![]() La place de la municipalité de Jounieh. |
![]() M. Michel Murr, s’adressant aux journalistes. |
Les élections partielles de Jounieh avaient été décidées suite au décès du président de la municipalité, Haïkal el Khazen et d’un conseiller municipal, Victor Abou-Chabké à quelques jours d’intervalle; puis, de la démission de trois autres membres. Il fallait pourvoir à cinq sièges vacants. Les tentatives pour aboutir à un compromis ayant échoué, la bataille se transformera en une lutte politico-familiale acharnée, ponctuée par une intense campagne médiatique. Chaque clan étalera dans la presse ses attaques et griefs contre l’autre, se posant en véritable sauveur de cette ville côtière ravagée hélas! par le béton et qui perd, jour après jour, son cachet typique.
FREM V/S KHAZEN
Deux grandes tendances se sont donc partagées l’électorat.
La première ayant à sa tête le député
Rouchaïd el-Khazen, groupait M. Farès Bouez, ancien ministre
et député; les partis Kataëb, PNL et les Forces Libanaises.
Cette coalition appuyait la “liste de l’affiliation et du développement”
formée de Farid el-Khazen, fils du président défunt;
Majid Abou-Chabké, fils aussi du membre disparu; Fawzi Baroud, Rabih
Hokayem et Antoine Njeim.
La “liste du développement de Jounieh” était soutenue
par Georges Frem, les députés Elias el-Khazen, Mansour Ghanem
el-Bone et le courant national indépendant (aounistes). Elle était
formée de MM. Fouad Bouéri, Melhem Adaïmi, Youssef Hobeiche,
Wakim Bou-Lahdo et Toufic Matar, qui a remporté le scrutin du dimanche
avec une nette différence de voix.
![]() M. Fouad Bouéri déposant son bulletin dans l’urne. |
![]() Le député de Jounieh Rouchaïd el-Khazen votant. |
CLIMAT CALME
En dépit de la très forte compétition politique
entre les Khazen et les Frem, le scrutin s’est déroulé dans
un climat calme. En début de matinée, l’affluence était
faible; puis, s’est renforcée sans toutefois, dépasser 45%,
alors qu’aux municipales de 98, la participation avait atteint 58%.
M. Michel Murr, ministre de l’Intérieur, a suivi de près
le déroulement du scrutin, visitant les 34 bureaux de vote répartis
entre Ghadir, Sahel Alma, Sarba et Haret Sakhr qui forment le cadre géographique
de la municipalité.
M. Murr a interrogé les chefs des bureaux de vote et les délégués
des candidats se félicitant, après sa tournée, du
bon déroulement de cette consultation populaire. “Aucun incident
ni plainte n’ont été signalés”, affirme-t-il, au cours
d’une conférence de presse. Il précise, aussi, qu’il a confié
à l’administrateur du Mont-Liban, M. Adnane Doumiati, le soin de
superviser ce scrutin plutôt qu’au caïmacam de Jounieh, M. Raymond
Hitti, en poste depuis plus de six ans et connaît un peu tout le
monde “afin, dit-il, de confirmer la neutralité totale de l’Etat”.
UNE AFFAIRE D’HÉGÉMONIE
Au moment où le ministre de l’Intérieur se trouvait à
Jounieh, M. Rouchaïd el-Khazen est venu se plaindre de l’existence
de plusieurs centres “d’achat de voix”. Les agents de l’ordre y ont été
dépêchés, mais sans obtenir aucune preuve corroborant
sa plainte.
Quant aux principales accusations échangées entre les
Frem et les Khazen, elles ont porté sur “l’hégémonie”.
Les premiers accusaient les Khazen de vouloir imposer leur “hégémonie
politique” et ceux-ci affirmaient que les Frem veulent faire passer un
grand projet nécessitant de vastes expropriations, ce qui leur permettrait
d’imposer leur hégémonie.
Reste à savoir dans quel climat se déroulera l’élection
du président et du vice-président du nouveau Conseil municipal
de Jounieh partagé entre différents courants.
Il faut souhaiter que la concorde finira par prévaloir sur les
querelles de clocher.