Le
problème libanais sera évoqué, ce mois-ci, avantageusement
espérons-le, au sommet francophone de Moncton, par le chef de l’Etat;
au siège de la Ligue arabe au Caire et à New York par le
chef du gouvernement qui dirigera la délégation officielle
à la prochaine session de l’assemblée générale
des Nations-Unies. Il importe, pensons-nous, d’œuvrer aux fins de faire
appliquer, en plus de la 425, la résolution 194 qui reconnaît
le droit de retour au réfugiés palestiniens, pour empêcher
leur implantation dans les pays d’accueil.
Le chef de l’Etat est parti hier pour Moncton, a l’effet de participer
au VIIIème sommet de la francophonie (du 3 au 5 septembre), dont
la neuvième session se tiendra à Beyrouth en l’an 2001.
Le président de la République soulèvera dans son
discours, les problèmes auxquels le Liban (et le Proche-Orient)
sont confrontés et, en tout premier lieu, la cause palestinienne;
surtout la question des réfugiés qu’Israël, soutenu
par les Etats-Unis, cherche à installer définitivement dans
les pays d’accueil - le nôtre en tête - pensant de la sorte
se débarrasser de plus d’un million et demi de personnes à
qui l’Etat hébreu dénie le droit du retour.
Le Canada est l’endroit le plus indiqué pour soulever cette
question, d’autant qu’on lui prête l’intention de favoriser l’implantation
des réfugiés palestiniens dans nos murs, puisqu’il préside
la commission chargée de statuer sur cette affaire dans le cade
des négociations multilatérales. Bien qu’Ottawa précise
que “le gouvernement canadien se soucie, simplement, d’améliorer
les conditions de vie de ces réfugiés, en attendant qu’une
solution soit trouvée à leur cas...”
Le président Lahoud profitera de sa présence à
Moncton pour conférer avec plusieurs chefs d’Etat étrangers
autour de nos problèmes, dans le but de les exposer dans toute leur
réalité et dimension. Car beaucoup de dirigeants, s’ils
n’ignorent pas le problème palestinien dans son ensemble, ne sont
pas suffisamment informés sur les réfugiés, ni surtout,
les graves retombées de cette affaire, si elle devait être
tranchée aux dépens du Liban et se contentent de l’envisager
sous l’angle puement humain.
Comme les Libanais l’ont fait jusqu’ici, sans se douter que certains
Etats - Israël et les USA - projettent de régler ce problème
à nos dépens, notre pays étant considéré
par ces derniers, comme une patrie de rechange.
Pendant que le président Lahoud se trouvera à Moncton,
le chef du gouvernement s’apprêtera à se rendre à New
York où il dirigera, fin septembre, la délégation
officielle à l’Assemblée générale des Nations
Unies et prononcera le mot du Liban.
Là aussi, le président Salim Hoss défendra le
dossier libanais, comportant notamment, les problèmes du Sud et
des réfugiés établis dans les camps où s’affrontent,
ces derniers temps, les partisans du chef de l’Autorité palestinienne
et ses adversaires.
Leurs dissensions ont gagné en violence durant le dernier week-end,
puisqu’on y a signalé trois attentats à l’explosif en moins
de vingt-quatre heures... Les responsables palestiniens accusent le “Mossad”
et il n’est pas impossible que les S.R. israéliens agissent aux
fins de semer les germes de la zizanie dans les camps, au moment où
il est question de relancer le processus de paix et à la veille
de la nouvelle tournée proche-orientale du chef de la diplomatie
américaine.
Au préalable, le Liban aura appelé ses partenaires de
la Ligue arabe à soutenir son action destinée à empêcher
l’implantation, au cours du conseil politique que l’organisme panarabe
tiendra au Caire vers la mi-septembre. |