Mme Albright s’entretenant avec le président Salim Hoss. |
... et tenant avec lui une conférence de presse commune. |
Il n’en fut rien. Le chef du département d’Etat US est venue
de la capitale syrienne à bord d’un avion spécial frappé
des couleurs américaines, qui a atterri à l’aéroport
international de Beyrouth, pour la première fois depuis treize ans.
De là, elle a gagné sous forte escorte le Grand Sérail
où elle est restée près de deux heures, temps nécessaire
à son entretien avec le président Salim Hoss, à une
réunion de travail des deux délégations (libanaise
et américaine) et de la conférence de presse commune qu’elle
a tenue avec le chef du gouvernement.
Mme Albright était accompagnée de MM. Martin Indyk, sous-secrétaire
d’Etat pour les affaires du Proche-Orient; Dennis Ross, coordonnateur des
pourparlers israélo-arabes, David Satterfield, ambassadeur US à
Beyrouth et de plusieurs secrétaires.
La teneur des pourparlers et échanges de vues ayant eu lieu
entre le président du Conseil et le chef de la diplomatie américaine,
a été divulguée au cours de la conférence de
presse commune qu’ils ont tenue au Sérail.
Mme Albright a réaffirmé, une fois de plus “l’attachement
de Washington à l’indépendance du Liban et à sa souveraineté”,
en soulignant “la nécessité d’un retrait de toutes les forces
étrangères du territoire libanais.”
“Ma visite, dit-elle, représente une partie vitale de ma tournée
proche-orientale, car sans le Liban, aucune discussion des problèmes
de la région ne serait complète et il n’y aurait pas de paix
durable.”
Et d’ajouter: “Je suis venue pour explorer la possibilité de
relancer les pourparlers de paix entre Israël et ses voisins arabes,
y compris le Liban, en vue de parvenir à une paix globale, le climat
y étant devenu propice.”
Mme Albright a mis l’accent, à ce propos, sur “la nécessité
de faire régner le calme au Liban-Sud où les ennemis de la
paix cherchent à y entretenir un cycle de violence. Les partisans
de la paix, ajoute-t-elle, notamment le Liban et mon gouvernement, doivent
prévenir la vague de violence en soutenant le groupe de surveillance
de la trêve issu de l’accord d’avril 96 et en incitant toutes les
parties à la retenue.”
Le chef du département d’Etat US a précisé que
ses entretiens avec le président Hoss avaient porté sur des
questions d’intérêt commun, dont la nécessité
de régler les problèmes en rapport avec des développements
antérieurs, telles les prises d’otages et les actions terroristes.
Se réjouissant du nombre élevé de ressortissants
américains qui viennent au Liban, Mme Albright qualifie de “bonne”
la décision qu’elle a prise, il y a deux ans, de lever les
restrictions sur les voyages vers notre pays.
De sa visite à Damas, le secrétaire d’Etat US a qualifié
“d’utiles et constructifs”, ses entretiens avec les responsables syriens.
“Je pense qu’il est évident que Syriens et Israéliens
désirent trouver le moyen d’aboutir, à un accord. Nous œuvrons
avec les deux parties pour voir ce qui peut être fait. J’ai été
encouragée par mes rencontres à Damas, comme en Israël.”
En réponse à une question relative à l’action
de la Résistance au Liban-Sud, Mme Albright a émis ces réflexions:
“Il est essentiel qu’Israël, la Syrie et le Liban œuvrent en vue de
rendre le climat au Liban-Sud propice à nos efforts de paix... J’ai
la conviction que les activités du “Hezbollah” entravent les perspectives
de paix et j’espère que toutes les parties feront preuve de retenue.”
Au sujet de l’implantation des réfugiés palestiniens,
Mme Albright déclare: “Le Premier ministre m’a exposé longuement
les difficultés créées au Liban par la présence
d’un grand nombre de réfugiés palestiniens et m’a exprimé
le désir des Libanais de voir ce problème réglé
au plus vite. Je lui ai répondu que son règlement relève
des négociations sur le statut final des territoires palestiniens
et sera examiné dans ce cadre.”
A ce propos, le président Hoss a dit: “Nous sommes directement
concernés par l’affaire des réfugiés palestiniens
et ne pouvons accepter la thèse selon laquelle ce problème
sera discuté lors des négociations sur le statut final...
Nous estimons que le Liban est partie prenante dans toute négociation
à ce sujet, en raison du fait qu’il accueille le plus grand nombre
de réfugiés.”
Le chef du gouvernement a réaffirmé l’attachement du
Liban au processus de paix, dans le cadre de la concomitance des volets
libanais et syrien: “Nous sommes concernés par le retrait israélien
du Liban-Sud, en vertu de la résolution 425 et du retrait des forces
israéliennes du Golan”, avant d’affirmer que “tant les Libanais
que les Palestiniens rejettent le projet d’implantation.”