Le prince Fayçal Ben Fahd, fils aîné du roi Fahd,
est décédé le samedi 21 août, des suites d’une
crise cardiaque. Agé de 54 ans, il dirigeait depuis 1974 l’Organisme
séoudien de protection de la jeunesse, l’équivalent d’un
super-ministère de la Jeunesse et des Sports et consacrait pleinement
son temps, son énergie, ses possibilités au service de la
jeunesse et des sports, ce qui lui avait valu le titre de “prince des jeunes”.
Selon la presse séoudienne, il était, après Dieu,
le seul et ultime recours pour les sportifs, les aidant en toutes circonstances
dans les difficultés. Il offrait plus de 20.000 dollars à
chaque équipe qui parvenait à être sélectionnée
pour le mondial du football.
Ses activités ne se limitaient pas au royaume, puisqu’il a présidé
la Fédération arabe sportive et la Fédération
arabe du football depuis 1976. Il était membre du comité
olympique mondial depuis 1984.
Son grand rêve était de décrocher pour son pays
l’organisation du mondial du football, après avoir réussi
à organiser, en 1989, la cinquième coupe du monde, dans cette
même discipline, pour les jeunes. Car l’émir Fayçal
avait une sorte de “vénération” pour le foot, en particulier
et pour le sport, en général. Grâce à lui, le
sport a fait des pas de géant en Arabie séoudite, s’affirmant
à maintes reprises dans des compétitions mondiales, surtout
en football. La sélection séoudienne a, d’ailleurs, remporté
à trois reprises la coupe asiatique et participé, deux fois,
à la finale du “mondial”.
![]() Le 27 février 97, le prince Fayçal prononçant le message du roi à la conférence des ministres arabes de la Culture à Tunis. |
![]() L’émir Fayçal, avecle prince Fayçal Benal-Hussein,lors de son arrivée à Amman le 15 août à l’occasion de l’ouverturede la neuvième session des jeux sportifs panarabes. |
UNE GRANDE GÉNÉROSITÉ
DE CŒUR
Fayçal Ben Fahd était, aussi, appelé le “prince
au grand cœur” pour sa grande générosité et ses œuvres
de bienfaisance au niveau du monde arabe, autant que dans le royaume. Il
accordait une grande importance aux valeurs culturelles et du patrimoine.
A ce titre, il a présidé en 1979 “un comité national
pour un prix de littérature” et, en 1982, “le comité international
pour la préservation du patrimoine islamique”. En 1992, il devint
président de la Fédération séoudienne des handicapés.
Le dimanche 15 août, le prince Fayçal Ben Fahd faisait
sa dernière apparition publique, à l’occasion de l’ouverture
de la neuvième session des jeux sportifs panarabes où il
a prononcé l’allocution de la Fédération arabe des
jeux sportifs. On l’a vu, ensuite, portant dans ses bras une fillette,
à l’occasion d’une visite rendue à l’orphelinat de Amman
où il a fait don d’un million de dollars.
Au Liban, il s’était penché sur le sort de la petite
fille qui avait subi de graves sévices chez les patrons où
son père l’avait placée en service.
![]() Le prince Fayçal Ben Fahd s’apprêtant à prononcer l’allocution de la Fédération arabe des jeux sportifs, à Amman (session al-Hussein). |
![]() Le prince héritier séoudien Abdallah, un nombre de princes et le président Hariri au cours des funérailles. |
À LA MOSQUÉE DE L’IMAM TURKI
BEN ABDALLAH
Les funérailles du prince ont eu lieu le dimanche 22 août
en présence de plus de trois cents membres de la famille royale.
Les prières ont été récitées dans la
grande mosquée de l’imam Turki Ben Abdallah, située au centre
de Ryad et construite dans les années vingt, à l’époque
du fondateur du royaume, le roi Abdel Aziz, père de l’actuel monarque.
Les frères et cousins du défunt ont porté la civière
sur laquelle il reposait recouvert d’un linceul blanc que couvrait son
abaya marron.
Après les prières, le prince héritier Abdallah
Ben Abdel Aziz et le prince Sultan ben Abdel Aziz, ministre de la Défense,
ont reçu les condoléances à la sortie de la mosquée.
Le roi Fahd d’Arabie qui se trouve en vacances à Marbella en
Espagne, depuis le mois de juillet, n’a pu assister aux funérailles
de son fils, car la nouvelle l’a trop profondément affecté.
Ses médecins ont jugé que son état de santé
ne lui permettait pas de regagner Ryad. Agé de 80 ans, le roi Fahd
avait eu une embolie cérébrale en 1995 et doit constamment
faire très attention à sa santé. En mars, il a perdu
son épouse, la mère du prince Fayçal et le décès
de ce dernier a produit sur lui un choc violent.
AFFLUX DE CONTACTS ET MESSAGES DE CONDOLÉANCES
Dès l’annonce de la triste nouvelle, les messages de condoléances
ont afflué à Ryad. Le roi Fahd et le prince héritier
ont reçu des appels téléphoniques de la part de la
quasi-totalité des dirigeants du monde arabe qui leur ont exprimé
leurs témoignages émus devant la perte d’une personne si
populaire et aimée de tous.
Le prince héritier de Jordanie, Hamza Ben Hussein s’est rendu
à Ryad pour présenter les condoléances au nom du roi
Abdallah II de Jordanie. Le prince héritier de Bahrein, Salman Ben
Khalifa a, lui aussi, fait le déplacement. Le président Emile
Lahoud a, également, présenté ses condoléances,
ainsi que le président iranien, Mohamed Khatami qui a contacté
par téléphone le prince Abdallah Ben Abdel-Aziz pour exprimer
ses condoléances.
Tous ont rendu hommage aux grandes qualités humaines et de cœur
du disparu et son action remarquable au niveau de la jeunesse et des sports.