INDEPENDANCE HORIZON 2000

par EDOUARD BASSIL
Dans quelques jours, nous aurons à célébrer le cinquante-sixième anniversaire de l’Indépendance.
Il nous peine de ne pouvoir encore en parler qu’au passé et de répéter, une fois de plus avec le poète: Dans quel état tu reviens, ô fête!
A l’instar de la santé, on n’en mesure l’importance et ne l’apprécie mieux qu’après l’avoir perdue.
Il nous faut admettre, cependant, que si nous avons compromis notre indépendance, c’est de notre faute, car nous n’avons pas su la rendre plus forte et inexpugnable.
En effet, nous avons agi, après les journées mémorables de novembre 43, de manière à affaiblir notre régime d’assemblée. Nous avons tout fait pour le discréditer, en permettant à l’intérêt confessionnel de prévaloir sur l’intérêt national.
Nous écrivons cela, en pensant aux interminables tractations qui accompagnent l’élaboration d’une nouvelle loi électorale. On manœuvre de façon à garantir son succès et celui de ses alliés, au prix d’on ne sait de quels équilibrismes et compromis.
Et on aura, comme chaque fois, une Chambre pêchant par son manque de représentativité, au sein de laquelle le dialogue s’avèrera impossible. De ce fait, il sera transposé dans la rue; on connaît le reste de l’histoire.
Puissions-nous, à l’orée du IIIème millénaire, trouver la formule-miracle susceptible de sauver le Liban et de l’engager, résolument, sur la voie du modernisme et du progrès.
Un tel espoir est possible et permis, parce qu’à la tête de l’Etat se trouve “un homme dont les qualités et la totale abnégation sont dignes de confiance”, pour reprendre les propres termes du patriarche maronite. 

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