A
son retour dimanche dernier de New York où il a prononcé
le mot du Liban devant l’Assemblée générale des Nations
Unies, le président Hoss (ici à la tribune de l’ONU), a qualifié
son voyage de “fructueux” et les résultats de ses entretiens de
“stériles”. Sans doute fait-il allusion à l’implantation
des réfugiés paletiniens, question à propos de laquelle
ses différents interlocuteurs n’ont pas voulu se prononcer...
A son retour des USA, au terme d’une semaine passée à
New York où il a dirigé la délégation libanaise
et prononcé le mot du Liban devant l’Assem-blée générale
des Nations Unies, le président Salim Hoss a fait une déclaration,
pour le moins paradoxale, en qualifiant son voyage de “fructueux” et ses
efforts de “stériles”!
Le chef du gouvernement a dit que ses entretiens avaient été
fructueux “parce qu’ils ont contri-bué à éclaircir
de nombreuses questions.” Ses interlocuteurs ont eu une réaction
positive face aux options qu’il a exposées et défendues.
En revanche, ils se sont avérés stériles en ce
qui concerne la détermination du point auquel les négociations
(avec Israël) avaient abouti en février 1996. “En conséquence,
ajoute-t-il, l’obstacle ayant empêché jusqu’ici la relance
du processus de paix au P.-O. n’a pas été aplani”...
Mais M. Hoss continue à espérer en l’aboutissement de
ces efforts “parce qu’ils sont sérieux, même si jusqu’ici
ils n’ont pas encore donné de résultat concret.”
Cependant, ce qui suscite l’inquiétude, c’est le fait pour le
problème des réfugiés palesti-niens, de n’avoir provoqué
au-cune réaction positive, suscep-tible de prévenir la concrétisation
de leur implantation dans les pays d’accueil.
De fait, le président du Conseil précise que son homologue
fran-çais, Lionel Jospin, comprend pourquoi le Liban s’oppose à
l’installation permanente des réfugiés sur son territoire...
“Mais il n’y a pas eu concordance de vues avec lui sur ce sujet.”
Fait à signaler: en recevant durant le dernier week-end le président
Rafic Hariri au palais de l’Elysée, le président Chirac lui
a révélé que “toutes les parties rencontrées
ces dernières semaines, n’avaient pas une idée précise
des solutions à apporter au problème de l’implantation ni
à celui de Jérusalem qui restent en suspens”...
Pourtant, M. Hoss a longuement exposé l’affaire des réfugiés
dans son intervention à la tribune de l’ONU et mis en garde la communauté
internationale en ces termes: “La paix ne sera pas instaurée au
Proche-Orient, si les réfugiés palestiniens devaient être
maintenus au Liban et dans les pays d’accueil.”
Tout en reconnaissant que “cette question préoccupe le Liban”,
la plupart des Etats membres pensent “qu’elle doit être réglée
dans le cadre des négociations et d’une solution finale du conflit
israélo-arabe.”
A l’issue d’un entretien qu’il a eu, dimanche, avec S.Em. le cardinal
Sfeir à Bkerké, S.B. Mgr Michel Sabbah, patriarche latin
de Jérusalem, a soutenu: “Tous les réfugiés palestiniens
établis au Liban et dans les autres Etats arabes, ont le droit de
rentrer en Palestine... Nul ne peut imposer l’exode à tout un peuple;
aussi, les négociations de paix doivent-elles, impérativement,
traiter ce problème, afin d’assurer une cohabitation réussie
entre les différents peuples de la région.”
Pourquoi donc est-il interdit aux Palestiniens de la diaspora de réintégrer
la terre des parents et des ancêtres, alors que les juifs du monde
ont toute latitude de gagner l’Etat hébreu, d’obtenir sa nationalité
et d’y élire domicile? N’est-ce pas à leur intention que
les colonies de peuplement sont multipliées et agrandies, notamment
celle du Golan syrien occupé? |