POUR EVITER A LA
DEMOCRATIE LE DANGER DE L'ETOUFFEMENT OSONS CONFIER LE COMMANDEMENT AUX
JEUNES
Le
problème de cette génération, à l’orée
du IIIème millénaire, réside dans sa méfiance
de la politique et de l’affiliation saine. La manière politique
de penser n’est plus la même comme par le passé, l’individualisme
et l’autonomie étant maîtres de la situation. Aujourd’hui,
l’action politique se traduit par l’adhésion à des partis,
au milieu de collectivités dans lesquelles s’enrôlent les
particuliers. Ils ont la sensation d’ajouter un chiffre à un groupe
existant. Est considéré comme chanceux celui qui y est admis,
pour qu’il lui procure la protection, les privilèges et les services.
Ce qui surprend le plus, c’est la place restreinte
laissée aux jeunes pour pouvoir penser et méditer. Et surtout
l’activité culturelle déficiente du point de vue de la préparation
dont pâtit de ses tares une génération âgée
entre vingt et trente ans. Son obsession est de rallier les grands partis
à la recherche d’un poste et d’arriver rapidement sans effort, ni
fatigue.
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Devons-nous nous étonner pour cela? Les
idéologies historiques, tant de droite que de gauche, ont perdu
près de vingt années de leur crédit culturel. Je dis
cela en excluant les années de la guerre au Liban qui ont un autre
calcul, sans qu’émergent des idées de rechange avec la même
légitimité, perdant de vue le fait que la nature a horreur
du vide; aussi, le comble-t-elle rapidement avec ce qui est souvent moins
valable, du point de vue du niveau et de la qualité.
Cependant, les partis politiques continuent à
occuper la scène d’une façon illimitée, par rapport
aux échéances électorales et les conflits internes,
lesquels font bouger et appuient la partie individuelle à laquelle
ils sont attachés.
Le résultat est un cercle vicieux attirant,
avant toute chose, la minorité des jeunes qui se réclament
des maisons et des leaders traditionnels, sans tenir compte de la logique
de l’autorité et sans songer à renouveler les idées
qu’ils ont mûries.
A l’instar des nouveaux partis, en particulier
ceux à objectifs environnementaux et humains auxquels ils adhèrent
pour être des réformateurs et non des révolutionnaires,
les membres de ces partis qui restent le petit nombre, sont obnubilés
par l’idée que l’action politique est, d’abord et avant tout, l’invasion
et l’occupation des postes de commandement dans l’Etat.
Il est curieux pour nous de constater que le
renouvellement de la classe politique n’est pas accompagné d’une
contestation et du doute quant aux jeunes adhérents, autour de la
manière sur base de laquelle nous devons repenser notre compréhension
de la société. Tous les faits s’organisent, politiquement,
sous la forme d’entente floue. Ils ne trouvent pas, à travers le
contexte social et culturel que les jeunes portent dans leur cœur, une
autre expression pour traduire leurs pensées, que ce qu’a dit le
penseur Michel Tournier: “Tout cela ce sont des indices, alors que nous
avons besoin d’une lumière ou d’un éclat de voix au ton élevé,
pour percer notre obscurité et notre surdité”.
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C’est pourquoi, un jour doit arriver où
nous entendrons nos jeunes leaders dans les partis politiques, proclamer
leur révolte contre la corruption, le chômage; condamner de
fausses pratiques et une injustice sociale flagrante insupportable.
Quiconque est affilié à un parti
ou à une doctrine doit être libre et non un esclave. Il est
tenu de critiquer et d’enregistrer les griefs à haute voix contre
la direction, sans appréhender une sanction, une exclusion ou tous
autres risques.
Pour s’affirmer dans un retour aux sources, le
discours politique a besoin de colloques et, surtout, d’un courage dont
seuls peuvent se prévaloir les hommes et les femmes libérés
d’une autorité et des arrêts arbitraires qu’ils sont obligés
d’exécuter aveuglément et sans discussion. Leurs têtes
sont pleines d’opinions, d’idées nouvelles et de convictions mûres.
Pour cette raison, nous devons initier à la rébellion l’esprit
des jeunes et leur apprendre comment dire “non” à une opinion malsaine,
tout en développant en eux la tendance au refus positif et constructif.
Cette jeunesse existe et est prête à
agir. Cependant, elle tend à œuvrer en dehors du cadre auquel nous
faisons allusion. Pour cela, nous devons l’attirer par un dialogue franc,
tentant et courageux. Et développer dans son esprit la nécessité
de participer aux opérations de vote, pour être efficace dans
le changement, quand elle élit ses députés et ses
représentants.
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Charles Aznavour chantait: “Il faut savoir quitter
la table, lorsque l’amour est desservi.” Ce qui est valable pour l’amour
s’applique à la politique.
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Afin de ne pas persister à jouer le rôle
de l’autruche, la classe politique doit respirer un vent de l’extérieur,
d’en dehors de son cadre limité. Et persévérer dans
son effort tendant à comprendre que, sans une affiliation collective
des jeunes dans l’action politique organisée, il n’y a pas d’espoir
dans une réforme, un renouvellement et un changement à l’ombre
de l’indifférence. Que nous devons insuffler à nos jeunes
des idées modernes; puis, observer de nouveau le mécanisme
de leur gestion et leur capacité de prendre en main le commandement,
tout en ayant le courage de le leur confier. Faute de quoi, la démocratie
serait menacée du danger de l’étouffement.
C’est ce dont nous devons prendre conscience
et œuvrer en vue de le prévenir. |
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