Au
cours de sa dernière réunion (notre photo), la commission
ministérielle chargée des dossiers économiques, a
été saisie par le ministre de l’Agriculture, d’un plan quinquennal
pour le développement agricole. L’avant-projet qui sera mis, incessamment,
dans sa forme définitive, ne manque pas d’intérêt.
Mais où trouvera-t-on les crédits nécessaires à
sa réalisation? La politique d’austérité ne s’applique-t-elle
pas à ce secteur?
Au cours de la dernière réunion de la commission ministérielle
chargée des dossiers économiques, tenue sous la présidence
du chef du gouvernement, M. Sleiman Frangié, ministre de l’Agriculure,
a présenté un avant-projet de plan quinquennal pour le développement
du secteur agricole.
Ce dernier viendra se greffer sur le plan quinquennal de redressement
économqiue, en cours d’élaboration par le Conseil du développement
et de la reconstruction (CDR).
Exposant le but de son projet, M. Frangié présice qu’il
prévoit: des cultures de rechange (ou de substitution) dans les
régions la Békaa et le Akkar notamment, où les cultures
nocives, dont celle du haschich ont été éradiquées,
le renforcement des infrastructures dans les régions rurales, l’écoulement
des produits de la terre et l’orientation agricole.
Ce projet serait mis au point dans sa forme définitive d’ici
à un mois et soumis, pour étude, à la commission mentionnée,
avant d’être transmis, pour approbation, au Conseil des ministres.
Il est heureux que le benjamin du “Cabinet des 16” ait pris une telle
initiative. Mais celle-ci ne surprend guère, venant de la part d’un
responsable très renseigné sur les problèmes qui se
posent à l’agriculture et à ceux qui en tirent leur subsistance.
Le secteur agricole a été négligé jusqu’ici,
la plupart des titulaires du portefeuille de l’Agriculture ayant été
des profanes en la matière, le tout dernier, sous le précédent
régime, ayant été un membre du Barreau... Aussi, a-t-il
commis tant d’erreurs, dont la plus monumentale a consisté à
fermer nos frontières aux produits agricoles des pays arabes - dont
ceux de Jordanie et d’Arabie séoudite - lesquels ont fermé
leurs marchés aux nôtres, dont les pommes de terre... On connaît
le reste de l’histoire.
Cela dit et tout en applaudissant à l’initiative du ministre
de l’Agriculture, on est en droit de se demander où il trouvera
les fonds nécessaires pour financer son plan quinquennal, surtout
si les organismes spécialisés des Nations-Unies ne fournissaient
pas au Liban une aide à la dimension des buts que le projet Frangié
cherche à atteindre?
La politique d’austérité suivie par le gouvernement,
permet-elle quelqu’exception, le ministre des Travaux publics ayant laissé
entendre qu’elle ne s’appliquait pas aux travaux d’agrandissement de l’aéroport
international de Beyrouth?
Dans la négative, peut-on compter sur l’assistance d’organismes
internationaux, du moins en ce qui concerne les cultures de rechange, afin
de permettre aux agriculteurs de gagner décemment leur pain quotidien,
en particulier ceux parmi eux qui ont cessé de cultiver des plantes
productrices de drogue?
Rien n’est moins sûr, à en juger par la manière
d’agir de ces organismes qui prodiguent les promesses sans jamais les tenir... |