MAGHREB
LE DESTIN NE PEUT ETRE QUE COMMUN
C’est à
croire que le sort n’en finit pas de s’acharner contre le Maghreb. Du moins,
les superstitieux ne me démentiront pas. Quant aux cartésiens
et pragmatiques, ils ne peuvent être que perplexes devant ces retournements
de situation que vit presque continuellement l’espace maghrébin
et qui donnent l’impression de devenir presque une fatalité. Parce
que, considèrent-ils, à juste titre d’ailleurs, objectivement,
tout milite en faveur de la réalisation de ce projet unitaire:
les facteurs géographiques, historiques, culturels, une même
langue, une même religion, une même lutte de libération
menée par les peuples de la région dans la solidarité
fraternelle, voire de sang... Autant de liens et d’affinités qui
sont de nature plutôt à faciliter la démarche maghrébine
commune et qui, ajoutés aux impératifs de la conjoncture
internationale nés des phénomènes inexorables de la
mondialisation et de la globalisation, dont, qui plus est, l’ensemble des
dirigeants des pays maghrébins sont manifestement conscients, rendent
l’édification du Maghreb incontournable. Ils devraient en faire
un objectif prioritaire et vital, quels que soient les aléas et
les vicissitudes qui peuvent survenir.
Les derniers développements subits dans les relations algéro-marocaines,
en particulier, sont d’autant plus regrettables qu’ils interviennent à
un moment où la voie semblait être balisée pour une
reprise de la construction maghrébine sur des bases solides, reprise
amorcée lors de la dernière visite du président Zein
El-Abidine Ben Ali au Maroc en mars 1999 et confortée par les multiples
initiatives prises par le chef de l’Etat tunisien à l’effet de réactiver
les structures de l’UMA et partant, d’assurer les conditions propices à
la tenue d’un sommet maghrébin tant attendu.
Le président Zein El-Abidine Ben Ali recevant
le sous-secrétaire américain chargé
des affaires
du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord.
Les entraves que rencontre le processus
maghrébin sont, à la limite, tout à fait naturelles
dans toute entreprise humaine; que dire, alors, d’une œuvre d’intégration
régionale? D’autres ensembles de par le monde en ont rencontré
et en rencontrent encore. Pourtant, cela ne les a pas empêchés
de poursuivre leur chemin, grâce au dialogue, à l’esprit d’entente
et de cohésion, au compromis et aux concessions mutuelles. L’Union
Européenne formée de pays plutôt hétérogènes,
culturellement et historiquement, l’ASEAN qui regroupe un grand nombre
de pays asiatiques, le MERCOSUR, ensemble solide de pays latino-américains,
existent bel et bien, forment des entités fiables et viables, bénéfiques
à tous leurs membres et présentent des fronts solides pour
défendre leurs intérêts sur la scène internationale.
Ce qui n’a pas été suffisamment pris en compte dans le débat
sur le Maghreb, ce sont manifestement les conditions socio-économiques
propres à chacun des pays de la région et qui empêchent
encore certains d’entre eux à se concentrer sobrement et rationnellement
sur la réalisation de l’idéal maghrébin.
La dernière visite au Maghreb du secrétaire d’Etat américain
adjoint Martin Indyk a démontré l’intérêt que
portent l’Occident et, notamment, les Etats-Unis à l’intégration
maghrébine et au raffermissement des relations entre ses pays membres.
Elle a aussi fait ressortir de nouveau l’attachement constant du leadership
tunisien à cette œuvre d’édification régionale. De
fait, M. Indyk n’a pas d’ailleurs manqué de rendre hommage au rôle
d’avant-garde que joue le président Zein El-Abidine Ben Ali en faveur
de la concrétisation du projet maghrébin.
En conclusion, on peut affirmer que l’importance de l’enjeu incite plutôt
tout Maghrébin sincère et conscient de ses responsabilités
devant l’Histoire, à croire que la raison doit impérativement
prévaloir pour que le train du Maghreb soit remis sur les rails
et reprenne la voie qui doit immanquablement être la sienne, parce
que le destin ne peut être que commun.
L’appui américain au processus d’intégration maghrébin;
le processus de paix au Proche-Orient et l’“initiative Eizenstat” visant
à instaurer un partenariat économique entre les Etats-Unis
d’Amérique et trois pays du Maghreb (Tunisie, Algérie, Maroc)
ont été au centre de l’entretien que le sous-secrétaire
d’Etat aux affaires du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, Martin Indyk
a eu avec le président tunisien, Zein El-Abidine Ben Ali.
Le responsable américain qui a qualifié cet entretien d’“important,
positif et très constructif”, a déclaré avoir informé
le chef de l’Etat tunisien de la teneur de l’accord palestino-israélien
signé dernièrement à Charm el-Cheikh, (Egypte), dont
il a dit qu’il “ouvrira la voie à un règlement global du
problème du Proche-Orient dans ses différents volets”, notant
que le président Ben Ali a “réaffirmé son attachement
à l’objectif de paix”.
Il a ajouté que la Tunisie et les Etats-Unis se rejoignent autour
de nombreuses questions, citant “l’intérêt que portent les
deux pays à la dynamisation du processus de paix au P.-O. et à
l’intégration du Maghreb arabe, en vue d’assurer un avenir meilleur
aux peuples de la région”.
“Nous saluons hautement le rôle de premier plan joué par le
président Ben Ali dans ce sens et sa contribution positive et constructive
au processus de paix depuis son démarrage”, a-t-il dit.
S’agissant de l’initiative Eizenstat lancée il y a un peu plus d’un
an par le sous-secrétaire d’Etat chargé des affaires économiques,
Stuart Eizenstat, M. Martin Indyk a indiqué que les Etats-Unis allaient
œuvrer de concert avec les trois pays maghrébins concernés
“pour apporter une contribution dans les domaines du commerce, de l’investissement
et de l’intégration économique de la région”.
Il a, dans ce contexte, souligné l’importance du processus maghrébin
que son pays soutient, mettant l’accent sur “le rôle d’avant-garde
qu’assume le président Zein El-Abidine Ben Ali en vue de dynamiser
l’Union maghrébine”.
WASHINGTON POUR L'AMELIORATION DES RELATIONS
ENTRE L'ALGERIE, LE MAROC ET LA TUNISIE
Dans une conférence tenue à Alger où il s’est rendu
après l’étape de Tunis, le second de Madeleine Albright a
exprimé le souhait des Etats-Unis de “voir s’améliorer les
relations entre l’Algérie, le Maroc et la Tunisie”, réaffirmant
le soutien de son pays à un “développement économique
régional à l’intérieur et entre ces pays à
travers l’initiative Eizenstat”.
“Les Etats-Unis sont pour la promotion d’un “Maghreb plus convivial, plus
stable et plus intégré”, a-t-il ajouté, en faisant
allusion aux récents développements survenus sur la scène
maghrébine affectant les relations entre ces trois pays et, singulièrement,
les relations algéro-marocaines. Le président Abdelaziz Bouteflika,
rappelle-t-on, a accusé les autorités marocaines de donner
refuge aux extrémistes islamistes algériens, accusation que
Rabat a accueillie avec “stupéfaction”. Le chef de l’Etat algérien
qui parlait lors de meetings tenus dans plusieurs villes algériennes
dans le cadre de la campagne en faveur du référendum pour
la “concorde civile”, s’en était également pris au Maroc
et à la Tunisie auxquels il a reproché d’avoir négocié,
séparément, des accords d’association avec l’Union Européenne.
Après avoir évoqué la réunion tenue récemment
à Washington avec les ministres tunisien, algérien et marocain
compétents, en vue de la promotion du commerce et des investissements
entre ces trois pays et les Etats-Unis, tout comme entre les trois pays
eux-mêmes, le sous-secrétaire d’Etat américain a indiqué
que les parties concernées travaillent, actuellement, sur un accord
relatif aux investissements. Les représentants des Chambres de commerce
tunisienne, marocaine et algérienne se retrouveront le mois prochain
à Tunis pour déterminer comment travailler avec le secteur
privé.
Le responsable américain a, par ailleurs, révélé
que des démarches sont en cours auprès du Congrès
en ce qui concerne le financement nécessaire pour le soutien des
efforts à déployer en ce sens, annonçant que les ministres
du Commerce des trois pays maghrébins se rendront “très bientôt”
à Washington.
BOUAZZA BEN BOUAZZA
MAURITANIE
LA SESAMIE AFFECTE LA CULTURE DU SORGHO
La sésamie, insecte foreur qui s’attaque aux tiges des céréales,
découvert il y a quatre ans au Brakna, dans le sud mauritanien,
est responsable de la perte de 10.000 tonnes de sorgho par an en Mauritanie.
Selon l’agence panafricaine d’information (PANA), la sésamie, de
son nom scientifique “sesamia calamistis”, est présente actuellement
dans une grande partie du territoire mauritanien. Le taux d’infestation
oscille entre 30 et 100 pour cent, indique l’agence qui cite M. Mohamed
Abdellahi Ould Mohamed Lamine, responsable des ressources végétales
à la direction agro-pastorale de Mauritanie.
L’insecte se serait répandu notamment dans les régions sud
et même dans le nord, dans la région de Zouérate. En
plus du sorgho, expliquent les experts mauritaniens, la sésamie
s’attaque à la canne à sucre et à d’autres céréales,
dont le mil, le maïs et le riz, aliment de base dans ce pays.
Face à la gravité et à la rapidité de la propagation
du redoutable insecte, les autorités compétentes ont mis
en place un comité de suivi chargé d’élaborer un plan
de lutte contre le fléau.
DES PLUIES TORRENTIELLES ENDOMMAGENT UN "PATRIMOINE
MONDIAL"
Des pluies torrentielles qui se sont abattues dernièrement en Mauritanie,
ont causé d’importants dégâts matériels dans
la ville de Tichitt, proclamée depuis 1984 patrimoine mondiale de
l’humanité par l’UNESCO, a-t-on indiqué de source sûre
à Nouakchott.
“Les habitations ont été endommagées à 95%
et 400 familles se sont trouvées sans abri”, a précisé
un communiqué “SOS villes anciennes”, une ONG mauritanienne qui
a lancé un appel en faveur de Tichitt.
Depuis la mi-août, de fortes précipitations s’abattent dans
plusieurs pays ouest-africains faisant d’importants dégâts
matériels et de nombreuses pertes en vies humaines.