QUESTION DE PROCEDURE

par EDOUARD BASSIL
Après avoir passé quatre et trois mois derrière les barreaux, un ancien fonctionnaire des Affaires municipales et un ex-administrateur viennent d’être remis en liberté sous caution, leur arrestation préventive n’étant plus nécessaire à la poursuite de l’enquête.
Le premier, rappelons-le, avait détourné 105 millions de livres, somme qu’il a restituée à l’Etat; le second étant poursuivi pour sa mauvaise gestion de biens publics. En effet, il a autorisé des investis-seurs privés - une société dont un ex-Premier ministre est indirecte-ment actionnaire - à exploiter une partie de la façade maritime de Beyrouth, à des fins commer-ciales... prétendûment touristiques!
Ces remises en liberté peuvent surprendre les citoyens ignorant tout de la procédure judiciaire. Ceux-ci ne peuvent pas comprendre comment une personne coupable d’abus et d’infractions, peut se retrouver à l’air libre, avant d’avoir expié ses forfaits, sous la forme d’une sanction à la mesure des chefs d’accusation portés contre elle.
L’élargissement de détenus peut laisser craindre un arrangement à l’amiable, suite à l’intervention de parties influentes ayant intérêt à étouffer les affaires dans lesquelles ils sont impliqués...
Puis, il y a un risque que les prévenus prennent la poudre d’escampette, avant de comparaître devant le tribunal, à l’instar d’un ex-administrateur qui passe du bon temps au Brésil, après avoir fait faux bond au Parquet...
Alors qu’un ancien directeur général a été appréhendé, au moment où il tentait de gagner Chypre par la voie maritime!
Conclusion pratique: la Justice doit être ferme et intransigeante, surtout par les temps qui courent, bien des gens apparemment intè-gres s’avérant, après coup, de fief-fés larrons, ne méritant pas de bé-néficier de circonstances atténuantes. 

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