“Autoportrait”.
Ainsi, Ghislain Mollet-Vieville, agent d’art et expert en art moderne
auprès des tribunaux de Paris, écrit à son sujet:
“Voilà un art qui se situe au sein de la société contemporaine.
En fait, l’art et spécialement celui de cet artiste, rend la vie
plus intéressante que l’art en lui-même.
“Aujourd’hui, l’art tient moins à la réalité physique
de ses objets qu’à la façon dont l’artiste va l’inscrire
dans de nouveaux contextes temporels.
“L’espace de la galerie fige trop souvent les artistes dans des cadres
inappropriés ne cessant de ramener à l’intérieur de
leurs limites des œuvres qui, dans leur conception, ne peuvent se laisser
enfermer par des structures quelles qu’elles soient.”
Voilà en quoi sont différentes les réalisations
de Ricardo Moubarak, puisque l’artiste a remis en question la notion d’objet
fini en art, chose qui lui permet des rapports inédits.
![]() Une composition signée Ricardo Moubarak. |
![]() Nu de femme aux tonalités éteintes. |
Ses créations sont empreintes d’une grande énergie que
le pinceau de l’artiste transforme en réflexion/création.
Ricardo Moubarak nous renvoie à l’idée de tautologie
et de réflexivité propre à l’art conceptuel des années
60-70, avec des peintures qui s’articulent autour de nouvelles définitions
de l’art et de son statut au sein de la société.
Mais au-delà de cette première référence,
il y a un vertige à vouloir véritablement cerner toutes les
implications que cela peut entraîner et c’est cet aspect troublant
pour l’esprit qu’on ressent dans le cadre de sa propre réflexion.
Cette manifestation s’inscrit dans une histoire où, parallèlement
à une pratique productrice de peintures faciles à collectionner,
de nombreux artistes prennent des positions dont le caractère de
plus en plus analytique finit par les éloigner de leur public traditionnel
d’amateurs d’œuvres d’art esthétiques, au profit d’un public plus
demandeur d’idées critiques.
De nos jours, l’art n’est plus cet objet de contemplation sur lequel
on n’a pas à intervenir. Il se trouve, au contraire, invité
à remettre en question toutes les valeurs établies et toutes
idées reçues à son sujet. Ricardo Moubarak a prouvé
avec sa dernière exposition, sa totale maîtrise technique,
son dessin au tracé parfait, son sens de l’équilibre des
valeurs chromatiques en démentant par des interventions particulières,
les dires de certains critiques d’art qui veulent sacraliser à tout
prix la notion d’objet d’art. Et en “déstabilisant”, en quelque
sorte, les systèmes figés auxquels les collectionneurs, dans
des considérations “extra-artistiques” étaient trop souvent
liés...
Ainsi, s’écrit l’histoire de l’art. De nos jours, l’art est
indissociable de l’histoire de la société et une symbiose
s’impose impérativement, comme le prouve si bien Ricardo Moubarak.