VISITE PAPALE
par EDOUARD BASSIL |
La simple annonce de la visite que S.S. Jean-Paul
II se propose d’effectuer en Irak début décembre prochain.
suscite déjà des réactions hostiles aux Etats-Unis,
Washing-ton estimant “qu’elle renforcera le crédit de Saddam Hussein.”
Pourtant, le Souverain Pontife a bien précisé qu’il s’agira d’une visite “pastorale” devant marquer les festivités du jubilé du IIIème millénaire. Fait à signaler: les Américains se sont formalisés du fait pour le Saint-Siège d’avoir dénoncé le blocus imposé à l’Irak depuis 1991, ce dernier ayant occasionné la mort d’un million et demi d’enfants durant les huit premières années faute de nourriture et de soins médicaux. Le dernier rapport de l’UNICEF, particulièrment accablant pour “ceux qui imposent le blocus”, cite le chiffre de 5.000 décès d’enfants par mois... Sans préciser, toutefois, si les responsables de cette hécatombe sont les Américano-Britanniques - qui maintiennent les frappes aériennes - ou Saddam Hussein! Ainsi que nous ce cessons de le rassasser dans ces pages, les sanctions dont pâtit la population irakienne et non le “maître de Bagdad”, ne se justifient plus. On les impose au nom de la “justice internationale”, dont la politique des deux poids et deux mesures ternit le renom de l’ONU, censée promouvoir une justice égale pour tous les peuples, ceux-ci ayant droit, selon sa charte, à une vie digne, ce qui est loin d’être le cas. Il faut donc dénoncer la “complot du silence” entourant ce que le patriarche des chaldéens appelle le “génocide irakien.” Jusqu’à quand la communauté internationale tolérera-t-elle un drame humain tellement poignant, que le chef de la catholicité a résolu d’entreprendre un pèlerinage en terre irakienne et d’y faire un crochet à Ur où Abraham, l’une des grandes figures de la Bible, a vu le jour et grandi avant de gagner la Terre sainte? |