LANGAGE DE CHARRETIER...
par EDOUARD BASSIL |
A des analystes américains qui l’interrogeaient
sur la fréquence des grèves en France, M. Lionel Jospin a
répondu: “We have the strikes, you have the guns” (Nous avons les
grèves, vous avez les armes à feu).
Et qu’avons-nous au Liban? L’échange d’accusations et d’insultes... Fait étrange: les descendantes d’Eve se montrent les plus agressives. Prenant la défense de son frère (ex-Premier ministre), l’une d’elles a traité certains responsables de “simili-hommes inaptes à asumer les charges du Pouvoir” (sic). Se sentant directement visé, un membre du “Cabinet des 16” a répliqué: “Des semblants d’hommes, soit; mais que dire des semblants de femmes?” Encore un peu, il n’hésiterait pas à parler de visage simiesque, rappelant celui du singe... Tout est assaisonné de petites histoires pour montrer la bassesse de l’adversaire et son ingratitude. Tel de révéler que les trois filles d’un ministre avaient bénéficié de bourses d’études d’une fondation subventionnée par la personne qu’il attaque. Le ministre précise qu’il s’agit, non d’une bourse, mais d’un prêt qu’il s’est engagé à rembourser; ce pour quoi il a modifié son testament... Tout en s’en prenant à “l’orchestre des députés injurieux qui avaient gardé jusqu’ici le silence”! Quelle mouche a piqué les uns et les autres pour s’invectiver de la sorte? Non, vraiment, le langage de charretier ne sied guère aux représentants de la nation, à qui s’applique cette réflexion émise, autrefois, par G.B. Shaw: “Il est impossible à un Anglais d’ouvrir la bouche sans se faire mépriser ou détester par un autre Anglais”. Puissent nos ministres et députés ne pas atteindre ce stade! |