“Une
bonne occasion s’offre, maintenant, à l’instauration de la paix
dans la région”, a déclaré M. James Baker au terme
de sa visite au Liban.
L’ex-secrétaire d’Etat s’est dit optimiste quant à
la réalisation de progrès sur les volets libanais et syrie
avant d’ajouter: “L’Amérique fera le nécessaire afin de relancer
les négociations arabo-israéliennes et de favoriser leur
aboutissement”.
Notre photo: le président Lahoud en conversation avec
l’ancien chef de la diplomatie US.
Dès l’éviction de Benjamin Netanyahu du poste de Premier
ministre en Israël, nous avons écrit qu’avec Ehud barak, le
processus de paix a plus de chance de redémarrer et de déboucher
sur une paix juste et globale au Proche-Orient; “à condition que
Washington exerce sur l’Etat hébreu et sur ses “faucons” des pressions
effectives pour les contraindre à assouplir leur position et, partant,
à rendre possible l’instauration de la paix.”
La tâche de l’Administration américaine sera d’autant
plus facilitée, que le nouveau chef du gouvernement israélien
se distinguera par son “ouverture d’esprit”, ainsi que l’a affirmé,
cette semaine M. James Baker, ancien secrétaire d’Etat US, lors
d’une visite de deux jours à Beyrouth, dans le cadre d’une tournée
proche-orientale qui l’a déjà conduit à Damas.
M. Baker, principal artisan des négociations arabo-israéliennes,
a eu le mérite de préparer la conférence de Madrid
qui a défini les principes sur base desquels doit être pacifiée
la région proche-orientale, dont celui de “la terre contre la paix”.
Pour avoir ignoré le mécanisme établi dans la
capitale espagnole et fait fi de ce principe, Netanyahu (“Bibi”, pour les
intimes) l’a torpillé. Maintenu sous la férule des partis
religieux et des éléments extrémistes du Likoud, il
a encouragé la construction de nouveaux colonies de peuplement qui,
de l’avis même du président Clinton, constituent une bombe
à retardement. Implantées au cœur des territoires placés
sous le régime d’autonomie, y compris à Jérusalem,
ces colonies risquent de s’embraser à tout moment, un simple incident
pouvant mettre le feu aux poudres.
Pour en revenir à ses réflexions émises au cours
de son escale libanaise, M. Baker (qui était accompagné de
M. Edward Djéréjian, ancien ambassadeur à Damas, actuellement
directeur de l’Institut de recherches politiques fondé à
Houston par l’ancien secrétaire d’Etat), tout en se montrant optimiste,
quant aux bonnes dispositions de Barak, admet que “la paix ne sera pas
offerte sur un plateau d’argent”.
“Pour aboutir, a-t-il ajouté, son processus a besoin de la bonne
volonté des protagonistes. Toujours est-il, que le nouveau Premier
ministre israélien se réclame d’un parti acquis à
la paix... Je crois qu’il sera possible d’avoir des échanges d’idées
et d’émissaires entre les différentes parties concernées
par le conflit, dès que le nouveau gouvernement israélien
sera formé”.
Mais une petite phrase de M. Baker mérite d’être soulignée,
celle où il dit, littéralement: “Il faut beaucoup de dur
labeur et, surtout, de la volonté politique de la part de tous les
protagonistes, y compris la partie américaine. Je pense que cette
volonté existe aux Etats-Unis et en Israël, mais également
au Liban et en Syrie.”
L’ancien chef de la diplo-matie US n’occupe plus aucun poste officiel,
mais il reste dans le secret des dieux. L’important est qu’à Washington
on s’emploie à réactiver le processus de paix. Ce qui paraît
aléatoire à l’approche des présidentielles! |