Au
terme d’un long échange de vues, le ministre de la Réforme
administrative (notre photo) est tombé d’acord avec les représentants
du personnel des Offices autonomes, sur la solution à apporter à
leurs doléances. Le Conseil des ministres devait se prononcer mercredi,
au cours de sa réunion hebdomadaire, sur les propositions consignées
dans un rapport établi par le ministre mentionné, sur base
desquelles le gouvernement donnera satisfaction au personnel en question.
La grève des Offices auto-nomes a été évitée
de justesse, quelques heures avant le jour fixé (lundi dernier)
pour son déclenchement, en signe d’appui aux doléances de
leur personnel.
Comme on devait s’y atten-dre, les opposants ont tenté d’ex-ploiter
cette grogne sociale, du reste justifiée, pour atteindre des objectifs
politiques dont, en tête, celui de déboulonner le “Cabinet
des 16”.
Le plus curieux est que la néo-opposition ne peut prétendre
s’être préoccupée, de la classe laborieuse quand ses
chefs de file étaient au pouvoir. Au contraire, elle s’était
signalée par une poli-tique répressive, basée sur
le principe: “Diviser pour gouver-ner”. En effet, les précédents
Cabinet (et régime) avaient réussi à semer les germes
de la discorde au sein du mouvement syndical. La CGTL, morcelée
en deux groupes, était devenue incapable de faire aboutir ses revendications,
d’autant qu’elle avait été privée de son droit à
manifester...
Finalement, les deux chefs des deux centrales ouvrières (pro
et anti-gouvernementales) avaient pris conscience des sournois desseins
des gouvernants et, partant, œuvré en vue de la réunification
de la confédération des travailleurs.
Quoi qu’il en soit et le chef du gouvernement ayant réussi à
prouver les bonnes intentions qu’il nourrit à l’égard du
per-sonnel des Offices autonomes, le ministre de la Réforme administrative
est parvenu à lui faire entendre raison.
D’ailleurs, un autre membre du gouvernement, le ministre des Ressources
hydrauliques et électriques, autorité de tutelle des offices
mentionnés, avait clai-rement rappelé que les doléances
devaient être examinées mercre-di en Conseil des ministres.
“Notre souci, a-t-il affirmé, est d’améliorer leurs conditions
de vie et de travail dans la mesure des possibilités du Trésor...
Puis, leurs desiderata sont liés à la fusion ou à
la suppression de certains organismes dont ils relèvent”...
La veille de la réunion ministérielle, le ministre de
la Réforme devait conférer avec les syndicalistes à
propos des demandes à satisfaire et ces derniers ont résolu
de patienter jusqu’à mercredi avant de prendre une décision
définitive en ce qui concerne la grève, en qualifiant leur
rencontre de “très positive, le ministre s’étant montré
compréhensif”.
Pour en revenir à la tentative d’exploitation par la néo-opposition,
du malaise social - que ses membres ont contribué à attiser
au temps où ils détenaient les rênes du pouvoir - le
chef du gouvernement s’est empressé d’expliciter la teneur de la
déclaration qui lui a été attribuée, selon
laquelle il aurait recours aux forces de l’ordre pour assurer la fourniture
de l’eau et de l’électricité aux abonnés au cas où
la grève était déclenchée...
En réalité, le président Hoss a tout simplement
émis cette réflexion du reste logique: “Si les travailleurs
jouissent du droit de grève, ils n’ont pas le droit d’assoiffer
la population. Nous aurons recours aux forces de sécurité
pour assurer l’approvisionnement de l’eau aux citoyens.”
Il reste au Cabinet à trancher le cas des grévistes au
Liban-Nord, dans la Békaa et au Liban-Sud, lesquels ont cessé
le travail depuis plus de trois semaines, refusant de réparer les
pannes qui survien-nent dans les réseaux de l’électri-cité
et les canalisations d’eau.
Les responsables ont eu largement le temps d’étudier les revendications
des grévistes et devraient les satisfaire. Il leur faut agir vite,
car le malaise social risque de faire boule de neige... |