"Beyrouth,
capitale culturelle du monde arabe”...
Beyrouth, berceau de la civilisation...
Beyrouth, reine du monde...
Pourtant, notre capitale est envahie par le béton et suffoque
sous le bruit et la pollution.
Où est donc passé notre Liban vert?
Dans le pays des Cèdres où le tourisme devrait être
une des principales ressources de l’Etat, des crimes sont commis chaque
jour envers l’environnement en passant par les carrières, la montagne
d’ordures de Bourj Hammoud, les plages de sable, devenues de plus en plus
rares. Personne ne semble en mesure de trouver des solutions rapides et
radicales à ces problèmes.
Ce sujet à polémique est très vaste et les réponses
des responsables sont loin d’être claires.
Dans ce reportage, nous ouvrons le volet des parcs et jardins publics
de la capitale.
Respirer l’air pur, jouir des espaces verts, pouvoir promener ses enfants,
serait-il devenu un luxe ou un privilège?
PARCS ET JARDINS PUBLICS
La superficie des jardins publics de Beyrouth est de 393.185m2. Dans un
pays comme le Liban, où le climat est le plus souvent printanier,
il serait dommage de ne pas pouvoir profiter des espaces verts, leur réhabilitation
étant une priorité. Alors pourquoi ce retard dans le réaménagement?
Les empêchements du réaménagement des jardins sont
nombreux, le problème principal étant d’ordre matériel.
La municipalité de Beyrouth manque de revenus. Dans le budget, 5
milliards de livres libanaises sont prévues pour les espaces verts.
Malheureusement, la municipalité n’a toujours pas reçu cette
somme de l’Etat, alors qu’il faut assurer les salaires mensuels de 2.500
employés et ouvriers.
L’Etat doit se réveiller et être conscient de l’importance
d’avoir un Liban vert.
Reste à savoir si les souhaits des résidents seront exaucés
et si les responsables qui se sont engagés à multiplier les
espaces verts, seront en mesure de réaliser leurs ambitions...
Les parcs privés de la capitale restent accessibles à un
certain public. Il faudrait en être membre ou invité. Citons,
à titre d’exemple, les jardins de l’AUB, ou de Nazareth.
Fondé en 1963, le Golf Club, de Ouzaï est ouvert tous les jours.
Sa superficie est de 300.000m2. Pour pouvoir en faire partie, il faudrait
être parrainé par deux membres ou se présenter avec
un passeport étranger. L’accès par invitations y est, également,
possible.
Au jardin des Sanayeh (22.000m2), des jeux pour enfants d’une valeur de 20.000$ ont récemment été installés. Certains ont été, malheureusement, mis hors d’usage suite à des utilisations abusives de la part des adultes... |
QUELS SONT LES PRINCIPAUX JARDINS PUBLICS DE
BEYROUTH?
Il existe beaucoup de terrains. Tout le monde connaît les jardins
de Sanayeh et de Sioufi; on dirait qu’il n’en existe pas d’autres. Les
gens ont parfaitement raison de se plaindre.
Dans le centre-ville de Beyrouth, les oliviers donnent beaucoup de charme à la capitale, tout en préservant cet aspect traditionnel libanais. |
D’une superficie de 300.000m2, le golf club de Beyrouth est l’un des plus beaux parcs privés de la capitale.. |
Le bois de Beyrouth (300.000m2) est toujours fermé, pour la simple
raison qu’il n’existe pas de façade pour protéger les petites
plantations, lesquelles risqueraient d’être endommagées. Cette
façade de 600 mètres, coûterait 10.000 dollars et la
municipalité de Beyrouth est à la recherche d’un sponsor
pour son exécution. A ce moment, ce bois pourra rouvrir ses portes...
Le “jardin René Moawad”, connu sous le nom de Sanayeh (22.000m2),
est planté d’arbres et de fleurs, mais manque encore de beaucoup
de choses: les plans d’eau ne fonctionnent pas; les toilettes sont en très
mauvais état et il n’existe pas de cafétéria.
Récemment, des jeux pour enfants d’une valeur de 20.000 dollars
y ont été installés. Certains de ces jeux ont été,
malheureusement, mis hors d’usage, suite à des utilisations abusives
de la part des adultes. Il reste encore beaucoup à faire!
Le jardin de Sioufi (20.000m2) est en bon état général.
Cependant, l’entretien est loin d’être impeccable. Les WC devraient
être mieux entretenus et les jets d’eau n’ont toujours pas été
réparés. Des dons privés ont permis de réaménager
l’espace réservé aux jeux. Les autres principaux jardins
publics de la capitale sont: Bourj Abi-Haïdar (7.000m2), Tallet el-Khayat
(5.000m2), Ramlet El-Bayda (10.000m2), la Quarantaine (4.200m2), le jardin
des jésuites (4.400m2), le musée (3.200m2), Saint Nicolas
(2.200m2), Abou-Chahla (5.000m2), Basta Tahta (2.200m2), etc... Reste à
prendre 200.000m2 de Solidère et 212.000m2 à l’hippodrome
de Beyrouth.
MEMBRE DU CONSEIL MUNICIPAL
DE BEYROUTH, ROULA AJOUZ:
"L'AIDE DES CITOYENS EST PRECIEUSE"
Roula Ajouz, membre du conseil municipal de Beyrouth,
s’est engagée durant sa campagne électorale, à multiplier
les parcs et jardins dans la capitale! Où sont ses projets? Le nombre des jardins publics de Beyrouth, dit-elle, est minime relativement aux besoins de la ville en espaces verts. D’après les cartes de l’armée libanaise, la superficie de Beyrouth est d’environ 20 km2. Avec une aide matérielle, nous pouvons avoir au moins 1.200.000 m2 d’espaces verts; cette superficie reste néanmoins modeste. |
RECOURS AU SECTEUR PRIVÉ
Comment pensez-vous résoudre ce problème?
Nous ne pouvons pas attendre que l’Etat débloque
une somme suffisante pour résoudre le problème des espaces
verts. Tout reste lié à des décisions politiques.
Actuellement, nous avons recours au secteur privé. Les scouts du
Liban (500 éléments) sont en train de nous aider, surtout
du point de vue hygiène. Pour les WC, nous cherchons des sponsors
et des fabricants locaux. Les bassins et jets d’eau vont être réparés,
en collaboration avec la municipalité de Rome. Nous allons réaménager
les jets d’eau, de façon à ce qu’ils soient actionnés
par la musique.
L’entretien du jardin de Sioufi laisse à désirer. Des dons privés ont permis de réaménager l’espace réservé aux jeux. Respirer l’air pur, jouir des espaces verts, pouvoir promener ses enfants, serait-il devenu un luxe ou un privilège? |
Le bois de Beyrouth (300.000m2) est toujours fermé! |
Quels sont les délais de réaménagement?
Tout ceci reste lié aux dons. Nous avons reçu
des dons privés d’une valeur de 100.000 dollars jusqu’à présent.
Des jeux pour enfants vont bientôt être installés à
Sioufi, Tallet el-Khayat, le jardin des Jésuites et Bourj Abi-Haïdar
dans un délai de deux à trois mois. Les ouvriers qui s’occupent
des parcs et jardins ne sont pas en mesure, dans leur majorité,
d’effectuer correctement le travail demandé. Il n’existe même
pas de centres d’irrigation, ni de camions...
Nous sommes en train de mendier l’eau pour arroser
les plantes.
Mlle Ajouz lance un appel aux citoyens libanais.
Nous avons, dit-elle, besoin d’aide, de matériel et d’équipements.
Où sont nos droits? Où est notre argent? Nous ne pouvons
pas compter, éternellement, sur l’initiative et les dons privés.
Pourquoi la somme de 5 milliards de livres prévue
dans le budget pour l’aménagement des espaces verts de Beyrouth
est-elle toujours bloquée?
Pourquoi nous mettent-ils les bâtons dans les
roues? Je trouve inadmissible qu’un responsable réclame l’annulation
du ministère de l’Environnement qui devrait être débarrassé
de la routine administrative et collaborer avec les conseils municipaux.
Beyrouth est notre capitale, essayons de nous entraider
pour la sauver et faire reverdir le Liban.
Au lieu d’offrir des corbeilles de fleurs et de dépenser
des sommes exorbitantes pour les mariages, pourquoi ne pas prendre l’initiative
de faire un don aux parcs et jardins de Beyrouth qui en ont tellement besoin?
Un couple a offert 35.000 dollars pour planter l’un
des jardins de la capitale et s’est privé des décorations
florales du mariage. Belle initiative!
Les personnes ayant un peu de temps libre peuvent
nous aider aussi.
Citoyens libanais, votre aide nous est précieuse.
Nous n’acceptons pas d’argent, car il s’agit là d’un sujet à
polémique. Par contre, les dons sont les bienvenus: plantes, terre,
matériel de jardinage, sacs à ordures... Que chacun y mette
du sien.
Le message est lancé. Pour tout renseignement,
contacter: Roula Ajouz au 03-230166 ou au:
E-MAIL: ajouz@dm.net.lb