L'INSTITUT
ARABE POUR LA CULTURE ET LES ARTS
PRESENTE TROIS ARTISTES DE STYLE
OPPOSE
C’est dans
les salles de l’Institut arabe pour la Culture et les Arts qu’a lieu l’exposition
de trois artistes-peintres venus d’Arménie: David Davtian, Dikran
Assadourian et Souren Vosganian.
Une composition d’une excellente
facture signée Davtian.
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Une huile de Souren Vosganian. |
Cette manifestation placée sous le patronage du député
M. Adnane Arakji, a groupé nombre de personnalités du monde
politique, culturel et social. Parmi les trois exposants, émerge
sans conteste David Davtian, licencié du prestigieux Institut des
Beaux-Arts Terlémézian, membre fondateur de l’Union des peintres
réalistes d’Arménie.
Après plusieurs expositions qui l’ont mené d’Arménie
en Russie, en passant par le Danemark, les Etats-Unis, l’Italie et l’Egypte,
le voilà parmi nous pour la première fois, proposant une
peinture somptueuse travaillée en clair-obscur.
Nature morte à la tulipe, à la flûte, au Coran,
au oud ou à la Bible, Davtian pratique un art qui exige une extrême
rigueur dans le maniement du dessin, comme dans celui des pinceaux et de
la couleur, tout ceci élaboré avec un équilibre parfait
de la composition.
La Nature morte entre dans le domaine de l’art absolu et oblige toujours
l’artiste à se surpasser pour atteindre la création qui doit
se faire en disposant dans l’espace du tableau, différents objets
existants, sans oublier leur ordonnance rigoureuse.
Chez ce peintre, les vases finement exécutés, portent
une fleur, les fruits s’entremêlent dans un velouté de coloris.
Des compositions dont le fond est le plus souvent monochrome, noir
ou vert Véronèse, couleurs permettant, ainsi, de mettre toute
la lumière sur les avant-plans. Equilibre et sérénité
sont au rendez-vous de ces toiles solennelles.
Souren Vosganian, également licencié de l’Institut Terlémézian,
professeur à l’Institut des stylistes, donne à voir une œuvre
très colorée, inspirée par les compositions de Robert
Elibékian que les Libanais connaissent et estiment, quelque chose
dans le choix des couleurs avec l’emploi intensif des jaunes, des verts.
Ces personnages à peine esquissés meublent la scène.
Vosganian établit la synthèse entre l’abstraction et
la figuration. Sa démarche repose sur une dichotomie: créer
de nouvelles images à partir d’éléments figuratifs
que son œil capte et recompose pour, ensuite, les faire basculer dans sa
propre abstraction.
Dès lors, les plans s’interposent et les corps deviennent transparents.
Dikran Assadourian qui a, lui aussi, une solide formation académique,
semble par contre encore tâtonner, chercher sa voie ... Mais a-t-on
jamais fini de le faire?
”Nature morte à la tulipe”, de Davtian.
Il propose une œuvre inégale qui se veut surréaliste,
mais où il manque un je ne sais quoi d’essentiel... L’imagination
peut-être ou la mise en scène exigée par cette école
d’art.
Les valeurs chromatiques employées sont des teintes éteintes
et confèrent à l’ensemble une certaine morosité.
Très certainement, sa démarche provient d’une réflexion,
mais le travail ne lui a hélas! pas permis d’entrer dans le monde
infiniment immense de l’imaginaire. Puis, il y a ces encres de Chine représentant
des chevaux... Mais là encore, Assadourian n’a pas réussi
à saisir l’instant où l’animal avec sa grâce ordinaire
s’élance, se contentant d’offrir des chevaux statiques où
on ne perçoit nulle émotion entre le créateur et le
sujet.
En fait, cet exercice demande une parfaite connaissance de l’anatomie,
exige l’art du graphique et Dikran Assadourian, dans cette série
particulière, en est bien loin....
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