ATELIER PORTES OUVERTES A DEIR EL-KAMAR POUR CAMILLE ALLAM

Tout, absolument tout, intéresse Camille Allam. Le fer forgé comme le papier journal, la paille comme les brindilles, les ceps de vigne comme les branches d’un figuier, les pierres comme les pigments naturels malaxés au silicone...
 

Rendre hommage à la nature, dans ce siècle chaotique.

Un “humanoïde”...
La définition qui colle le mieux à cette personne serait: Rien ne se perd... Tout se crée.
Camille cherche à travers son œuvre, à passer un message. L’homme, en ce siècle finisssant, devrait se redéfinir vis-à-vis de la nature, de son environnement, qu’il a si “généreusement” défigurés, avant d’affronter le troisième millénaire...
D’où ces sculptures étonnantes qu’il appelle ses “Bio-Sculptures”.
Originaire de Deir el-Kamar où il a son atelier, dans le cadre des “Estivales” de cette région au charme indéfinissable, il en a ouvert les portes, pour laisser entrer les esthètes et les curieux.
Nous avons pénétré son “antre”, là où il aime s’isoler pour refaire le monde et créer ses “sculptures naissantes”, comme il aime à les définir.
Il y a là des humanoïdes étrangers, parfois décapités, en fer forgé ou en paille, aux volumes jouant les vides et les pleins...
Ce bestiaire fait de brindilles retenues entre elles par de la paille...
Nous avons trouvé là un très beau coq en fer forgé et fer soudé repeint à la crête d’un éclat certain, aux lignes dynamiques.
Les promeneurs s’intéresseront, également, à ces formes abstraites, ces espèces de puzzle constitué par des branchages qu’Allam a assemblés pour créer ces formes qui s’élancent dans l’espace, défiant l’apesanteur.
Tout art dans une société déterminée, réalise ses propres produits selon les règles pratiques qui constituent la somme des intuitions et des expériences des créateurs.
 

Sculpture en fer soudé et repeint de Camille Allam .

L’artiste et son œuvre.

Mais Allam veut tourner le dos à notre société de consommation et faire de la récupération écologique.
Dans le silence de son atelier, il recréera le monde, représentera le moment secret et déterminant d’un acte public, une contribution individuelle au patrimoine de la société et de l’Histoire.
En ces temps heurtés, la tension dialectique qui caractérise cette période ne peut  s’exprimer que par la confusion régnant dans le domaine de l’esthétique.
Loin d’ignorer ces problèmes de l’heure, Camille Allam manifeste dans ces compositions une belle intensité poétique, faisant fi du courant chaotique de ce siècle, avec des matériaux de base naturels, unifiés par la force de l’élan créateur.
Puis, il y a l’artiste-peintre, celui qui, en voulant donner une lumière nouvelle à ses couleurs et relief aux formes, use largement de pigments mélangés à du silicone.
Camille Allam, là encore, donne à voir ses œuvres “sphériques”, allusion voulue à notre planète...
Il règne dans ses compositions abstraites beaucoup de liberté. Des espaces où les plans se complètent sans jamais se heurter et heurter le regard.
L’artiste se réserve pour les êtres qu’il aime, les personnes curieuses de tout ce qui se fait dans le domaine de l’art.

PAR SONIA NIGOLIAN

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