fonctionne d’une manière qui lui est spéciale,
unique.”
Il a ajouté: “Quant à moi, je chante mieux quand je maigris...
Mais je ne me fais pas de tracas outre-mesure. Le jour où je ne
pourrais plus chanter, je serais triste, mais non désespéré...
Laissons la tragédie à de choses plus graves.”
Sage, modeste et brillant Pavarotti.