Le
prince Sultan Ben Abdel-Aziz, deuxième vice-président du
Conseil, ministre séoudien de la Défense, de l’Aviation et
inspecteur général, œuvre selon les directives de S.M. le
roi Fahd, Serviteur des deux saintes mosquées et du prince héritier
Abdallah, dans toutes les prises de position difficiles que traversent
le royaume d’Arabie séoudite et la région du Proche-Orient.
Son Altesse a occupé les postes les plus élevés, mais est resté le soldat fidèle à son pays, proche de ses hommes. Il ne se contente pas de diriger de loin, mais en se joignant à la base pour mener le combat aux côtés de frères prêts à tout sacrifier en faveur de la patrie. Les étapes grandioses dans l’Histoire sont celles de la lutte, des privations et des épreuves, les temps de la prospérité et du bien-être n’étant pas mentionnés dans le changement des peuples. L’étape difficile dans notre Histoire met en valeur les hommes. C’est un moment d’éveil en vue d’une action saine et ascendante, alors que les yeux du monde sont fixés sur nous. Le prince Sultan est toujours sur le qui-vive, soucieux de participer aux rencontres de ses frères et à leurs réunions; de partager leur nourriture, pour demeurer proche des militaires, comme il l’est des citoyens et de leur cœur. La rencontre a eu lieu au bureau du ministre de la Défense, à Djeddah. |
SA MAJESTÉ SE PORTE BIEN
De la santé du roi Fahd, le prince Sultan dit: “Sa Majesté
se porte bien. Il change d’air et de climat et retournera prochainement
au royaume. Tout ce qui se dit contrairement à ce que je viens d’avancer
est inexact. Le Serviteur des deux saintes mosquées, le roi Fahd
jouit de la santé et de la vitalité totale, que Dieu le préserve.
Vous avez effectué des visites au monde arabe, aux pays du
Golfe et aux Etats amis; quelles impressions avez-vous ramené de
votre périple?
La principale impression que j’en rapporte, est le désir de
coopération arabe, spécialement des pays du Golfe et l’enthousiasme
à servir les intérêts des peuples des Etats membres
du Conseil de coopération du Golfe. Ils ont tous manifesté
le désir de faire persévérer la coopération,
en vue de combler la brèche et de resserrer les rangs pour atteindre
le grand objectif, à savoir: la concorde parfaite entre les frères;
puis, leur disponibilité à servir l’Islam et les citoyens,
tout en réalisant la paix juste susceptible de garantir les droits
arabes.
Croyez-vous que la paix soit imminente?
Œuvrer en faveur de la paix exige des positivismes et de la patience.
Nous attendrons la réalisation de ces positivismes et il nous importe,
cette fois, de nous trouver parmi ceux qui attendent l’avènement
de la paix et espèrent en son instauration.
Qu’en est-il du conflit opposant l’Etat des émirats arabes
unis à l’Iran à propos des trois îles: Abou-Moussa,
la grande et la petite Tomb?
Nous soutenons l’EEAU et nous l’avons dit aux responsables iraniens.
Vous avez sans doute constaté le retour du dialogue à ce
sujet.
LE RÔLE DE LA LIGUE ARABE
Quel est le rôle de la Ligue arabe dans ce conflit?
La Ligue arabe a un grand rôle qui consiste à rassembler
la nation arabe. Je crois que tout ce qui profite aux Arabes doit passer
par la Ligue, parce qu’elle se soucie de préserver l’intérêt
supérieur des Arabes.
Comment, Altesse, jugez-vous les dernières élections
koweitiennes et le droit de vote et de candidature accordé à
la femme dans la principauté?
Tout ce qui satistait le peuple du Koweit nous donne satisfaction.
Nous ne dévierons pas de notre ligne de conduite. En tant que frères,
Koweitiens et Séoudiens sont tenus de coopérer et de servir
leurs intérêts réciproques.
En ce qui concerne le droit de vote et de candidature accordé
à la femme koweitienne, il s’agit d’une question qui est du ressort
de nos frères de l’émirat.
Quel est l’état de vos relations avec les Etats frères
et amis?
Nous sommes soucieux d’entretenir les meilleures relations avec tout
le monde. De toute manière, nous œuvrons en faveur de l’homme et
de ses droits, tels que les définit la loi islamique (charia).
Nous devons convaincre le monde entier de penser à l’intérêt
de l’humanité tout entière: de sa sécurité,
de sa vitalité et de son bien-être. A cet effet, il nous faut
dialoguer avec tous les Etats en vue de servir leurs peuples et de leur
assurer des conditions de vie meilleures.
LA JEUNESSE AU CENTRE DE NOS PRÉOCCUPATIONS
Vous avez accordé une grande attention aux jeunes, spécialement
aux étudiants et à l’Armée: êtes-vous satisfait
de ce que vous avez réalisé dans ce domaine et planifiez-vous
pour un avenir meilleur à la jeunesse et aux forces armées?
Une grande partie des projets de caractère scientifique, industriel
et militaire est consacrée à la jeunesse dans toutes les
institutions pédagogiques.
Considérez-vous que l’armée séoudite jouit d’une
grande capacité combative et défensive, si elle est comparée
aux armées des Etats évolués, du point de vue de la
connaissance, de l’entraînement, comme de la capacité guerrière
et culturelle?
Il est difficile pour un homme de se louer lui-même. Dieu merci,
nous sommes satisfaits du progrès accompli par nos forces armées,
à qui nous souhaitons, s’il plaît à Dieu, plus de succès.
Qu’auriez-vous à dire, Altesse, du “bouclier d’Al-Jazira”
en tant que force combative?
Elle va de mieux en mieux. Nous pouvons dire qu’elle est devenue une
force militaire capable d’assurer la défense et de contribuer au
maintien de l’ordre et de la sécurité.
Un sommet arabe a-t-il quelque chance de se tenir dans un avenir
prévisible?
Cette question, la Ligue arabe est appelée à l’étudier
et à prendre, à son sujet, la décision que les Etats
arabes jugent saine.
Quel est votre avis à propos des Etats membres de la “Déclaration
de Damas”?
Ils évoluent à pas fermes vers les objectifs qu’ils se
sont fixés.
QUID DE LA PAIX?
Quoi de nouveau à propos de la conférence des ministres
arabes de la Défense?
Nous sommes soucieux de participer à toute réunion avec
nos frères arabes visant à servir la nation et ses intérêts.
Comment régler les conflits frontaliers opposant certains
Etats arabes?
Je le dis avec beaucoup d’affection et de fraternité: il faut
assurer un climat serein, propice à l’aboutissement des efforts
destinés à régler ces conflits. Nous n’épargnons
aucun effort dans ce but.
La paix est-elle proche par rapport au Liban, à la Syrie et
aux autres pays de la région?
Si les demandes arabes justes reposant sur les résolutions de
la légalité internationale sont satisfaites, la paix pourra
être instaurée. Nous espérons que des échos
encourageants nous parviendront, laissant espérer en une paix juste
et globale.
Le royaume séoudite est-il rassuré quant à l’avenir
du Liban?
Le royaume affectionne ce pays frère et le roi Fahd a donné
maintes fois bien des preuves à ce sujet, la conférence de
Taëf et son succès, témoignant de nos sentiments à
l’égard du Liban. Les Séoudiens y investissent et s’y rendent
fréquemment, à l’effet de participer aux congrès de
caractère financier, économique ou de toute autre nature,
pour le bien de ce pays à qui nous souhaitons de jouir de la vitalité
d’une façon complète.
Qu’en est-il de l’arsenal nucléaire d’Israël?
Israël doit le détruire et signer le traité en vue
de la non utilisation des armes de destruction massive, que les pays de
la région ont ratifié.
Que pensez-vous de la Presse libanaise et arabe?
Elle agit dans le bon sens au service des causes arabes. C’est un rôle
qui lui est assigné et nous en sommes fiers.
CONFLIT INDO-PAKISTANAIS
Qu’en est-il du conflit entre l’Inde et le Pakistan au sujet du
Cachemire?
Nous œuvrons afin que ces deux pays voisins aboutissent à une
entente et règlent leurs problèmes et conflits à l’amiable,
loin de la violence, de manière à garantir les droits des
musulmans du Cachemire à vivre en paix dans leur pays.
Comment se fait la résistance au terrorisme? Et y a-t-il une
coopération sincère entre les Etats en vue d’éradiquer
ce fléau?
Tous les Etats qui aspirent à la paix et la stabilité,
donnent la priorité à la sécurité et à
la lutte contre le terrorisme.
Qu’en est-il du trafic des drogues, des armes et d’autres opérations
du même genre?
C’est un mal que nous devons enrayer et le règlement de cette
question se fait à haut niveau, par la conjugaison des efforts,
afin d’y mettre un terme.
Et l’armement séoudien?
Notre nation aspire à la paix, tout en jouissant du droit de
se défendre. Nous œuvrons en vue d’assurer les armes nécessaires
à la sécurité des lieux saints et des citoyens. Nous
expérimentons
les armes avant de les acquérir.
NE PAS FAIRE CONFIANCE À BARAK
Qu’en est-il du peuple albanais?
L’Arabie séoudite a accompli son devoir envers les frères
albanais du Kosovo. Elle continue à fournir des aides humanitaires
à ce peuple persécuté qui lutte pour sa souveraineté
et sa survie.
Que pensez-vous de la rencontre entre le président Clinton
et Ehud Barak?
Il ne faut pas faire confiance à Barak avant de voir les résultats
de son action.
Les Israéliens accepteront-ils de restituer Jérusalem
aux Arabes? La ville sainte sera-t-elle la capitale de la Palestine?
Jérusalem est une terre occupée, malgré le fait
que les Israéliens l’ont annexée. La logique historique et
religieuse nécessite sa restitution à ses maîtres.
Elle doit être la capitale de la Palestine, ce à quoi nous
œuvrons avec assiduité.
Son Altesse a conclu cette interview en saluant les journalistes qui
respectent leur métier et œuvrent, en toute neutralité, à
régler les questions litigieuses.