ÉCHANGE DE DÉCORATIONS
L’émir du Qatar était arrivé au Liban le dimanche
8 août, en fin d’après-midi, accompagné d’une importante
délégation groupant plusieurs ministres. Il fut accueilli
à l’Aéroport international de Beyrouth par les présidents
Emile Lahoud, Nabih Berri et Salim Hoss, plusieurs ministres, diplomates
et officiels.
Après une brève halte à l’hôtel Vendôme
où il a résidé, il a gagné vers 19h45, le palais
de Baabda. Le chef de l’Etat et son éminent hôte ont eu un
tête-à-tête, avant d’être rejoints par les délégations
des deux pays.
Le dîner offert, par la suite, par le chef de l’Etat, a été
marqué par un échange de distinctions honorifiques du plus
haut grade.
RENFORCER LA SOLIDARITÉ ARABE
Lundi 9 août, deuxième jour de sa visite officielle au
Liban, l’émir de Qatar s’est entretenu pendant près d’une
demi-heure à l’hôtel Vendôme avec le chef du gouvernement.
M. Salim Hoss devait déclarer à l’issue de cette rencontre:
“L’entretien a porté sur les moyens de renforcer les relations bilatérales
et sur les développements régionaux.”
Cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani a, également, reçu
les membres du corps diplomatique arabe accrédités
à Beyrouth, mettant l’accent sur la nécessité de renforcer
la solidarité et la coordination entre les pays arabes. Il est évident
que le Qatar souhaite jouer un rôle d’intermédiaire pour régler
les différends entre les Etats membres de la Ligue et s’énorgueillit
d’être parvenu à réconcilier l’Arabie séoudite
avec les Emirats arabes unis, qui avaient boycotté le Conseil de
Coopération du Golfe après le rapprochement entre l’Arabie
séoudite et l’Iran.
Au cours de la journée du lundi, cheikh Hamad a fait un peu
de tourisme dans le pays et déjeuné à Zahlé.
Cheikh Hamad ben Khalifa au coursde la séance plénière à la Chambre des députés. |
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DES DÉFIS À RELEVER
La troisième journée de la visite a été
marquée par le discours qu’il a prononcé à la Chambre
des députés, dans le cadre d’une séance plénière
qui s’est tenue pour la circonstance. Des diplomates, des leaders syndicalistes
et les représentants des médias y ont assisté. La
séance a été toutefois, boycottée par les députés
du “Hezbollah” qui, au cours d’une conférence de presse, donnée
par le parlementaire intégriste Ibrahim Amine el-Sayed, à
Haret Hreik, ont dénoncé les mesures de normalisation entre
Qatar et Israël.
Dans son discours devant l’Assemblée, le chef de l’Etat qatariote
a estimé que la région arabe se trouve actuellement à
un carrefour décisif: “Nous avons, dit-il, des défis à
relever, des menaces à affronter nécessitant une vraie coordination....
Pas de solution au conflit du Proche-Orient, ni de paix sans un arrangement
global, juste et permanent, basé sur les résolutions 242,
338 et 425 de la Légalité internationale, les résolutions
de l’ONU et sur le principe de l’échange de la terre contre la paix.”
Pour cheikh Hamad ben Khalifa, “Israël se doit d’appliquer les
résolutions de l’ONU et se retirer complètement du Golan
jusqu’aux frontières du 4 juin 1967, du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest.
Il doit reconnaître les droits politiques du peuple palestinien dont
le droit à l’autodétermination et à fonder un Etat
libre dont la capitale serait Jérusalem.”
L’émir de Qatar a estimé qu’il y a actuellement des chances
de parvenir à la paix, estimant que “l’action de la résistance
libanaise aura permis de hâter les choses”. Il a réitéré
son appui total à la résolution 425 et conclut: “La paix
ne peut se faire d’un seul côté.”
Le chef de l’Etat qatariote et
M. Salim Hoss à l’hôtel Vendôme.
BERRI POUR UN FONDS ARABE D’AIDE AU LIBAN
Dans un mot de bienvenue, le chef du Législatif a affirmé
qu’il n’y aura pas de réconciliation arabo-israélienne, si
celle-ci n’est pas précédée de réconciliation
arabo-arabe, ajoutant que “la vraie paix réside dans notre entente
arabe avant de se tourner vers Israël.”
M. Berri a appelé le Qatar à “déployer ses efforts
en vue d’assainir le climat arabe et de mettre en place un minimum de coordination”.
Evoquant la situation libanaise, le président de la Chambre
a exhorté le chef de l’émirat “à prendre l’initiative
de fonder un fonds arabe d’aide au Liban pour lui permettre de régler
ses dettes.
Les agressions israéliennes constantes contre le Liban, ajoute-t-il,
visent à compromettre notre économie et à faire de
nous des garde-frontières d’Israël, en acceptant également
de supporter les répercussions de l’implantation des réfugiés
palestiniens, sans oublier ses visées hydrauliques, stratégiques
et sécuritaires.”
COMMUNIQUÉ FINAL
L’émir de Qatar a quitté Beyrouth dans l’après-midi
du mardi 10 août pour se rendre à Alger, troisième
étape de sa tournée arabe. Le chef de l’Etat, les présidents
de la Chambre et du Conseil lui ont fait les adieux à l’A.I.B selon
le cérémonial d’usage.
Un communiqué conjoint a été publié à
l’issue de cette visite, faisant part de la satisfaction des parties libanaises
et qatariotes des entretiens “qui ont contribué à approfondir
les relations bilatérales entre les deux pays”. Beyrouth et Doha
affirment, également, “leur volonté de renforcer les mécanismes
de coopération entre les institutions libanaises et qatariotes”.
Les deux pays expriment, par ailleurs, “leur attachement à la solidarité
interarabe” et à une paix juste et globale dans la région,
conformément au principe de l’échange de la terre contre
la paix.”
Né
en 1950, Cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani est diplômé de
l’école militaire britannique de Sandhurst. Il a été
commandant général des forces armées qatariotes avant
d’être ministre de la Défense de son pays. Il a accédé
au pouvoir en 1995.
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