Le château Moncton sur le “coude” du Peticodiac,
nouvel hôtel construit spécialement pour
le sommet.
Le Canada (Etat membre), le Nouveau-Brunswick et le Québec (gouvernements
participants), co-hôtes du VIIIème sommet de Moncton (3-5
septembre), ont mis sur pied un secrétariat d’organisation où,
avec un budget de 11,2 millions de dollars (sans compter la sécurité
et l’apport de la municipalité), plus de 200 personnes travaillent
comme dans une ruche. Dans les bureaux aménagés, les écrans
grouillent et tentent de résoudre les problèmes: débrouiller
500 chaises pour la cérémonie d’ouverture, les transporter
pour le dîner offert par le Premier ministre, étudier l’arrosage
des aménagements floraux, coordonner le transport, trouver les fourgonnettes,
les navettes, les chauffeurs. Une vraie épopée pour Moncton,
la plus petite ville, à accueillir un sommet international.
L’Hôtel Beauséjour et la Place du sommet où se déroulent les séances de travail. |
Le Parc des Arts du Sommet offert par Patrimoine Canada, la Province du HN.-B. et la mairie de Moncton. |
75.000 dollars alloués à l’aménagementdes paysages. |
Comme partout au Nouveau-Brunswick, l’affichage est bilingue. La ruelle du Sommet Line - (Ln) n’y échappe pas. |
L’Hôtel de ville est un des centres d’information touristique de la ville. |
La place du sommet en préparation qui a coûté plus de 400.000 $. L’ensemble des échafaudages servira à monter un marché de fermiers. |
Le jeune maire de la ville de Moncton,M. Brian Murphy. |
Un travail de réfection des routes systématique. |
SÉCURITÉ OPTIMALE
Mais c’est certainement la sécurité qui a exigé
une organisation titanesque où strictement rien n’est laissé
à l’imprévu. C’est qu’il s’agit non moins que de la sécurité
de rois, de chefs d’Etat (40 en principe) et de gouvernement. Ils sont,
d’ailleurs, classifiés, par une unité d’événements
majeurs et selon les standards internationaux, de 1 à 5, en fonction
de leur niveau de sécurité. Certains sont en guerre, d’autres
font l’objet de menace de mort ou sont en situation critique...
Nous n’en saurons pas plus, le sergent Roger Somers, coordonnateur
médiatique, ne livre pas plus de détail. Membre de la Gendarmerie
royale du Canada, il sait que la GRC est précise, prévoyante
et efficace. Le département des services secrets et des enquêtes
s’est renseigné sur toutes les personnes qui seront présentes,
qu’elles soient du pays ou de l’étranger. En étroite collaboration
avec Ottawa, les douanes, l’émigration, la défense nationale,
l’Agence de sécurité canadienne et les gouvernements concernés,
la GRC a donné ou refusé l’accréditation à
toutes les personnes qui approchent de près ou de loin le sommet.
Jusqu’à 15.000 accréditations ont été délivrées
pour raisons de sécurité.
Plus de 32 personnes s’assurent qu’à chaque cérémonie,
les 60 journalistes autorisés à couvrir l’événement
sont bien et bel accrédités et vérifiés à
chaque barrage. Les toits seront occupés, les hôtels sous
surveillance 24h/24 durant trois jours, les chambres fouillées,
les employés inspectés... Des fiches ont été
établies aussi bien sur le livreur du pain, la femme de ménage
que les chauffeurs ou les préposés à la réception.
Quinze chiens sont prévus pour renifler tout ce qui touche aux “dignitaires”
et même un vétérinaire est mis en appel au cas où
un des chiens viendrait à être malade.
Alors que tout le Nouveau-Brunswick compte 1.800 agents de la GRC,
pas moins de 1.500 ont été affectés au sommet (150
de Moncton, avec un renfort de 200 de la Province, le reste venant de partout
du Canada). A eux seuls, ils nécessitent une équipe médicale
spéciale et une organisation de ressources humaines privée:
formation et cours aux chauffeurs et gardes de corps (leur montrer la ville
et les y entraîner), hébergement et déplacement, équipement
et inventaire, etc. Rien qu’au département informatique, 53 personnes
coordonnent 17 sites reliés au centre nerveux de contrôle
(liaison avec les pompiers, la défense nationale, etc). 22 techniciens
s’occupent de tout un réseau télécom: 200 radios mobiles,
200 téléphones cellulaires, 200 pièces d’équipement
(radio, batterie, caméras, TV...).
Les agents de la sécurité ont une tâche minutieuse
et détaillée. Ils doivent savoir combien de personnes seront
présentes ici et là; qui sera debout ou assis; quelles seront
les routes empruntées. 19 sites seront passés au peigne fin
dont 7 en permanence (5 hôtels, l’aéroport, le centre de presse),
7 où se déroulera un événement, un déjeuner
ou une visite, mais aussi cinq sites possibles, comme les hôpitaux
ou des endroits susceptibles d’intéresser les chefs d’Etat. Ils
devront s’occuper de la sécurité de 285 véhicules.
Chaque délégation jouissant de 3 à 5 voitures et de
4 à 5 gardes de corps, avec préséance pour telle délégation
avant l’autre, chaque déplacement nécessitant une heure et
demie. Et comme au Canada, il n’est pas question, au passage du cortège
de couper les routes et de bloquer les habitants dans des embouteillages
interminables, lorsque certaines rues seront fermées à la
circulation, des alternatives seront offertes aux gens de la ville pour
emprunter d’autres voies que des agents de la circulation veilleront à
appliquer.
Outre ces mesures précises et leur présence partout,
un support opérationnel prévoit une panoplie de services
au cas où quelque chose d’exceptionnel venait à survenir:
services d’inspection des hélicoptères, de vérification
des ponts, de récupération sous-marine, équipes d’intervention
en cas d’attaque biologique, chimique ou nucléaire, en cas de prise
d’otages, groupe de désamorcement d’explosifs, tireurs d’élite,
négociateurs, services spécialisés pour les empreintes,
lecture des films, traitement des prisonniers, équipe anti-émeute,
d’enquête, de reconstitu-tion d’accident... Tout a été
prévu, sauf que si le ciel ne venait à leur tomber sur la
tête.
LE MONDE DE LA FRANCOPHONIE
La Francophonie est un réseau de 52 Etats et gouvernements qui ouvre les portes à un marché de 500 millions de personnes disséminées aux quatre coins du globe, dont 120 millions parlent le français et œuvrent pour des buts communs, afin de développer la connaissance et le progrès, la culture et la communication, la liberté et la démocratie, l’économie et le développement et, bien sûr, la francophonie Le premier sommet de la francophonie eut lieu à Paris en 1986,
suivi des sommets de Québec (1987), Dakar (1989), Chaillot (1991),
Maurice (1993), Cotonou (Bénin) (1995) et Hanoi (1997).
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