AU MUSEE DE L'UNIVERSITE AMERICAINE
DE BEYROUTH LA CALLIGRAPHIE DANS LE MONDE
ARABE ET ISLAMIQUE
Le musée
de l’Université américaine est une institution qui remonte
à 1868. Ce haut lieu du savoir est une source d’information et de
documentation sur le patrimoine historique libanais, couvrant toutes les
périodes archéologiques, du paléolithique jusqu’à
l’époque islamique.
Une pièce datant de l’époque ottomane du XIXème siècle.
La Société des Amis de ce musée a été
fondée en 1980 et œuvre à promouvoir la culture à
travers de nombreuses activités.
A ses membres actifs, on doit bon nombre de conférences, d’excursions,
d’expositions dont la dernière en date est consacrée à
la “Calligraphie dans le monde arabe et islamique”.
Organisée en collaboration avec le ministère de la Culture,
cette activité s’inscrit dans le cadre de “Beyrouth, capitale culturelle
du monde arabe”.
Placée sous le patronage de la Première dame du Liban,
Mme Andrée Lahoud, la reine Nour el Hussein de Jordanie a effectué,
tout spécialement, le voyage à cette occasion. Un dîner
a eu lieu dans l’enceinte des thermes romains du centre-ville dont les
recettes ont été réservées à la rénovation
du Musée qui, malheureusement, ne correspond plus, actuellement,
aux normes contemporaines des institutions dignes de ce genre.
Une œuvre d’art datant des XII-XIIIèmes siècles (Fatimide).
Fragment de céramique emprunté au Musée national de Damas des XVI-XVIIèmes siècles.
BEAUTÉ ET HARMONIE DU VERBE La calligraphie arabe a véhiculé la culture à
travers les époques.
Cet art a pour but premier d’exalter la beauté et l’harmonie
du verbe. Dans les vitrines du musée, le visiteur pourra admirer
et ce, jusqu’au 15 décembre, des pièces rarissimes empruntées
aux musées de Damas, d’Amman ou provenant de collections privées
du Liban.
Cette manifestation d’une rare beauté, couvre plusieurs périodes
allant du VII au XXèmes siècles.
Avec l’instauration de l’Islam, l’écriture arabe est devenue
un art à part entière.
La religion, en écartant toute représentation de la figure
humaine, s’est axée sur les motifs décoratifs, les arabesques,
les dessins géométriques et la calligraphie. Ces ornements
se trouvent, pour la plupart, sur les pierres tombales, les tissus et dans
l’architecture.
Une centaine de pièces en papier, en céramique, en textile,
en bois, en cuivre ou en pierre servent de support à la calligraphie.
Cette grâce fine et élégante caractérise
cet art.
On reste confondu d’admiration devant ces inscriptions dont les queues
de certaines lettres, se recourbent et se prolongent au-dessus de la ligne
d’écriture, comme si le dessinateur avait laissé filer son
pinceau, devant ces tissus aux dessins parfois symétriques où
se glisse une certaine liberté en un instinct pittoresque, étranges
et harmonieux méandres au milieu d’enroulements de rinceaux d’une
surprenante fantaisie. Repoussant les représentations figuratives
de scènes religieuses, l’art islamique a adopté tout ce qui
relève de la géométrie devenant le fond des compositions
décoratives arabes dans lesquelles on trouve les lignes horizontales
de la disposition: Versets du Coran, glorification du Prophète...
L’inscription constitue la seule décoration, tantôt en lettres
coufiques aux caractères très stylisés et, tantôt,
en écriture cursive plus souple et déliée.
La visite de ces lieux s’impose. Difficile de ne pas passer des heures
devant ces œuvres d’art, ces firmans, ces cruches, ces tapis de prières,
ces boussoles, ces poids, ces encriers, témoins d’une période
où esthétique et fonction allaient de pair.