La
nouvelle loi électorale donne du fil à retordre au gouvernement
qui ne sait comment concilier divers projets ou propositions de lois inconciliables.
Quand le texte gouvernemental sera-t-il élaboré et transmis,
pour ratification à la Chambre des députés? Le Sérail
hésite à fixer un délai, de peur de n’être pas
en mesure de le respecter... Le président Lahoud (en conversation
ici avec l’ambassadeur US), devrait trancher le débat.
La nouvelle loi électorale paraît être un véritable
casse-tête, son élaboration étant aussi difficile à
trancher que la quadrature du cercle.
Les milieux politico-parlementaires réclament sa mise au point
“le plus tôt possible”, pour que les candidats aux prochaines législatives
sachent à quoi s’en tenir, commencent à échaffauder
leurs alliances et, partant, à s’assurer une place dans les listes
qui s’affronteront le jour du scrutin.
Le chef du gouvernement l’a redit, une fois de plus, cette semaine:
le projet de loi n’a pas encore été mis au point et n’a pu
fixer un délai pour son élaboration.
Pourtant, les cercles officiels et, notamment le ministre de l’Intérieur,
laissaient entendre que la nouvelle loi serait transmise, incessamment,
à la Chambre des députés pour qu’elle puisse en entamer
l’examen au cours de sa session d’octobre.
Mais rien n’est moins sûr, car ce projet suscite, et pour cause,
bien des différends étant donné la difficulté
à répondre à des impératifs inconciliables,
en rapport avec la repésentativité des élus de la
nation.
Puis, une formule de nature à assurer une parfaite égalité
entre toutes les régions au plan des circonscriptions électorales,
semble difficile à adopter, car cela exige un découpage identique
et risque, selon certains analystes, d’empêcher l’intégration
nationale.
D’aucuns suggèrent une formule de moyen terme, en ce sens que
la circonscription serait plus grande que le caza et plus petite que le
mohafazat.
Mais le hic de cette solution réside dans la complexité
que constituent la répartition des espaces géographiques
et les limites des districts au plan administratif.
Un autre point litigieux est venu s’ajouter aux autres: il s’agit de
ramener le droit de vote à 18 ans. Or, les forces hostiles au changement,
s’y opposent parce qu’il y va de leur sort et de leur avenir.
Le courant favorable à la réduction de l’âge du
vote s’était amplifié à la suite de la libération
(provisoire) d’Arnoun par des centaines d’étudiant. Partant du fait
que lorsqu’on défie l’occupant avec des mains nues, sans autre arme
que le courage, on jouit de la maturité requise pour participer
au choix de ses représentants et on a le droit de contribuer au
relèvement national par le biais des consultations populaires.
Quoi qu’il en soit, le dernier mot n’a pas encore été
dit et le chef de l’Etat qui promet une loi électorale à
la dimension des aspirations du peuple et, surtout, de la jeunesse, garantira
l’élaboration d’une loi pouvant atteindre le double objectif qu’il
est résolu à atteindre: assurer une véritable représentation
sous l’hémicycle et l’intégration nationale. On peut être
sûr qu’il ne décevra pas les citoyens. |