TUNISIE
Le président Ben Ali, lors du meeting avec
la colonie tunisienne
établie à l’étranger.
La préservation
de la dignité des Tunisiens à l’étranger et la défense
de leurs droits figurent parmi les priorités absolues de la politique
de la Tunisie, a souligné le président Zein El-Abidine Ben
Ali lors d’un grand meeting tenu, dernièrement, au palais des expositions
du Kram (banlieue de Tunis).
Dans un discours prononcé au cours de ce meeting marquant la
célébration de la Journée nationale des Tunisiens
à l’étranger, le chef de l’Etat a mis l’accent sur la sollicitude
particulière dont il entoure la colonie tunisienne établie
à l’étranger, tant au plan politique et social que culturel,
éducatif et économique, réitérant l’intérêt
majeur qu’il attache à la préservation de la dignité
et des droits des ressortissants tunisiens résidant à l’étranger
et son souci constant d’œuvrer à la protection de leur intégrité,
en tant que partie intégrante de la société.
POURSUITES CONTRE QUICONQUE PORTE ATTEINTE
À UN TUNISIEN À L’ÉTRANGER
Le président Ben Ali a, dans ce contexte, rappelé la
promulgation de la loi autorisant le recours à des poursuites à
l’encontre de quiconque s’avise d’agresser un Tunisien à l’extérieur
des frontières du pays, ou de l’exposer à une quelconque
forme de racisme, au cas où celui-ci ne trouve pas réparation
équitable dans le pays d’accueil, de manière à ce
que tous les Tunisiens, où qu’ils se trouvent, se sentent protégés
dans leur dignité.
Il a, au demeurant, évoqué l’action assidue menée
par la Tunisie au niveau des espaces régionaux et internationaux
méditerranéens, en vue de concevoir des formules adéquates
à même de faire de l’émigration un des confluents de
la coopération économique et de l’échange civilisationnel
entre le Nord et le Sud, sachant que les moyens les plus efficaces de l’endiguer
consistent en une action conjointe en faveur d’un développement
durable dans les pays d’origine.
La colonie tunisienne à l’étranger compte plus de 600.000
personnes, dont une forte proportion établie en Europe et, particulièrement,
en France. De gros contingents rentrent chaque année, surtout durant
la période estivale, passer leurs vacances en Tunisie. Les transferts
d’argent qu’ils effectuent dans le pays, viennent au deuxième rang
des entrées en devises fortes après le tourisme.
Le chef de l’Etat tunisien a, par ailleurs, annoncé une série
de mesures tendant à améliorer l’encadrement de la colonie
tunisienne à l’étranger, notamment au niveau du renforcement
du tissu associatif, d’une part et, à mobiliser l’épargne
non résidente dans le financement de l’économie tunisienne,
d’autre part.
LES TUNISIENS ÉMIGRÉS AU RENDEZ-VOUS
DES PROCHAINES ÉLECTIONS
Evoquant les échéances politiques auxquelles la Tunisie
se prépare, à savoir les élections présidentielles
et législatives prévues le 24 octobre prochain, le président
Ben Ali a souligné que ces échéances constituent autant
d’étapes nouvelles dans le renforcement du processus démocratique
en Tunisie.
Il a appelé la colonie tunisienne à l’étranger
à être de nouveau au rendez-vous des prochaines élections
présidentielles “pour exercer le plus important des droits et devoirs
inhérents à la citoyenneté.”
Ces élections verront, en effet, pour la première fois
dans l’Histoire de la Tunisie, la participation de plusieurs candidats
au scrutin présidentiel. Outre M. Ben Ali, candidat du parti au
pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), deux
dirigeants de partis d’opposition seront en lice, MM. Mohamed Belhaj Amor
et Abderrahmane Tlili, secrétaires généraux respectifs
du Parti de l’unité populaire (PUP) et de l’Union démocratique
unioniste (UDU).
ALGERIE - MAROC
BOUTEFLIKA: LES RELATIONS ALGERO-MAROCAINES
APPELEES A S'AMELIORER "A BREVE
ECHEANCE"
Le président Abdelaziz Bouteflika a affirmé que les relations
entre l’Algérie et le Maroc sont appelées à s’améliorer
à brève échéance. “Je m’attends, à court
terme, à une évolution des relations bilatérales et
à leur ancrage au profit des attentes des deux peuples”, a-t-il
dit dans une interview accordée au quotidien “Acharq Al-Awsat”.
Après avoir salué une nouvelle fois la mémoire
du roi Hassan II du Maroc, le chef de l’Etat algérien a estimé
que son successeur, le roi Mohamed VI, va œuvrer dans cette direction.
“L’avènement du roi Mohamed VI à la tête du royaume
marocain constitue un des plus importants facteurs de consolidation des
relations entre l’Algérie et le Maroc”, a-t-il souligné.
M. Bouteflika a rencontré le nouveau souverain à l’issue
des cérémonies de funérailles du roi Hassan II, rappelle-t-on.
Le président algérien a noté que la récente
visite à Alger du ministre marocain de l’Intérieur, M. Driss
Basri et les entretiens qui s’en étaient suivis, avaient permis
de dégager des perspectives pour le dialogue et les échanges
de vues entre les deux pays. “J’avais trouvé auprès du roi
Hassan II une disponibilité et un écho pour une action commune
en vue d’une consolidation des relations algéro-marocaines”, a précisé
M. Bouteflika.
UN JOURNAL ALGÉRIEN: BIENTÔT LA
LEVÉE DES VISAS ET LA RÉOUVERTURE DES FRONTIÈRES
Auparavant, le journal algérien “Saout Al-Ahrar” s’était
fait l’écho d’une telle évolution. Le quotidien, proche du
parti FLN, a affirmé que les efforts déployés par
les Algériens et les Marocains pour la normalisation de leurs relations
bilatérales sont à une “étape avancée” avec
en perspective la levée des visas et la réouverture des frontières
prévisibles pour “les tout prochains jours”.
Après avoir relevé les nombreuses déclarations
faites, de part et d’autre, dans le sens d’une “décrispation réelle”
dans les rapports entre Alger et Rabat, le journal note que ce rapprochement
est vu d’un bon œil par les Américains dans la mesure où
il favoriserait les relations de partenariat avec les pays de la région
(Algérie, Maroc et Tunisie), d’autant plus que la question du Sahara
occidental est prise en charge par l’ONU, à propos de laquelle le
président Bouteflika a affirmé que son pays “n’y est pas
partie prenante” et s’est engagé à respecter l’issue du référendum
d’autodétermination “quels qu’en soient les résultats”.
AUGMENTATION DES RESERVES DE CHANGE
Le stock des réserves de change détenues par Bank Al-Maghrib
(banque centrale marocaine) vient de dépasser, pour la première
fois, le seuil des 50 milliards de dirhams. Selon un communiqué
du ministère marocain de l’Economie et des Finances publié
dernièrement, le stock s’est établi au vendredi 6 août
à 56,5 milliards de dirhams (l’équivalent de 5,8 milliards
de dollars), soit une augmentation de 14,5 milliards de dirhams ou 34,6
pour cent par rapport au niveau enregistré à la fin de 1998.
Ce niveau des avoirs extérieurs permet de couvrir près de
sept mois d’importations contre cinq mois et demi en 1998, précise
la même source qui explique que cette performance sans précédent,
est le résultat combiné de plusieurs évolutions positives,
rappelant que l’apport en devises au titre de la concession de la 2ème
licence GSM s’est élevé à lui seul à 8,6 milliards
de dirhams.
Cette évolution reflète, par ailleurs, un dynamisme tout
particulier au niveau des recettes générées par l’activité
touristique, sachant que le nombre de visiteurs étrangers au Maroc
a augmenté de plus de 16% au terme du premier semestre de cette
année. Elle reflète, également, la confiance retrouvée
des citoyens marocains résidant à l’étranger, perceptible
à travers le niveau et l’évolution de leurs transferts.
Elle traduit, d’un autre côté, la reprise sensible des
investissements étrangers qui, au terme du mois de juin, ont dépassé
4 milliards de dirhams, soit une augmentation de plus de 130% par rapport
à la même période de 1998, indique encore le communiqué
qui y ajoute l’appui des institutions financières multilatérales
au programme de réformes économiques et sociales du gouvernement
marocain.
UMA
Le ministre marocain chargé des Affaires générales
du gouvernement, M. Ahmed Lahlimi, a estimé que les pays maghrébins
“n’ont pas su développer une base économique suffisante à
cette communauté historique” qu’est l’Union du Maghreb arabe (UMA).
“Nous avons trop pensé au Maghreb comme une nécessité
du seul fait de la communauté de lutte, de langue, de religion”,
a-t-il dit dans un entretien publié par le quotidien algérien
indépendant “Al-Watan”.
M. Lahlimi s’est, toutefois, dit “convaincu” que la “libéralisation”
inévitable de nos économies respectives” et “les impératifs
de la compétition internationale”, notamment, favoriseront “les
conditions objectives pour l’émergence de ces solidarités
d’intérêts économiques entre peuples si proches sur
les plans ethnique, linguistique et religieux”. Pour le ministre marocain,
cette union est d’autant plus importante qu’aujourd’hui, les pays maghrébins
sont devant “les réalités d’un ordre international où
la compétition est de plus en plus féroce et où les
économies étriquées et les marchés exigus n’ont
aucune chance d’y résister”.
Il considère qu’à l’ère des grands ensembles,
“les pays du Maghreb savent que négocier, individuellement, avec
l’Europe à laquelle ils sont largement liés ou avec les autres
ensembles économiques, ne peut être qu’à leur désavantage,
s’ils ne présentent pas un front uni et solidaire.”
Le Ballet Lausanne de Béjart présenté au théâtre
romain de Carthage fut, sans doute, l’un des moments forts de la 35ème
session du Festival international qu’abrite la célèbre cité
d’Hannibal.
Maurice Béjart dont on sait qu’il ne déplace plus beaucoup
avec son ballet, était venu lui-même ponctuer son œuvre, en
conférant à la représentation une touche personnalisée,
témoignant de son estime pour le public de Carthage avec qui il
a eu auparavant à communier et à qui il semble attaché.
“La danse est amour, c’est aussi l’expression de toute humanité.
C’est un langage universel, celui du corps qui transcende toutes les contraintes
spatiales et linguistiques”. C’est en ces termes éloquents que le
maître chorégraphe a présenté son spectacle.
Alliant tradition et modernité, le voyage temporel est marqué
par les prouesses et la technicité des danseurs. Rigueur et discipline
pour défier toutes les lois de la pesanteur et de l’équilibre,
commente le chroniqueur culturel du journal de Tunis “Le Temps”, pour qui
le spectacle offert par le chorégraphe aux “préoccupations
universelles” et dont “la démarche artistique est basée sur
l’humain”, dégage “toute une esthétique dépouillée,
épurée où les corps ne se contentent pas seulement
d’exécuter les directives du maître, mais essaient d’apporter
leur propre émotion”.
“Par moment, Béjart flirte avec une certaine métaphysique,
telle cette chorégraphie d’inspiration soufique marquée
par sa rencontre spirituelle avec Mawlana Jalal Eddine Erroumi”. La Grèce,
l’Inde, l’Afrique, l’Autriche mais, aussi, le Portugal avec ses tangos
passionnés et fougueux, ainsi que Mahler et Stavinski furent évoqués.
La soirée Béjart fut somptueuse et pleine de lyrisme
plongeant le public de Carthage dans un ravissement presque total.
L’AFRIQUE ÉTAIT AUSSI PRÉSENTE
À CARTHAGE
Pour satisfaire tous les goûts, la scène du théâtre
romain de Carthage a résonné au son des tam-tam d’Afrique
avec le chanteur gabonais Pierre Akendengué et le groupe congolais
“les tambours de Brazza”.
Dès son entrée sur scène, le “poète” gabonais,
accompagné de ses choristes (parce que malvoyant), raconta, guitare
“au poing”, tel un griot, l’histoire d’une grande autoroute qui, par la
bêtise des hommes, n’a jamais pu se concrétiser. Puis, il
chanta de sa voix profonde et chaleureuse, l’histoire du faiseur de pluie,
l’unité de l’Afrique, les espoirs qu’elle suscite et révéla
son “antipathie” pour la modernité qui dénature l’homme.
Il fit suivre par un show “chaud à l’africaine” qui a déchaîné
le public, lequel a quitté les gradins pour se mouvoir dans l’arène.
Avec “les tambours de Brazza”, ce fut un spectacle de feu qui fit battre
les cœurs et les corps au rythme des pulsations de la brousse africaine.
Les dix musiciens, tambour ceinturé autour de la taille et aussi
relié à la jambe, ont mis en transe le public par leur art
et par leurs danses.
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![]() Enrico Macias saluant le public de Hammamet. |
![]() Spectacles de danse du Ballet de Béjart. |
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![]() Vues de la soirée africaine de Carthage |
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ENRICO MACIAS À HAMMAMET
A quelque 80 kilomètres de là, le festival international
de Hammamet recevait “l’Oriental” Enrico Macias qui a chanté la
Méditerranée, la paix au Proche-Orient et glorifié
“cette terre de paix” qu’est la Tunisie.
Avec ses tubes “Un berger vient de tomber”, “Les filles de mon pays”
et autres succès qui l’ont rendu célèbre, ce “pied-noir”
(franco-algérien) a enthousiasmé le public présent
qui n’a pas cessé de l’accompagner de la voix.
MAGIDA EL-ROUMI OVATIONNEE A
CARTHAGE
![]() Dans le cadre du 35ème Festival international de Carthage, auquel ont participé quinze pays, Magida el-Roumi s’est produite durant deux soirées consécutives sur les planches du théâtre romain. Au programme de son répertoire: ses chansons anciennes et nouvelles, tellement appréciées par le public tunisien, qui l’a ovationnée debout. Hôte permanente des Festivals de Carthage, Magida a voulu apporter du nouveau: la chanson “As-Salama” composée par le chanteur irakien Kazem As-Saher et dédiée aux Tunisiens, a suscité le délire de l’assistance. Très bien impressionnée, la presse tunisienne a rendu hommage à la vedette libanaise. Outre Carthage, Magida devait se produire, aussi, à l’île de Djerba et à Sfax au Sud du pays. |
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