Suivant
une politique belliciste comme son prédécesseur, Ehud Barak
ne cesse de tergiverser et de pratiquer le système de la douche
écossaise. Alors qu’il entrave le règlement du cas des prisonniers,
le Premier ministre israélien assouplit quelque peu sa position
envers le dossier des colonies de peuplement en supprimant les implantations
juives illégales.
Suivant les directives de Ehud Barak Premier ministre israélien,
ministre de la Défense, l’armée israélienne a entamé
l’application d’un plan tactique visant à déstabiliser la
partie méridionale du Liban et la Békaa ouest. Et ce, au
moyen de raids aériens intensifs quasi-quotidiens, ce qui constitue
une violation flagrante de la trêve imposée par l’arrangement
d’avril 1996.
Le nouvelle stratégie de “Tsahal” tend à atteindre un
double objectif: faire presion sur Beyrouth pour obliger le gouvernement
libanais à souscrire aux conditions de Tel-Aviv, tel d’accepter
des arrangements de sécurité non prévus par la résolution
425 du Conseil de Sécurité et affaiblir le “Hezbollah”, en
prévision du retrait des forces israéliennes avant juillet
de l’an 2000.
Ce plan, Barak l’a élaboré suite aux prises de position
franches et fermes proclamées par le Liban officiel du haut de la
tribune des Nations Unies. En effet, devant l’Assemble générale
de l’ONU à New York, le président Salim Hoss a réaffirmé
la concomitance des volets libanais et syrien aux négociations de
paix; l’appui à la Résistance jusqu’au rapatrisment des soldats
israéliens et le rejet de l’implantation des réfugiés
dans les pays d’accueil, notamment en territoire libanais qui en héberge
le plus grand nombre.
Ainsi, après avoir donné l’impression de vouloir marcher
sur les traces de Yitzhak Rabin - lequel a promis un retrait total du Golan
jusqu’aux frontières internationalement reconnues, Barak s’est trahi
en adoptant des mesures qui en donnent une image autant hideuse que celle
de son prédécesseur.
En effet, il relance la colonisation, non seulement en Israël,
mais sur les hauteurs du Golan; s’oppose au retour des réfugiés
de la diaspora et entrave l’application des accords signés avec
l’Autorité palestinienne, même celui de Charm el-Cheikh dont
l’encre n’a pas encore séché.
Il croit pouvoir de la sorte contraindre le Liban à accepter
de se rasseoir à la table des négociations - avec ou sans
la Syrie - selon les conditions rédhibitoires posées par
l’Etat hébreu... Certains indices montrent que les Etats Unis ne
sont pas opposés au “plan Barak” ou, tout au moins, n’y sont pas
hostiles, partant de leur conviction que ce serait le seul moyen de relancer
le processus de paix....
Cependant et le président Emile Lahoud l’a réaffirmé
dernièrement, le recours à l’escalade militaire produira
un effet contraire. “Les Libanais, a dit le chef de l’Etat, réagiront
dans un sens contraire à celui qu’escompte leur voisin du Sud: ils
s’accrocheront davantage à leurs droits et soutiendront la Résistance
jusqu’à l’évacuation du territoire national et l’instauration
d’une paix juste et globale... Les agressions quotidiennes d’Israël
ne peuvent relever son moral, ni lui permettre de l’emporter sur les propriétaires
de la terre et les ayants-droit”.
Les Libanais, toutes catégories confondues, se préparent
à la contre-offensive pour mettre en échec le “plan
Barak” qui parle de paix et multiplie les actes de guerre. |