Les présidents Hoss et Zohbi signant les nouveaux
accords de coopération libano-syriens dont
l’un
prévoit la libéralisation des échanges
agricoles.
ENTRETIEN ASSAD-HOSS
A l’issue de l’entretien Assad-Hoss, M. Gebrane Kourieh, porte-parole
de la présidence de la République syrienne, a déclaré
que les relations fraternelles entre les deux pays ont été
au centre de la rencontre; de même que la conjoncture régionale,
par rapport à l’opération de paix et la coopération
entre les deux pays frères, en vue d’une paix juste et globale restituant
la terre et les droits spoliés.
Le président Assad a pris connaissance du président Hoss
et de son homologue syrien, Mahmoud Zohby, de la teneur des délibérations
instituées dans le cadre des travaux du comité de coordination
mixte, aux fins de consolider davantage les relations bilatérales.
Le chef de l’Etat syrien a exprimé sa satisfaction de ce qui a été
accompli jusqu’à ce jour au plan des relations bilatérales
et s’est dit optimiste quant à l’avenir.
Au plan interne, le président Lahoud se préoccupe, surtout,
de réactiver les secteurs productifs, partant de sa conviction que
c’est l’unique moyen de régler la crise économique et d’améliorer
les conditions de vie des citoyens.
Le chef de l’Etat est persuadé que l’Etat des institutions et
de la loi aura pour principal avantage d’encourager les investissements
et, partant, de permettre au Liban de redevenir le centre commercial et
financier par excellence de la région.
Dans le même temps, le président de la République
ne manque aucune occasion pour réaffirmer son soutien au gouvernement
et sa satisfaction de la manière dont il gère la chose publique.
Il l’a proclamé, une fois de plus, en recevant cette semaine des
membres de l’Assemblée, en disant que l’opposition était
motivée par l’unique souci de déboulonner le Cabinet pour
prendre sa place.
Il s’agit, observent les analystes, d’un message clair de la part du
chef de l’Etat aux opposants pour leur signifier que leur action ne donnera
pas les résultats qu’ils en escomptent. Aussi, les blâme-t-il
pour n’avoir pas suivi le conseil, par lequel il leur a recommandé
d’engager le dialogue avec le gouvernement, lui-même étant
résolu de se confiner dans son rôle d’arbitre.
VERS LA CONVOCATIONDU C.S.L.S?
Cela dit et à la suite de la réunion du comité
libano-syrien de coordination qui s’est tenue cette semaine sur les bords
du Barada, on présume que le Conseil supérieur libano-syrien
serait convoqué à une date rapprochée, ce dernier
ayant siégé pour la dernière fois depuis plusieurs
mois, bien des questions vitales nécessitant la rencontre de ses
membres.
Pour en revenir aux problèmes intérieurs, il y a lieu
de signaler que le fait pour le gouvernement d’avoir élaboré
le projet de budget 2000 dans le délai constitutionnel, a été
favorablement accueilli par tous les milieux, ce qui a été
interprété comme le souci du Sérail de répondre
aux vœux des citoyens.
A l’issue de l’audience que lui a accordée le chef de l’Etat,
dimanche dernier, M. Melhem Karam, président de l’Ordre des journalistes,
a déclaré: “J’ai touché du doigt, une fois de plus,
l’intérêt que le président de la République
accorde à l’information qu’il considère comme la façade
à travers laquelle le pays montre son évolution et il doit
en être toujours ainsi.
“De même, a ajouté M. Karam, le chef de l’Etat est soucieux
de consolider l’entente nationale à partir de l’accord de Taëf,
car il ne permettra à personne de violer cet accord.”
Le Conseil des ministres avait approuvé le projet de la loi
de finances pour l’an 2000, dont la proportion du déficit est de
36,25%, le chiffre global du budget se montant à 8.525 milliards
de livres, alors que les recettes s’élèvent à 5.435
milliards.
Il ressort des chiffres révélés par M. Anouar
el-Khalil, ministre de l’Information, que le gouvernement est parvenu à
comprimer les dépenses, le dossier économico-social ayant
la priorité dans les prévisions budgétaires. Et ce,
contrairement à ce que prétend l’opposition en accusant le
Sérail d’avoir instauré une politique d’austérité,
“ce qui ne lui permet pas d’exécuter des projets d’intérêt
publique et de caractère national”.
En réalité, la compression a porté, uniquement,
sur les dépenses improductives, dont la suppression n’affecte nullement
la réalisation des projets utiles.
Une source ministérielle précise que la proportion du
déficit budgétaire (36,25%) est réaliste et non fictive,
comme c’était le cas sous les précédents gouvernements.
De plus, le montant des recettes commencera à s’améliorer,
étant donné la réactivation des organismes chargés
de la perception des impôts et taxes.
Maintenant que la loi de finances a été mise au point,
l’attention des responsables se portera sur les dossiers brûlants,
dont ceux de la réforme administrative et de la nouvelle loi électorale.
Sans perdre de vue le dossier régional, surtout si les négociations
de paix devaient être relancées sur les volets libanais et
syrien. De fait, le président Hoss a déclaré: “Nous
nous trouvons au seuil d’une nouvelle étape pouvant être marquée
par la relance du processus de paix. Ceci nous place face à des
défis non moins graves que ceux auxquels nous avons été
confrontés au cours des dernières années.”
On s’attend donc que le gouvernement concentre son attention, dès
à présent, sur les dossiers qui avaient été
gelés ces dernières semaines pendant l’élaboration
du projet de budget.
Cependant, il faut compter avec la tendance des opposants à
repartir en guerre contre le Cabinet. Aussi, leur prête-t-on l’intention
de soulever de nouveau la question de la réforme électorale,
en attendant que la Chambre soit saisie de la loi de finances d’ici à
la fin de ce mois.
A cette fin, la néo-opposition s’emploie à semer les
germes de discorde entre le régime et le Cabinet et entre les membres
du gouvernement eux-mêmes, en propageant des rumeurs selon lesquelles
le découpage des circonscriptions se ferait sur base de critères
différents de ceux prônés par le président de
la République.
Mais le président Hoss s’est empressé de démentir
ces allégations, en affirmant qu’aucune décision n’avait
été prise par rapport au découpage des circonscriptions.
Tout en rappelant que le chef de l’Etat se préoccupe d’atteindre
un double objectif à travers la nouvelle loi électorale:
assurer une représentation véritable de la volonté
populaire et l’intégration nationale.