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LES SECOURISTES SUR LE POINT DE PARTIR
A part quelques “miraculés” qui se comptent sur les doigts d’une
main, les miracles se font de plus en plus rares et les équipes
de sauvetage étrangères s’apprêtent à quitter
les lieux. Ainsi, les secouristes japonais ont quitté Yalova et
les Français devraient les suivre.
Les équipes allemandes opérant à Izmit auront
regagné l’Allemagne, tandis que les Suisses ont arrêté
les recherches. Les équipes britanniques et hollandaises se retireraient
instamment...
Les efforts se concentreraient, désormais, sur les survivants,
tandis que pelleteuses et bulldozers rasent les vestiges des bâtiments
écroulés à cause du sinistre.
Le Premier ministre turc Ecevit a annoncé que le séisme
avait détruit ou endommagé 60.000 immeubles dans le nord-ouest
du pays. Il a souligné que la priorité était d’établir
des conditions sanitaires décentes dans la région et de loger
les sans-abri.
Le ministre de la Santé, Osman Durmus, cible des critiques unanimes,
a assuré qu’aucun cas de maladies contagieuses n’avait été
signalé et les responsables gouvernementaux, accablés par
l’opinion pour l’inorganisation des secours, montent aux créneaux
afin d’obtenir une coordination d’aide aux survivants.
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POPULATION ET MÉDIAS ACCABLENT LE POUVOIR
C’est peut-être engendrer une polémique sur des décombres?
N’empêche que l’Etat turc est littéralement cloué au
pilori, pour sa faillite dans l’organisation des secours et son imprévoyance
face à un phénomène, pourtant récurrent, dans
une contrée à haute sismicité. La population livrée
à elle-même dans les zones frappées par le séisme,
ne cesse de dénoncer l’insuffisance de l’aide ou son arrivée
tardive, exprimant un sentiment d’abandon! Dans certains hameaux de la
province d’Izmit, la plus durement frappée, aucun secours n’était
arrivé cinq jours après la catastrophe!
La presse analyse de long en large la faillite du système mettant
en cause jusqu’à l’armée. “Ne démoralisez pas l’armée”,
a répliqué sous forme d’avertissement le chef d’état-major
Huseyin Kivrikioglu. Largement incriminés, également,
sont les promoteurs et constructeurs véreux ayant bâti à
tour de bras avec du matériau inadéquat. Mais au-delà
de la vénalité des entrepreneurs privés et de la corruption
des fonctionnaires locaux - qui les ont laissé faire - c’est le
manque de contrôle de l’Etat sur le secteur qui est mis en cause.
Déjà, après le séisme d’Adana qui n’avait fait
qu’une centaine de morts (!) l’année passée, une polémique
avait éclaté sur les mêmes thèmes... Le gouvernement
tente de limiter les dégâts, en faisant valoir que n’importe
quel pays aurait été débordé devant l’ampleur
d’une telle catastrophe. M. Ecevit a annoncé qu’un système
d’inspection plus efficace dans “le bâtiment” serait mis en place
et que des lourdes sanctions frapperaient le non-respect des règles
de sécurité dans la construction.
LA RESPONSABILITÉ DU DÉSASTRE,
À QUI INCOMBE-T-ELLE?
“La Turquie ne tire aucune leçon des désastres qu’elle
connaît: 95% de sa population vit dans des zones sismiques actives”,
rappelle l’Union turque des Chambres d’ingénieurs et d’architectes.
Selon les experts, l’incurie et l’incompétence des administrations
locales qui ne font pas appel à des personnes qualifiées,
sont parmi les causes du désastre. Le comité municipal chargé
de délivrer les permis de construire est souvent formé de
l’épicier du coin ou du boucher! Comment tolère-t-on, au
seuil du 3ème millénaire, un tel comportement? Les promoteurs
sont, également, sur la sellette, dans les médias et dans
la bouche des habitants qui abordent en exemples à donner le frisson!!
Le fait est que si la région a été secouée
par un séisme dévastateur, l’Etat turc ne l’est pas moins
actuellement par les retombées du sinistre et sur de nombreux plans.
Il faudra des mesures radicales de bien longue haleine pour y remédier
et panser de la sorte des blessures, pour la plupart inguérissables!
EN EXCLUSIVITÉ:UN CAS TYPIQUE PARMI
LES MIRACULÉS!
L’étudiante Omur Kinay, âgée de 20 ans, a été
retirée vivante des décombres de son appartement à
une quarantaine de kilomètres d’Istanbul plus de 6 heures après
le séisme. Fiancée et sur le point de se marier, Omur ne
retrouvera plus l’usage de ses jambes à cause de lésions
graves à l’épine dorsale. Elle vivait depuis six ans dans
cet appartement avec sa mère, laquelle n’a pas échappé
à la mort.
Les images que l’on voit sont tragiquement actuelles!