La FIAD, Foire Internationale d’Architec-ture Intérieure et de
Design, s’inscrit dans le cadre de “Beyrouth, capitale culturelle du monde
arabe”.
Un lieu de rencontre où sont présents des créateurs
venus de plus de vingt-trois pays dont la République tchèque,
le Danemark, l’Egypte, la France, l’Autriche, le Canada, la Jordanie, le
Japon, l’Allemagne et bien d’autres, sans oublier la place prépondérante
qu’occupe le Liban dans les domaines de la décoration intérieure,
de l’artisanat ou de l’art.
Interface indispensable d’opérations multiples, ce salon consolide,
aussi, la vocation du tourisme culturel puisqu’il vise au développement
économique du Liban.
L’expression en art contemporain peut ainsi prendre des visages pluriels.
La FIAD, avec ses 10.000m2 d’espace d’exposition, présente à
travers ses centaines de stands, les divers aspects de l’art, de la création
avec les moyens les plus modernes.
Les nombreux visiteurs ont pu tout à loisir admirer différents
espaces réservés à de grandes maisons proposant des
meubles contemporains surprenants de créativité, des ensembles
parfois très “zen” dans leur conception, très intelligents
où l’esprit de rigueur règne.
Une mosaïque signée Catherine Mandron. |
Les cubes modulables de Maya Eid. |
Une huile d’Assadour. |
Gravure sur papier d’Alain Soucase. |
Il y a, là aussi, les verreries de Murano, l’espace mosaïque
Eid-Licata, le Carré d’as réservé aux designers industriels,
des concepteurs d’espaces. Dans le catalogue édité à
cette occasion M. Mohamed Youssef Beydoun, ministre de la Culture et de
l’Enseignement supérieur, écrit: “Cette manifestation trouve
son prolongement dans notre projet de création d’un Musée
d’Art contemporain à Tripoli et à Beyrouth, en vue de multiplier
les expositions artistiques organisées par le ministère de
la Culture et de l’Enseignement supérieur. Elle nous incite, également,
à encourager la création d’un Centre International Interculturel
des Métiers d’Art de l’Artisanat CIMAAA...
Notre ambition est qu’à l’aube d’un nouveau millénaire,
le Liban s’impose comme plate-forme artistique incon-tournable pour les
créateurs du monde entier.”
Le président de la FIAD, M. Georges Salem confie: “La FIAD n’est
pas une simple exposition de plus... C’est un lieu permanent de productions,
de rencontres, d’échanges culturels...
C’est dans cet esprit et par l’innovation que nous ferons émerger
dans la région une manifestation pérenne de qualité,
à l’avantage des professionnels des métiers d’art et de création.”
PROMESSES TENUES
Il serait prétentieux de procéder à un compte-rendu
détaillé dans nos colonnes de ce Salon qui dispose de centaines
de stands variés.
Notre propos est de nous limiter à l’exposition des œuvres d’art.
Pour cette troisième édition, la FIAD a voulu que tous
les participants travaillent sur un thème précis: “Vivre,
c’est créer”...
Groupés autour de ce sujet, des galeries et des artistes qui
exposent en solo nous ont donné à voir leurs plus belles
visions.
Un espace important était donc réservé à
l’art de la mosaïque. Cet art de réflexion requiert la maîtrise
du geste et une connaissance approfondie de cette technique si particulière.
Parmi les artistes, les œuvres de Verdiano Marzi, Michèle Massiou,
Liccata, Guillemette Buffault qui offre des mosaïques en relation
avec l’architecture et dont les interventions par des inclusions ponctuelles,
lignes, frises dans des surfaces enduites murales ou au sol ont été
très remarquées.
Très remarquées, également, les œuvres du sculpteur-mosaïste
Catherine Mandron. Des compositions modulées avec des effets de
volume rendus par la tesselle de ses matériaux très particuliers.
Des éclats de pierres qui, par leurs angles, captent toute la lumière.
Avec cette artiste, le mouvement, le volume sont rendus par la juxtaposition
de différentes sortes de pierres, des pierres naturelles, des lapis-lazulis,
des shistes, de l’ardoise... Ces oiseaux étranges, ces “ibis” sont
de la mosaïque en volume mais, aussi cette toile tendue qui est une
maquette d’un bas-relief organisé autour de signes-symboles très
particuliers à notre pays.
Présent, aussi, à cette manifestation, l’art du vitrail
avec “Art sacré USEK” et les ateliers Loire de Chartres. Un vrai
régal pour les yeux avec la couleur-lumière, son impact intérieur-extérieur.
Un art magique puisqu’il s’agit de métamor-phoser en verre une proposition
de peinture.
L’art sacré du vitrail. |
Sculpture de Nicole Bouldoukian. |
Une mega-toile de Magni. |
Robert Hélou, huile sur toile. |
La galerie Rochane a accroché des lithographies de Jansem.
Corps de femmes au repos travaillés avec une belle linéarité
de ligne.
Tranches de vie, attitudes passives. Par la sûreté incisive
de son dessin, son habileté de coloriste, Jansem s’affirme en tant
que maître des sciences des lignes qui atteignent toujours la vérité
des attitudes choisies.
Il y a là des toiles de Shart, un vrai épicurien de la
couleur, Assadour et son monde en équilibre fragile, le chaos organisé.
Georges Bassil ou le faux-fixe des corps... Un artiste guidé
par un pinceau sensible et réaliste qu’il trempe dans deux ou trois
couleurs essentielles. Ne craignant nullement les répétitions
de sujet, Bassil cherche la rigueur de ses compositions, pour rendre des
atmosphères floues, ambiguës... Personnages au regard angoissé
qui vous fixent, visages en quête d’amour ou d’identité.
La galerie Ep-reuve d’artiste propose les œuvres de Fré-déric
Dufoor, un excellent por-trait de femme signé Andrés Monréal,
les collages de Sou-case, les com-positions cons-truites à travers
une expression abstraite et dé-pouillée d’As-sumption Ma-teu.
Une pein-ture matiériste, sensuelle, ou-verte à l’évoca-tion.
La galerie Janine Rubeiz: des œuvres d’An-tonio Segui, Huguette Caland
et cette très belle œuvre de Shafic Abboud...
Wajih Nahlé expose en solo, proposant ses espaces du vertige,
ces compositions aux contours éthérés. Un artiste
qui par son traitement de la couleur, sa dynamique s’impose en maître.
Maya Eid fait, également, cavalier seul... Cette artiste réussit
toujours à sur-prendre par son imaginaire qui recule les limites
du possible. Pour la FIAD, elle a conçu à partir de plusieurs
cubes portant sur leurs facettes des collages subtils, fragments d’histoire,
de mé-moire...
Il s’agit de faire pivoter les cubes histoires à lire, à
suivre... 6.144 compositions. Il fallait oser!
La FIAD 99 a tenu ses promesses: diffuser et promouvoir les facettes
d’une création pluridisciplinaire en accueillant des artistes libanais
et ceux venus du monde entier pour les mettre à portée de
tous.
Un rendez-vous de professionnels ayant participé avec brio à
la mise en valeur de l’art, au seuil de ce troisième millénaire.