![]() Youssef Aoun: technique mixte. |
![]() Yvette Achkar: signes empruntés au monde réel. |
La collective offre un éventail de tendances plastiques comparables
à ce que l’on observe dans l’art occidental contemporain, mais avec
une spécificité différente. Cependant, il apparaît
clairement que certains peintres libanais ont rattrapé par
leurs recherches et leurs productions ce qui s’est passé ces dernières
années dans le monde entier et se retrouvent, eux mêmes, comme
partie intégrante de la culture mondiale dans cette période
historique de la renaissance et du renouveau de la culture nationale, après
les longues années de guerre qui ont déchiré le pays.
Les œuvres reflètent ce désir ardent de s’affirmer et
l’espoir de se réaliser au moyen d’un crayon, d’une plume, ou d’un
pinceau... tourbillonnant dans les couleurs de la vie, pour encore et toujours
aller au-delà de soi, conjurer ses peurs, ses angoisses, sa réalité.
Dans une recherche consacrée à la nature du “signe image”,
Yvette Achkar crée les images susceptibles de l’exprimer le mieux,
avec un certain contenu, en imposant ces images comme des valeurs strictement
personnelles. Les motifs qui peuplent ses œuvres sont empruntés
au monde réel, ils sont amplifiés, réduits ou stylisés
et, surtout, amendés par une projection poétique.
Sybille Tamer: des couleurs
musicalement modulées.
- L’œuvre de Youssef Aoun porte toute la complexité de notre
temps. Chargée de significations explosives, libérée
de tout académisme, elle reflète la puissance créatrice
de l’artiste. Son imagination s’est dépensée dans les sujets
et l’excentricité des thèmes, autant que dans la recherche
d’une forme, d’un espace, d’une expression originale et personnelle.
- L’œuvre de Joseph Harb se distingue par la présence de champs
de couleurs modulés, évocateurs d’un monde primitif peuplé
d’animaux de la préhistoire. Ce qui compte pour lui c’est, surtout,
une certaine façon de suggérer la forme par la couleur. Son
langage plastique met en valeur le geste impétueux de l’écriture
automatique.
- Charles Khoury adopte un graphisme fait d’un enchevêtrement
de signes et de symboles à deux dimensions, de formes géométriques
diverses et construit une œuvre assez curieuse avec certaines références
au réel tout en alliant à la spontanéité du
geste celle de la forme.
- Le thème chez Sybille Tamer dépasse l’aspect extérieur
pour se parfaire en tant qu’unité de style. Si les sujets traités
sont peu nombreux, ceci s’explique par le besoin qu’a cette jeune artiste
de ciseler ses moyens d’expression. Dépassant leur nature strictement
physique, les nus qu’elle peint n’existent que dans leurs limites naturelles.
Les couleurs, musicalement modulées, épousent les formes,
les tons communiquent entre eux pour créer une agréable harmonie.
La qualité des œuvres exposées, à la galerie Janine
Rubeiz, consacre les talents des participants.