LA POMME CONTRE LE CANCER DU POUMON
Tous ceux qui reviennent d’un voyage en Grande-Bretagne, relatent le
fait: une campagne intensive est menée à l’échelon
national et international pour la consommation de pommes.
Le Kent, à lui seul, fournit plusieurs milliers de tonnes de
ce fruit. Pour soutenir cette campagne, la publication d’une étude
anglo-saxonne menée auprès de 10.000 personnes, tous âges
et sexes confondus, suivies pendant plusieurs années, a démontré
que la consommation régulière d’une pomme par jour diminue
l’incidence du cancer du poumon de 58%, tant chez les fumeurs que les non-fumeurs.
Les flavonoïdes antioxydants contenus dans ce fruit seraient responsables
de cet effet protecteur.
C’est en Italie qu’on mange le plus de fruits, mais c’est en France
que la pomme est la plus consommée. C’est le fruit préféré
de la majorité des Français. 80% des écoliers mangent
au moins deux pommes par jour, une à l’école et une autre
à la maison.
On dit qu’il y a des dizaines d’années, le Liban avait entamé
une campagne ayant pour titre: “One apple a day, keeps the doctor away”
(une pomme par jour éloigne le médecin).
Qu’en est-il aujourd’hui de la pomme libanaise? Après avoir
consulté de nombreuses brochures étrangères vantant
les mérites de la pomme, il ne s’en est pas trouvé une parlant
de la pomme de chez nous.
Et, pourtant, elle existe!
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"LA CHAINE DU BONHEUR" EST SUISSE
Le pays européen le plus généreux, selon les responsables
internationaux des œuvres caritatives, est la Suisse.
Les Suisses donnent le plus vite; ils donnent beaucoup et bien. En
plus, ils sont très bien organisés. Leurs citoyens ont confiance
dans les personnes chargées de collecter les dons, les promesses
de versement étant tenues à 99%. Pas besoin de rappeler aux
personnes leurs promesses. Pas besoin, aussi, de les harceler.
Toutes les campagnes menées par la “Chaîne du bonheur”
ont toujours dépassé, de plusieurs millions, les prévisions
les plus optimistes.
La Suisse ne se lasse pas de donner.
Après la campagne pour le Kosovo et la campagne pour les victimes
du tremblement de terre en Turquie, les dons sont en train d’affluer à
“La Chaîne du bonheur”, en faveur des Grecs victimes du tremblement
de terre et bien avant que la campagne soit officiellement ouverte.
En sus, la générosité suisse est discrète.
Les donateurs ne demandent jamais si leur nom sera mentionné. Au
Liban, il y a des gens généreux, il faut l’admettre. Certains
même ont un budget spécial pour les œuvres caritatives...
Mais il y a un hic, pour un qui exige la discrétion et l’anonymat,
neuf autres veulent voir leur nom mentionné avec la somme donnée.
Leur main gauche n’ignore jamais ce que la main droite donne...
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"DOCTORS AT HOME" 24 HEURES SUR 24
Initiative privée d’un groupe de médecins généralistes
et spécialistes. Ils se sont organisés en groupement baptisé
“Doctors at home” et répondent, jour et nuit, au numéro de
téléphone: (01) 445182.
Leurs prix sont fort accessibles et leur disponibilité est complète.
C’est une excellente nouvelle pour les Libanais qui ne savent pas souvent
qui appeler, surtout le soir et en week-end. Ce groupement qui commencera
à fonctionner à partir du 1er octobre, répond à
un besoin réel des citoyens.
A l’heure où ces lignes sont écrites, j’ignore tout des
noms de ces médecins. Peu importe, pourvu qu’ils soient compétents
et ne rechignent pas à se déplacer et à grimper des
étages.
Le Liban a besoin de personnes dynamiques et en a assez des ronds-de-cuir
qui, souvent et malgré des indemnités salées, refusent
de se rendre à domicile et vous conseillent simplement, quand ils
répondent: “Allez à l’hôpital”... je ne peux rien faire”.
Welcome donc aux “Doctors at home”!
Permis de se tuer à 18 ans...
Interdit de voter à 18 ans!
La logique n’est pas la qualité essentielle des politiciens.
Ils viennent encore une fois de le prouver. Ces messieurs et dames viennent
de rejeter le projet de loi autorisant le vote des jeunes à partir
de 18 ans.
Ces messieurs pensent que 18 ans n’est pas un âge assez mûr
pour effectuer le bon choix, c’est-à-dire de voter pour eux. Ils
préfèrent s’encroûter dans leurs habitudes et leur
gâtisme.
162.000 jeunes âgés de 18 à 20 ans auraient, ainsi,
pu participer au choix des “génies” qui siègent à
l’Assemblée nationale.
On parlait depuis longtemps de ce projet... On en parlera et on ne
fera rien. Les jeunes ne comptent pas au pays des Cèdres. “Ils n’ont
qu’à attendre les prochaines élections”, disent les vieux
routiers du parlement. “Ce ne sont pas ces 162.000 qui vont changer la
face du monde”, murmurent-ils en sotto vocce.
Ils ne vont peut-être pas changer la face du monde, mais ils
contribueront à changer la face du Liban; ce qui est certain.
Mais les “vieux boucs” l’ont emporté sur les “jeunes loups”.
Dommage, à l’heure où le monde entre dans le nouveau
millénaire, le Liban choisit de se cantonner dans les années
obscures du Moyen Age. Pourtant, ils autorisent ces jeunes à conduire
à partir de 18 ans!
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CES JEUNES QUE L'ON MALMENE
Le ministère du Travail et des Affaires sociales devrait mettre
un terme à l’exploitation des jeunes au Liban. La politique du travail
pratiquée à l’égard des nouveaux diplômés
(et non diplômés) est une incitation pure et simple à
l’expatriation. Deux ambassades ont dû fermer les guichets de demande
d’émigration, parce qu’elles sont à court de formulaires.
Des jeunes ont fait la queue des heures durant pour obtenir le précieux
papier.
Pourquoi cet exode?
Quelques jeunes ont raconté leurs péripéties.
L’un d’entre eux s’est présenté en tant que candidat à
un poste de “délégué culturel”, comme annoncé
pompeusement dans la publicité. Trilingue, sachant manier l’ordinateur,
motorisé, possédant même un téléphone
mobile, on lui a proposé en fait le poste de vendeur “porte à
porte” sans la moindre indemnité de base, ou de transport. “Vendez
et vous aurez un bon pourcentage sur la vente.”
Peinant, suant sous le poids des brochures, ce jeune enthousiaste s’est
mis à grimper des étages. En cette période de marasme
et malgré son savoir-faire, il ne s’est pas trouvé des clients
pour acheter des livres spécialisés, des encyclopédies,
etc... On lui a répondu, gentiment, que le moment n’était
pas très propice. Au bout d’une semaine, le jeune homme est retourné
chez ses employeurs et leur a demandé une petite somme forfaitaire
pour couvrir ses frais de déplacement. Il lui fut opposé
une fin de non-recevoir.
Ces firmes n’auraient-elles pas pu débourser le salaire minimum
pour permettre à ce jeune homme au moins de payer son essence?
Les exigences des employeurs au Liban sont de plus en plus fortes,
la crise aidant. Certaines annonces d’offres d’emploi exigent, en sus de
la compétence, de l’expérience (?), de la connaissance minimum
de trois langues, de la possession d’un moyen de locomotion, une parfaite
présentation, un bon caractère, etc... Il ne manque au profil
exigé du parfait candidat qu’une ascendance de qualité et,
si possible, un titre... Mais comme il n’y a pas de titres dans notre bonne
vieille République, on exige des références de personnes
connues!
Et tout cela pour quel poste?
Un minable, souvent mal rétribué.
Où est le ministère du Travail et des Affaires sociales?
Question de la semaine
A quand le paiement de la nouvelle échelle des salaires pour les retraités et leurs familles? |