La Revue du Liban consacre régulièrement des pages illustrées aux pays du maghreb arabe. Cette rubrique hebdomadaire couvre les événements politiques, économiques, sociaux et culturels de la tunisie, du maroc, de l’algérie, de la libye et de la mauritanie.

TUNISIE PLAIDOYER DU PRESIDENT BEN ALI POUR UN NOUVEL ORDRE INTERNATIONAL
APPEL POUR LA CREATION D'UN FONDS MONDIAL DE SOLIDARITE C’est à un véritable plaidoyer pour un nouvel ordre international que s’est livré, dernièrement, le président Zein El-Abidine Ben Ali devant la conférence annuelle des ambassadeurs.
“Il est réellement préoccupant qu’en cette étape de l’Histoire mondiale où l’humanité se trouve au seuil d’un nouveau millénaire et accomplit plus de progrès qu’elle n’en a réalisés pendant les millénaires précédents, l’écart ne cesse de se creuser entre les peuples, avec une aggravation continue de la misère et du dénuement dans bien des régions du monde, créant des zones d’ombre qui affectent des pans entiers de la collectivité humaine”, a souligné le président tunisien.
Pour M. Ben Ali, “il s’agit là de l’un des plus grands défis auxquels se trouve confrontée, aujourd’hui, la conscience universelle, tant il est vrai que la persistance de ces déséquilibres excessifs est en contradiction morale flagrante avec les progrès que nous venons d’évoquer, tout comme avec les nobles idéaux que nous nous employons tous à consacrer dans le monde.”
Après avoir déploré que les pays industrialisés ne consentent guère plus de 0,2 pour cent de leur PIB à la lutte contre la pauvreté, alors que le sommet social de Copenhague avait fixé ce taux à 0,7 %, le chef de l’Etat tunisien a lancé un appel à l’ensemble des dirigeants du monde, ainsi qu’aux diverses institutions internationales pour la mise en place d’un “Fonds mondial de solidarité”. Une telle structure aurait pour “mission, a-t-il suggéré, de collecter les donations et les contributions volontaires pour les utiliser dans la lutte contre la pauvreté et le développement des régions les plus démunies en diverses parties du monde et, tout particulièrement, dans les pays les plus pauvres, ceux en proie aux fléaux et crises.”


Le président Zein El-Abidine Ben Ali
s’adressant à la conférence des ambassadeurs.

À L’INSTAR DU “26-26”
Le président Ben Ali, rappelle-t-on, avait initié en 1993 la création d’une structure similaire en Tunisie, appelée “Fonds de solidarité nationale” (FSN). Plus connu sous le numéro de son code postal “26-26”, ce fonds alimenté essentiellement par des contributions volontaires tunisiennes et étrangères, vise à éradiquer les “zones d’ombre” (poches de pauvreté) à l’horizon de l’an 2000. De grandes stars mondiales dont le chanteur américain Michael Jackson, la cantatrice libanaise Feyrouz, ainsi que l’orchestre symphonique de Vienne et, tout récemment, une pléiade de vedettes de la “dance music”, ont adhéré à cette noble cause socio-humanitaire, en animant des galas dont les recettes sont allées au “26-26”. Les interventions de ce fonds ont permis au cours des dernières années de doter les zones ciblées des infrastructures et commodités de base (eau potable, électricité, routes, écoles, centres de soins de santé... etc), outre la création de sources de revenus stables en faveur des populations leur permettant de se prendre en charge et, partant, de s’insérer dans le circuit économico-social du pays.

POUR L’ÉLARGISSEMENT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ DE L’ONU
Dans son discours, le chef de l’Etat tunisien, dont le pays est candidat au Conseil de Sécurité pour les années 2000/2001 s’est, par ailleurs, déclaré en faveur de l’élargissement de la composition de cette instance onusienne, “de sorte qu’elle englobe l’ensemble des groupes régionaux” et qu’elle prenne en compte “les intérêts des pays en développement”.
“Nous avons la conviction que, pour affronter les défis du siècle nouveau, il est impératif de conférer davantage d’efficacité au Conseil de Sécurité dans l’accomplissement de ses tâches (en faveur de la préservation de la sécurité et de la paix dans le monde), ce qui implique, à l’évidence, le nécessité d’accorder à la réforme de cette instance de l’ONU tout l’intérêt et la vigilance voulus”, a ajouté le président Ben Ali. Il a exprimé, à cet égard, le soutien de la Tunisie à la revendication du groupe africain à l’ONU requérant deux sièges, permanents au Conseil de Sécurité, ainsi qu’à la désignation de l’Allemagne et du Japon comme membres permanents, “eu égard à leur poids et à leur envergure sur la scène internationale”.

PROCHE-ORIENT: POUR UNE REPRISE DU PROCESSUS DE PAIX
Traitant de la conjoncture dans le monde arabe et, plus particulièrement, au Proche-Orient, le président Ben Ali a fait valoir que la situation qui y prévaut actuellement, commande la reprise du processus de paix “qui a été gelé et dont les mécanismes n’ont que trop longtemps été bloqués”.
“Notre vœu est que la période de rechute aura démontré à tous l’ampleur des dangers engendrés par le climat de tension, de méfiance et de manque de fiabilité”, a-t-il dit, estimant que “la région ne peut éviter semblables dangers que si les conditions sont réunies pour la reprise, avec sérieux et sans atermoiement, du processus devant conduire à une paix globale, juste et durable, sur la base du principe de “la terre en contrepartie de la paix”, conformément aux accords conclus entre les parties concernées.
Le président Ben Ali a exprimé l’espoir que les récents développements intervenus en Israël favoriseront l’émergence d’une volonté de paix, pour que le processus engagé à Madrid soit sauvé, afin que le peuple palestinien frère recouvre son droit légitime à l’autodétermination et à l’édification d’un Etat indépendant sur son sol national, avec pour capitale Al Qods Al Sharif (Jérusalem) pour que les peuples syrien et libanais récupèrent leurs territoires occupés et la région tout entière trouve le chemin de la paix, fondement premier de la stabilité et de la coopération durables.
“Cependant, les conditions indispensables à la sécurité et à la stabilité resteront incomplètes, aussi longtemps que le peuple irakien frère continuera à subir l’embargo qui lui est imposé, que la région n’aura pas été soustraite au cycle des tensions continues, exacerbées de façon quasi périodique et que n’aura pas été trouvée une formule qui permette la normalisation de la situation, afin que l’Irak retrouve sa place naturelle dans son environnement arabe et international”, a encore dit le président Ben Ali.


BEN ALI:
RENDRE OPERATIONNELLES LES INSTITUTIONS DE L'UMA


Rendre opérationnelles les institutions de l’Union du Maghreb arabe (UMA) est une priorité qui figure au premier rang de nos préoccupations”, a souligné le président Zein El-Abidine Ben Ali en s’adressant à la conférence des ambassadeurs de Tunisie. Il a réaffirmé, à cette occasion, que cet ensemble sous-régional (qui regroupe la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, la Libye et la Mauritanie) est pour la Tunisie “un choix stratégique”, de même qu’un “attribut essentiel de l’unité des rangs arabes, qui concourt à raffermir les liens de coopération, de complémentarité et d’action commune”. L’UMA constitue, également, “un instrument idéal pour la coopération avec les pays méditerranéens et les ensembles internationaux et régionaux qui sont proches de nous, que ce soit en Europe ou en Afrique, pour relever les défis majeurs qui commencent à se profiler au seuil du siècle nouveau”, a ajouté le chef de l’Etat tunisien.
 

Après avoir rendu un vibrant hommage au défunt roi Hassan II du Maroc, “un grand leader maghrébin, qui fut l’un des fondateurs de l’UMA”, le président Ben Ali s’est déclaré persuadé “de trouver en son valeureux fils, sa majesté le roi Mohamed VI, le meilleur continuateur de son œuvre et un soutien puissant à la poursuite de notre progression en commun sur la voie de la concrétisation des aspirations de nos peuples maghrébins à l’intégration, à l’unité, à la solidarité et au parachèvement du processus de l’union”.
“Ces mêmes convictions, nous avons pu les constater, également, auprès de nos frères dirigeants des peuples maghrébins, que ce soit lors de notre rencontre avec notre frère le président Abdelaziz Bouteflika, président de la République algérienne démocratique et populaire, ou encore lors de nos entrevues avec nos frères le colonel Mouammar Kadhafi, leader de la Révolution libyenne et le président Mouaouia Ould Sid’Ahmed Tayaâ, président de la République islamique de Mauritanie” (en marge des obsèques de feu le roi Hassan II), a fait remarquer le président tunisien, en formulant le vœu de voir “se renforcer la cadence de la coopération et s’accélérer le rythme de l’interaction entre les Etats maghrébins.
Le président Ben Ali s’est, dans ce contexte, félicité des étapes qui ont été parcourues ces derniers mois sur la voie de la réactivation du processus maghrébin, notant que le prochain sommet de l’UMA qui doit avoir lieu avant la fin de l’année en cours, “marquera une étape privilégiée dans le processus d’édification de l’Union maghrébine”. Il a fondé son optimisme, notamment sur le fait de voir “s’estomper les motifs de tension dans notre région, à la faveur des développements positifs qui se sont faits jour dans l’affaire Lockerbie (...) et qui ont mis fin aux difficultés imposées à l’encontre du peuple libyen frère, portant en même temps préjudice à l’ensemble de nos peuples et de nos Etats, tout en pesant, négativement, sur les activités de l’UMA”.



TUNISIE - À CARTHAGE

CONCERT "PLATINE D'OR 99" AU PROFIT DU "26-26"

Le Fonds de solidarité nationale (FSN), plus connu sous le numéro de son code postal “26-26”, n’en finit pas de susciter l’adhésion de grandes figures artistiques et autres à travers le monde.
Photo de tous les artistes ayant participé à la soirée “Platine d’or 99”.

Le théâtre antique de Carthage a abrité un gala au profit du “26-26” réunissant une pléiade de chanteurs classés au top en Europe.
L’orchestre national de Barbès (ONB, basé en France) était l’invité d’honneur de ce concert baptisé “Platine d’or 99”. L’orchestre parisien composé, essentiellement, de musiciens et de chanteurs d’origine maghrébine, a animé une soirée haute en couleurs dans une ambiance à la fois “chaude” et bon enfant, au cours de laquelle des milliers de jeunes et de moins jeunes ont dansé sur fond de rythmes africains.
Plusieurs autres vedettes étaient à l’affiche, dont la chanteuse tunisienne installée en France, Lamm, la Suédoise Indra, ainsi qu’un pionnier du Rap, Mellowman.
 


Les “Poetic Lover” en démonstration.

Le groupe afro-indien Shankara était de la fête.
 

Lamm (dessus rose et jean) présentant 
son tour de chant à Carthage.
 

Le pionnier du Rap, Mellowman.
 

Les groupes “Poetic lover”, “Alliage”, “Ultimate Kaos” et “Organiz” étaient, également, de la fête. Un premier “Platine d’or” avait déjà été organisé en 1997 dans la station balnéaire de Sousse (150 km au sud de Tunis) et avait connu un franc succès sur tous les plans.


TUNISIE

UNE ETAPE "MAJEURE" DANS LE PROCESSUS DE DEMOCRATISATION

La rentrée politique en Tunisie est placée, cette année, sous le signe des élections présidentielles et législatives qui auront lieu le 24 octobre prochain. Qualifié d’étape “majeure” visant à faire avancer davantage le processus de démocratisation engagé, progressivement, mais résolument par le président Zein El-Abidine Ben Ali, suivant “un cheminement qui permet de le mettre à l’abri des risques de rechute”, ce scrutin mettra en compétition, pour la première fois en Tunisie, plusieurs candidats à la magistrature suprême, à la faveur d’un amendement introduit en juin dernier dans la Constitution tunisienne qui a permis la pluralité des candidatures à la présidence.
Outre l’actuel président, candidat du parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), M. Zein El- Abidine Ben Ali, qui briguera un troisième mandat de cinq ans, deux dirigeants de partis d’opposition se sont portés candidats aux présidentielles d’octobre, à savoir: les secrétaires généraux du Parti de l’unité populaire (PUP/gauche), M. Mohamed Belhaj Amor et de l’Union démocratique unioniste (UDU/ d’obédience nationaliste arabe), M. Abderrahmane Tlili.
Concernant les législatives, l’opposition est, par ailleurs, assurée de recueillir au moins 20% des sièges de la Chambre des députés, grâce à une récente révision du code électoral opérée dans ce sens. Actuellement, quatre partis d’opposition, sur les six présents sur la scène politique, occupent 19 des 163 sièges que compte l’institution parlementaire.
Depuis plusieurs semaines déjà, les états-majors de l’ensemble des partis affûtent leurs armes en prévision de cette importante échéance.

UN “OBSERVATOIRE NATIONAL” POUR VEILLER SUR LES ÉLECTIONS
Réuni en session ordinaire les 30 et 31 août dernier, le comité central du RCD s’est penché sur les préparatifs de ces élections.
Dans un discours prononcé à cette occasion, M. Zein El-Abidine Ben Ali, qui est également le président du parti au pouvoir, a annoncé la mise en place d’un “observatoire national” en vue de ces élections.
Composé de “personnalités indépendantes et de représentants des composantes concernées de la société civile”, cet observatoire aura pour “mission d’assurer le suivi des différentes étapes du processus électoral”, aux côtés d’observateurs tunisiens et étrangers qui seront invités pour “surveiller ces élections, suivre leur déroulement et les superviser de près”, a précisé le président tunisien, qui a réitéré son souci de voir le scrutin se dérouler “dans la transparence absolue, le respect de la loi, l’émulation loyale et le recours à l’arbitrage de la volonté populaire, à travers les urnes”.

LÉGISLATIVES: PRÉSENCE RENFORCÉE DE LA FEMME
Le président Ben Ali a, d’autre part, recommandé de “renforcer la présence de la femme” au sein des listes du parti au pouvoir en ce qui concerne les législatives, “tant nous sommes convaicus, a-t-il dit, que l’action politique ne peut être parachevée sans la participation de la femme”. Le parlement tunisien sortant compte onze femmes membres.


MAROC

LE ROI DU MAROC COMMEMORE SON PERE FEU HASSAN II,
LE 40eme JOUR DE SA MORT

Le jeune roi Mohamed VI a présidé les cérémonies clôturant les 40 jours de deuil qui ont suivi la mort de son père, le roi Hassan II, décédé le 23 juillet à 70 ans.
Dans un communiqué, le ministre des Wakfs et des Affaires religieuses, a exhorté tous les Marocains à aller prier dans les mosquées du royaume, afin de célébrer ce 40ème jour dans le recueillement et la dévotion. Durant cette période, les drapeaux étaient en berne au-dessus de tous les édifices publics et toutes les festivités avaient été annulées.
La cérémonie clôturant cette période de deuil officielle s’est déroulée au mausolée Mohamed V, à Rabat et parmi les personnalités, on a relevé la présence de Yasser Arafat, président de l’Autorité palestinienne.
La veille, un service religieux spécial s’était déroulé en présence de toute la famille royale. Le corps du roi Hassan II repose, selon ses dernières volontés, dans le mausolée édifié en 1970 à la mémoire de son père, Mohamed V.


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