TUNISIE - ELECTIONS
LE 24 OCTOBRE, UNE DATE A MARQUER D'UNE PIERRE BLANCHE
Pour une première expérience du genre dans l’Histoire
du pays, les élections générales qui se sont déroulées
en Tunisie le 24 octobre dernier mettant en compétition trois candidats
à la magistrature suprême, sont assurément à
marquer d’une pierre blanche, pour plusieurs considérations. D’abord,
elles ont permis au processus démocratique engagé par le
président Zein El-Abidine Ben Ali dès l’aube du changement
du 7 novembre 1987, de franchir une étape majeure en brisant le
tabou de la candidature unique qui prévalait depuis l’indépendance
du pays en 1956, donnant, pour la première fois, la latitude à
l’électeur tunisien de choisir entre trois candidats à la
Présidence. Cette avancée démocratique, en fait, c’est
le président Ben Ali lui-même, qui l’a voulue, en initiant
un amendement de la Constitution qui a assoupli les conditions d’éligibilité
et, partant, permis à deux dirigeants de l’opposition de présenter
leur candidature. Ensuite, elles ont favorisé une présence
plus forte de l’opposition à la Chambre des députés.
Là aussi, c’est grâce à une initiative personnelle
de “l’homme du changement” que le code électoral a été
une nouvelle fois révisé, assurant aux partis de l’opposition
un minimum de 20 pour cent des sièges parlementaires, soit 34 sièges
sur les 182 que compte le nouveau parlement, contre 19 dans la Chambre
sortante. Après les multiples mesures prises sans discontinuer depuis
son accession au Pouvoir, dont notamment la suppression de la Présidence
à vie, l’abolition des juridictions spéciales, la réglementation
de la détention préventive et de la garde à vue, la
mise en place de nombreuses structures chargées de veiller au respect
des droits de l’homme et des libertés fondamentales, le président
Ben Ali donnait, ainsi, de nouvelles preuves de sa ferme volonté
de faire accéder le peuple tunisien à une vie politique évoluée,
comme il en avait pris l’engagement à l’avènement de l’Ere
nouvelle.
Le scrutin du 24 octobre est également à marquer d’une
pierre blanche dans le processus évolutif de la Tunisie, pour avoir
fait ressortir l’image d’un peuple politique mûr, imbu des attributs
du civisme et, effectivement, digne d’une vie politique évoluée.
C’est, du reste, ce que n’a pas manqué de relever avec grande
fierté et satisfaction, le président Zein El-Abidine Ben
Ali au lendemain de la proclamation des résultats de la consultation.
Dans une adresse à la nation, il a, en effet, félicité
le peuple tunisien et tous les partis politiques “pour le caractère
hautement civilisé et démocratique qui a marqué ces
élections”, renouvelant son engagement à “continuer d’assumer
la responsabilité nationale durant ce mandat en tant que président
de la république et président de toutes les Tunisiennes et
de tous les Tunisiens, quelles que soient leurs tendances”.
![]() Le ministre tunisien de l’Intérieur, M. Ali Chaouch, lors de la proclamation des résultats officiels des élections devant la Presse nationale et internationale. |
![]() Deux membres de l’Observatoire national des élections supervisant les opérations de dépouillement. |
![]() Un centre de dépouillement des bulletins de vote en présence des observateurs des partis en lice: dans la transparence et la sérénité. |
![]() La fille, la mère et la grand-mère vont accomplir leur devoir électoral. |
La décision prise dernièrement par la Mauritanie d’établir
des relations diplomatiques avec Israël au niveau des ambassadeurs,
a suscité d’intenses concertations entre les capitales maghrébines.
C’est ainsi que le colonel Mouammar Kadhafi a reçu les ministres
des Affaires étrangères de Tunisie et d’Algérie, respectivement
MM. Saïd Ben Mustapha et Ahmed Attaf. Selon l’Agence libyenne d’information,
l’entretien a porté sur l’initiative mauritanienne que Tripoli qualifie
de “grave violation qui pourrait nuire à l’UMA (Union du Maghreb
arabe, ensemble sous-régional qui regroupe la Tunisie, le Maroc,
l’Algérie, la Libye et la Mauritanie).
Le chef de la diplomatie marocaine,
M. Mohamed Benaïssa, s’était également rendu dans
la capitale libyenne où il avait transmis au colonel Kadhafi un
message verbal du roi Mohamed VI entrant dans le cadre “des consultations
permanentes entre les pays de l’UMA”.
Par ailleurs, Nouakchott a dépêché son Premier
ministre, cheikh Al-Afia Ould Mohamed Khouna à Rabat, porteur d’un
message du président Mouaouia Ould Sid Ahmed Tayaâ au souverain
marocain.
Dans une déclaration rapportée par l’Agence marocaine
de presse MAP, le Premier ministre mauritanien a indiqué que la
décision prise par Nouakchott d’élever sa représentation
diplomatique avec Israël au niveau des ambassadeurs, “procède
de notre position claire et permanente en faveur du soutien du processus
de paix au Proche-Orient”, notant que son pays “ne ménage aucun
effort pour encourager les parties concernées à instaurer
la confiance mutuelle et à briser les obstacles psychologiques existants”.
UN OBSERVATEUR AMERICAIN SOULIGNE LE "BON DEROULEMENT" DES ELECTIONS
L’ancien sous-secrétaire américain chargé des affaires
du Moyen-Orient, M. Robert Pelletreau Jr, a souligné “le bon déroulement”
des élections présidentielles et législatives qui
se sont déroulées en Tunisie.
REAGISSAT A LA CAMPAGNE MENEE
PAR CERTAINS
MEDIAS FRANCAIS CONTRE LA TUNISIE
Je suis choqué, comme les Tunisiens, j’ai pu le constater, sont
ulcérés, par la campagne de dénigrement qui s’est
développée ces derniers jours dans certains médias
français”.
C’est en ces termes que l’ancien président de l’Assemblée
nationale française, M. Philippe Seguin, a réagi à
l’offensive anti-tunisienne déclenchée par quelques organes
de presse de l’Hexagone, à l’occasion des élections générales
qui se sont déroulées en Tunisie en octobre dernier.
VIENT DE PARAITRE AUX "EDITIONS DE L'ORIENT" (PARIS)
C’est la rencontre entre un journaliste et un peuple au travail. C’est
le fruit de plusieurs reportages que j’ai effectués en Tunisie au
cours desquels j’ai pu me rendre compte de visu de ce qu’y était
entrepris et j’ai abouti à la conclusion qu’il était de mon
devoir d’ “historien de l’actuel” de porter témoignage de cette
réalité pour que ceux qui veulent aller de l’avant s’en inspirent”.
C’est en ces termes que l’écrivain-journaliste camerounais,
Valentin Mbougueng a introduit son livre “Ben Ali et le modèle tunisien”,
en le présentant à la presse tunisienne et internationale,
lors d’une rencontre tenue dernièrement à Tunis.
Le message fondamental que l‘auteur entend transmettre, surtout aux
Africains, à travers son ouvrage, est que “le sous-développement
n’est pas une fatalité”, comme le démontre éloquemment
l’exemple tunisien.
Correspondant de l’hebdomadaire “Jeune Afrique” pour l’Afrique de l’Ouest,
écrivain et chercheur de son état, M. Mbougueng explique
que ce livre a, à ses yeux, “valeur de symbole” en ce sens qu’il
vise à “rompre avec cette image afro-pessimiste sous laquelle on
présente souvent l’Afrique”. “Mon but, précise-t-il, est
de renverser cette tendance qui veut qu’on ne parle que de ce qui ne marche
pas en Afrique, pour montrer qu’à force de volonté, de persévérance
et de sacrifices, on peut aboutir à des résultats remarquables,
comme c’est le cas en Tunisie qui nous offre un bel exemple en la matière”.
UN EUROPO-CENTRISME DÉPASSÉ
Il s’élève dans ce contexte contre “l’attitude persistante”
chez de nombreux Africains qui consiste à “attendre les jugements
de l’extérieur (l’Occident) pour se faire une opinion d’eux-mêmes”.
En Europe, “on analyse les réalités africaines à travers
le prisme déformant d’un europo-centrisme dépassé,
comme du temps de la colonisation, avec le complexe de peuples supérieurs”,
soutient-il, ajoutant que “nous n’avons pas de leçons à recevoir
de pays dont les systèmes démocratiques sont en état
de délabrement, comme c’est le cas en Grande-Bretagne, en France
et aux Etats-Unis. L’Europe est en pleine crise morale, sociale et politique.
Un tiers des jeunes sont drogués, l’exclusion sociale prend le pas
et le Front national prospère partout dans ces pays. “Est-ce là
des modèles de démocratie?”, s’interroge l’auteur.
L’écrivain reproche, par ailleurs, à l’Occident de vouloir
“transposer ses modèles démocratiques sans tenir compte des
spécificités des autres pays (...) et de demander à
des pays africains et autres en voie de développement de faire en
30 ou 40 ans ce que les Occidentaux ont mis des siècles à
accomplir”.
INSTAURER UNE VRAIE CULTURE DE LA DÉMOCRATIE
“C’est pourquoi, conclut-il, j’adhère à l’approche du
président Ben Ali qui se dit plutôt que d’aller à une
vitesse grand V et se précipiter au risque de se casser les dents
et là les exemples sont nombreux, il est plutôt indiqué
de procéder par étapes, en instaurant d’abord une vraie culture
démocratique, sans laquelle la démocratie ne saurait avoir
de sens”.
L’écrivain révèle, en outre, que cet ouvrage “n’est
qu’une première contribution pour montrer la dimension de l’œuvre
de développement accomplie par le président Zein El-Abidine
Ben Ali, dont la justesse des choix, la sagesse et la clairvoyance constituent
un sujet de méditation et de fierté pour tout le continent
africain (...) pour avoir réussi à développer un modèle
unique et performant qui concilie spécificité culturelle
et modernité”.
Le livre de M. Valentin Mbougueng “Ben Ali et le modèle tunisien”
est paru en septembre 1999 aux Editions De L’Orient à Paris. Il
est vendu à 89 FF.