L’engagement
de Ehud Barak relatif au retrait israélien du Liban-Sud avant le
mois de juillet de l’an 2000 même d’une “manière unilatérale,
n’est pas pris très au sérieux, étant donné
de précédentes déclarations du Premier ministre de
l’Etat hébreu au temps où il assumait des responsabilités
militaires. En effet, il partageait l’avis d’autres officers supérieurs
acquis, comme lui, à l’idée “qu’il faut maintenir “Tsahal”
au Liban-Sud pour assurer la sécurité de la Galilée
et des frontières-nord d’Israël.
Depuis son élection, Ehud Barak se rappelle fréquemment
à notre souvenir, en ressassant son engagement à évacuer
“Tsahal” avant un an, des portions du Liban-Sud que ses effectifs occu-pent,
illégalement, depuis près de vingt ans; exactement depuis
l’adoption par le Conseil de Sécurité, de la résolution
425 exigeant leur retrait immédiat et inconditionnel.
Retenons les deux termes “immédiat” et “inconditionnel”! Le
premier signifie que l’évacua-tion doit s’effectuer sans aucun retard,
d’une manière instan-tanée. Le second suppose le rapa-triement
des forces israéliennes sans aucune condition... Or, Tel-Aviv veut
lier cette opération à des arrangements de sécurité
non prévus dans la résolution mentionnée.
Peut-être y tient-il, sous prétexte d’assurer la sécurité
de ses frontières-nord; en fait, pour continuer à faire mainmise
sur une partie de nos ressources hydrauliques dont notre voisin du Sud
a un pressant besoin...
Quoi qu’il en soit, il coulera beaucoup d’eau sous les ponts du Liban-Sud
et du Golan, avant que soit démêlé l’écheveau
du conflit israélo-arabe.
Pour en revenir à l’engage-ment de Barak de rapatrier ses troupes
avant le mois de juillet de l’an 2000, même s’il le faut d’une façon
unilatérale, la controverse est instituée autour de la promesse
prétendûment faite par Yitzhak Rabin d’évacuer les
hauteurs du Golan.
Selon certains milieux israéliens, Rabin aurait tout sim-plement
insinué qu’il pourrait se prêter à une opération
de troc consistant à échanger le Golan contre une normalisation
des relations, l’échange d’ambassa-deurs et l’ouverture des frontières.
Selon les mêmes milieux, l’an-cien ex-Premier ministre a été
assassiné avant de recevoir la ré-ponse syrienne à
ses proposi-tions. Aussi, Barak ne se considère-t-il pas lié
par un enga-gement que Rabin n’aurait pas pris. Shimon Pérès
qui était très proche de ce dernier, pourrait sans doute
éclairer notre lanterne, en révélant la véritable
position et la stratégie de son principal allié. Mais Pérès
est, ces temps-ci plus muet qu’un poisson et paraît vivre en marge
de la scène politique.
D’aucuns en Israël, connus pour être de fervents partisans
de la paix, suggèrent de faire parler Léa, la veuve de Rabin,
seule per-sonne capable de tout dévoiler. Or, il n’y a pas longtemps,
elle s’est prononcée sans ambages en faveur d’un règlement
pacifique et, aussi, du retrait de “Tsahal” du Liban-Sud, sans toutefois
mentionner le Golan...
Barak qui semble exceller dans le système de la douche écossaise
autant, sinon plus, que son pré-décesseur, fera alterner
les prises de position dures et concilia-toires, ce qui rendra malaisées
les négociations sur tous les volets, bien que le début de
retrait des zones placées sous le régime de l’autonomie (palestinienne)
et la libération d’une première four-née de détenus
sont évoqués comme autant de preuves de sa bonne foi.
Mais son engagement relatif au retrait avant juillet prochain, paraît
destiné à la consom-mation intérieure, l’opinion publique
juive étant franche-ment favorable au retrait. |