Au
cours d’une conférence de presse, le ministre des Déplacés
et de l’Information a annoncé l’élaboration d’un plan pour
le retour des personnes déplacés dans un délai de
trois ans. Des crédits de l’ordre de 750 millions de dollars sont
prévus pour cette opération. “Le processus de rapatriement
des populations vivant, actuellement, loin de leurs régions initiales,
dit-il, s’effectuera sur la base d’une nouvelle stratégie réaliste,
différente de la précédente”.
Le retour des personnes déplacées à leurs maisons
et à leurs terres, dans la montagne et ailleurs figure, on le sait
déjà, en tête des priorités du programme gouvernemental.
D’autant que le chef de l’Etat exige que ces sinistrés réintègrent
leurs régions respectives dans le plus bref délai possible.
Sous le précédent régime, l’argent qui est “le
nerf de la guerre”, faisait défaut et moins de vingt pour cent des
déplacés sont revenus. Bien que des sommes considérables
aient été dépensées, généralement
à des fins autres que celles pour lesquelles elles avaient été
prévues.
Ainsi, on a “dédommagé” ceux qui ont occupé les
demeures (des personnes contraintes à l’exode) pour les convaincre
de les évacuer, sans que les véritables ayants droit perçoivent
la moindre obole...
A présent, on nous dit - le ministre des Déplacés
et de l’Information l’a annoncé lundi au cours d’une conférence
de presse - qu’un “plan de retour” a été élaboré
et recevra un début d’exécution dès le début
du mois de juin, soit dans une semaine. Les crédits (750 millions
de dollars) nécesssaires à cette opération ont été
assurés et seront accordés aux véritables bénéficiaires;
autrement dit, on ne réitérera pas les erreurs commises aux
dépens de ces malheureux citoyens vivant dans des conditions
dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles sont souvent inhumaines, voire
avilissantes.
Cependant, des rumeurs sont propagées selon lesquelles le ministère
et la Caisse des déplacés ne seraient pas d’accord sur le
plan mentionné et, surtout, sur ses modalités d’application.
Le ministre s’est empressé de démentir de telles rumeurs,
en assurant que la Caisse relève de la présidence du Conseil
en tant qu’autorité de tutelle, mais est tenue d’exécuter
la politique (et le plan) établis par le ministère des Déplacés.
Fait à signaler: pendant que le ministre tenait sa conférence
de presse, le responsable de ladite Caisse recevait des personnalités
et les représentants de partis ou d’organismes qui formulent des
griefs à propos de la validité du plan de retour, entre autres:
MM. Dory Chamoun, président de la municipalité de Deir el-Kamar,
leader du PNL; Nabil Boustany, député du Chouf et le “Hezbollah”...
Ceux-ci appréhendent l’émergence d’entraves de différentes
natures, susceptibles d’empêcher l’application du plan, surtout en
ce qui concerne la restitution des habitations à leur propriétaires,
toujours occupées en grande partie. M. Boustany met en garde contre
le danger pesant sur la montagne “qui menace de la vider de ses fils authentiques”...
Les responsables devraient dissiper ces appréhensions; le plus
tôt serait le mieux. |