Après l’explosion, les fidèles se sont rassemblés de nouveau dans l’église. |
Le frère de la victime affligé par cette perte. |
Les faits: c’est à 11h50 que cet acte terroriste a eu lieu, juste après la messe dominicale. L’explosion s’est produite au moment où le sacristain, Chafic Rajha, a tenté d’ouvrir une sacoche abandonnée près du baptistère. La goupille (ou détonateur) de la grenade étant accrochée à la fermeture à glissières de la sacoche, le seul fait de l’ouvrir a provoqué l’explosion. Selon les experts militaires, il s’agit d’une grenade défensive aux parois épaisses, mais de faible puissance. Le sacristain a été tué sur le coup, atteint au visage et à la poitrine, tandis que deux fidèles se trouvant à ses côtés, MM. Emile Sader et Joseph Salamé ont eu plus de peur que de mal. Les vitres de l’église ont été soufflées par l’explosion. Quant au curé de la paroisse, le père Pierre Achkar, il se trouvait dans la sacristie et n’a pas été atteint. Il en fut de même pour les fidèles qui avaient déjà évacué l’église à la fin de l’office divin.
Les traces de sang.
Le corps de Chafic Rajha transporté jusqu’à l’ambulance. |
Le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, M. Nasri Lahoud, entouré du procureur général de Beyrouth, M. Joseph Maamari et de l’avocat général militaire, M. Maged Mouzaghem (à droite). |
LES RÉACTIONS
Outre sa condamnation par le chef de l’Etat, cet acte terroriste a
suscité de nombreuses réactions indignées dans tout
le pays. Le chef du gouvernement, M. Salim Hoss, l’a qualifié de
“criminel et de lâche”; le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah
Sfeir a demandé de “hâter les investigations pour arrêter
les fauteurs de troubles”; le député Nassib Lahoud a dénoncé
“cet acte terroriste visant à semer la confusion dans le pays et
à porter atteinte à tous les Libanais.” Le chef du parti
Kataëb, M. Mounir Hajj a stigmatisé cet “acte criminel qui
vise à mettre le Liban dans une situation difficile au double plan
politique et de la sécurité, au moment où il est question
d’une reprise des négociations de paix dans la région.” M.
Walid Joumblatt, leader du PSP, a jugé, quant à lui, que
cet attentat constitue “une tentative regrettable visant à semer
la discorde et menace la paix civile. Il crée un climat dangereux
de confusion et d’inquiétude générale dans le pays
qui porte atteinte à l’entente et à la stabilité.”
Autant de tentatives qui ont toutes avorté depuis 1990.
M Melhem Karam a stigmatisé l’attentat
à l’explosif perpétré dimanche dernier contre l’église
St-Georges à Dékouaneh, où les fidèles accomplissaient
leur devoir religieux dominical.
“Si la série devait continuer dans ce sens, dit-il, les lieux
de culte, refuge de ceux qui recherchent la paix de l’âme, deviendraient
des places ouvertes au terrorisme, au crime et aux actes répréhensibles
contre les gens de foi et de bien.
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