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DIX ANS APRES TAEF
par EDOUARD BASSIL |
Ratifié le 5 novembre 1989 par les députés
réunis dans une ancienne base aérienne - celle de Kleyate
(Liban-Nord) restaurée pour la circonstance, l’accord de Taëf
n’a pas répondu au vœu des Libanais.
Son seul mérite est d’avoir mis fin aux affrontements armés sur le terrain parmi les forces antagonistes, sans pour autant réaliser l’entente nationale véritable. Le chef du gouvernement a mis le doigt sur la plaie et déterminé les causes ayant empêché l’accord mentionné ou le “document” d’entente nationale tenant lieu de nouvelle Constitution, d’atteindre ses objectifs. “Nous n’avons pas encore dépassé le confessionnalisme, a dit le président Hoss, alors que la troïka a violé les principes de la séparation des pouvoirs et de la démocratie.” De fait, le Pouvoir tricéphale censé mettre sur pied un Cabinet d’union ou d’entente, s’est entouré durant six années d’équipes ministérielles d’une même couleur, marginalisant de larges franges de la classe politique, au moyen d’une loi électorale inique, élaborée de façon à barrer la voie du parlement aux éléments représentatifs. Le nouveau régime est donc appelé à rectifier les erreurs commises, en mettant au point une nouvelle loi électorale, susceptible d’atteindre le double objectif défini par le chef de l’Etat, à savoir; assurer la représentation authentique de la volonté populaire et réaliser l’intégration nationale. L’accord de Taëf reste valable et on devrait, peut-être, y apporter certaines modications, afin qu’il réponde aux impératifs du moment. Quoi qu’on en dise et pense, le texte se défend; il s’agit de l’appliquer dans son intégralité et non d’une manière sélective. |