L’entrée
en action de commandes palestiniens (du Jihad islamique) dans la région
frontalière vraisemblablement avec l’agrément du “Hezbollah”,
a provoqué une réaction énergique de la part au président
Salim Hoss. En effet, le chef du gouvernement s’est opposé à
toute opération palestinienne contre Israël à partir
du Liban-Sud, “car cela, dit-il, nuirait aux intérêts du Liban”.
Dans notre précédente livrai-son, nous nous faisions l’écho
de l’inquiétude des milieux offi-ciels et populaires libanais, suite
au renforcement de l’arsenal des “réfugiés” palestiniens
éta-blis dans les camps du Liban-Sud.
D’autant que les protago-nistes font monter la tension sur le terrain,
la nouvelle escalade y rendant la situation explosive. Surtout depuis l’entrée
en ac-tion de commandos palesti-niens (avec l’agrément, semble-t-il,
du “Hezbollah”), deux de leurs membres ayant été tués
ces derniers jours, au cours d’un accrochage avec “Tsahal”.
La réapparition des activistes palestiniens dans la région
fron-talière ne rassure guère, car les Israéliens
pourraient y trouver un prétexte de plus pour éten-dre le
champ de leurs opéra-tions militaires, les représailles risquant
de prendre pour cible, une fois de plus, nos infrastruc-tures... Alors
que les centrales électriques de Jamhour et de Bsalim viennent juste
d’être remises en état et que les ponts détruits n’ont
pas encore été complètement reconstruits pour rétablir
normalement le trafic routier entre Beyrouth et le Sud.
Puis, la présence de comman-dos palestiniens dans la partie
méridionale du pays sera invo-quée par Ehud Barak pour dif-férer
sine die l’application de sa promesse de rapatrier ses troupes avant le
mois de juillet prochain.
Cette éventualité est d’autant plus plausible, que les
Israéliens ne voudraient pas que leur retrait permette à
la Résistance libanaise et à ses alliés, dont les
activistes palestiniens, se rap-prochent davantage de la ré-gion
frontalière d’où ils auraient la possibilité de pilonner
la Galilée.
L’évacuation serait donc retardée. D’ailleurs, les autorités
libanaises appréhendent ses retombées, surtout si elle devait
être unilatérale et intervenir en l’absence d’un arrangement.
Puis, les responsables n’auraient pas l’intention de dé-ployer
la troupe dans les zones évacuées, seules les Forces de sécurité
intérieure devant prendre en charge le maintien de l’ordre et de
la sécurité.
Le chef du gouvernement, prenant conscience de la gravité que
constitue l’entrée en lice des commandos palestiniens dans la région
frontalière et pour enlever tout prétexte qu’Israël
pourrait invoquer pour ripos-ter, s’est empressé de procla-mer:
“Nous ne tolérons aucune activité autre que celle de la Résistance
libanaise au Liban-Sud, celle-ci accomplissant les opérations militaires
de la meilleure façon possible.”
Cela dit, comment en sortir? Et peut-on accorder quelque crédit
aux promesses et aux en-gagements du Premier ministre israélien,
relatifs au processus de paix, par la reprise des négo-ciations
sur les volets libanais et syrien, au point où elles avaient abouti
en février 96?
Rien n’est moins sûr, ni garanti, la conclusion tirée
par M. Hubert Védrine au terme de son récent périple
proche-oriental ne portant pas à l’optimisme. En effet, le chef
de la diplomatie française a déclaré que “les éléments
pour la reprise des pourparlers sur ces deux volets n’étaient pas
encore réunis”... |