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APRES SA REINTEGRATION PAR L'IRAK, NOUVEAU TOURNANT POUR LA LIGUE
Le fait pour l’Irak d’avoir réintégré la Ligue arabe, dont le conseil politique a siégé sous la présidence du chef de la diplomatie irakienne, laisse espérer un nouveau départ pour l’organisme panarabe. D’autant que le Koweit et l’Arabie séoudite ont assoupli leur position et souscrivent à la levée de l’embargo imposé au régime de Bagdad, si ce dernier applique à la lettre les résolutions de la légalité internationale.
 

Avec la participation, pour la première fois depuis dix ans, de l’Irak à une session du conseil de la Ligue arabe tenue, cette semaine en son siège au Caire,  l’organisme panarabe prend un nouveau départ.
Ainsi que l’a observé un diplomate, le fait pour les repré-sentants des Etats membres d’avoir accepté de se réunir sous la présidence du délégué de l’Irak, en l’occurrence M. Mohamed As-Sahhaf, ministre des A.E., de ce pays, constitue en lui-même un succès.
En ouvrant les travaux du conseil de la Ligue, celui-ci a proposé la tenue d’un sommet “pour faire face aux menaces qui les menacent tous, déblayer la voie des entraves qui retar-dent la réconciliation interarabe et relever les défis auxquels ils sont confrontés.”
M. Esmat Abdel-Magid, se-crétaire général, a appelé les pays arabes “à faire leur mea culpa” et, Yasser Arafat, les a in-vités à tourner la page amère du passé et d’ouvrir une nouvelle page de coopération, en tirant les leçons de la discorde qui leur a valu tant d’épreuves.
Il restait à convaincre Bagdad de présenter des excuses aux mo-narchies du Golfe pour le grand préjudice qu’il leur a causé. Mais son représentant s’est  déclaré favorable “à une reconnaissance mutuelle des erreurs commises de part et d’autre”, mais non à présenter des excuses...
On devait s’attendre, en conséquence, à un raidissement de la part du Koweit et de l’Arabie séoudite ou même au retrait de leurs délégués de la réunion. Il n’en fut rien. Ces derniers se sont dits disposés à souscrire à la demande relative à la levée des sanctions et du blocus imposés à l’Irak, si Bag-dad applique les résolutions du Conseil de Sécurité prises à son encontre, à la suite de son inva-sion du territoire koweitien.
Les ministres irakien et séou-dien ont même échangé des propos empreints de courtoisie. Comme on est loin du temps où M. Sahhaf avait claqué la porte du conseil, en signe de protesta-tion contre le refus de ses homologues de condamner les frappes aériennes américano-britanniques contre son pays.
Un nouveau climat détendu et positif se dessine donc au sein de la Ligue, bien que le changement dans les positions de certains Etats membres, le Koweit en tête, n’ait pas été explicitement confirmé.
Mais c’est un premier pas dans le bon sens et on peut espérer voir s’engager, à plus ou moins brève échéance, un dia-logue entre Bagdad et les Etats du Golfe, à l’effet de rétablir les ponts coupés entre eux depuis la déplorable invasion de l’émi-rat par les troupes irakiennes.
Naturellement, l’organisme panarabe ne doit pas s’arrêter là et son secrétaire général devrait entreprendre une initiative des-tinée à dissiper, définitivement, les nuages qui compromettent les relations entre certains Etats membres. Le plus tôt serait le mieux.
Aux dernières nouvelles, des démarches seraient effectuées entre Bagdad et Koweit, aux fins de préparer le terrain à une rencontre entre les dirigeants des deux pays. Il faudra, au préalable, régler le problème des prisonniers que l’émirat accuse l’Irak de détenir depuis son invasion de son territoire en 1990. 


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