LES DEUX VOLETS...
LA FIN DU MONDE EST-ELLE DANS LES COLONIES?
Parallèlement
au rôle français qui a été planifié depuis
longtemps et non depuis que les soldats israéliens ont bousculé
le président Jacques Chirac à Jérusalem occupée.
Tout cela remonte loin. Il n’est pas exagéré
de dire qu’il remonte au temps du géant de ce siècle, le
général De Gaulle.
Nous demandons: Qui après le général
De Gaulle a été charismatique parmi les dirigeants? Ni le
président américain n’est ainsi, ni le président chinois
ou le président russe, ni aucun des gouvernants d’Europe. Depuis
le temps de Gandhi, le charisme n’a plus existé dans ce siècle.
Le mot que De Gaulle a dit à André Malraux, alors qu’ils
quittaient le Kremlin où régnait Joseph Staline: “Nous avons
rencontré Staline mais non la Russie”, porte la preuve suffisante
que le visage qui représente la nation, s’estompe de plus en plus.
Mégawati, fille de Soekarno en Indonésie,
pourrait être l’exception ramenant l’espoir à ses congénères.
Le jour où elle a perdu les élections présidentielles,
ses partisans sont descendus dans la rue, violant toute restriction et
toute loi. Et le jour où elle a été élue vice-présidente,
elle s’est adressée à ses partisans qui se sont retirés,
en s’interdisant de porter atteinte au règlement, comme si avec
elle, nous nous souvenons de l’appel de Fakhreddine à Anjar.
Le rôle français, disons-nous, dans
cet Orient, a connu une préparation minutieuse pour en cueillir
les fruits. Aujourd’hui, ce qu’a dit Vedrine au nom de la porte politique
de l’Europe, ne l’empêche pas de rejeter l’unitarisme international
et la nécessité pour le monde de redevenir bipolaire.
Son second pôle, l’Europe, ne l’a pas empêché
de suivre un état de fait, sans abandonner l’ambition et de dire
que le rôle français ne se pratique que par la rencontre,
l’entente et la complémentarité avec le rôle américain.
Est-ce cela ce qu’ils redoutent aujourd’hui;
c’est-à-dire le retrait israélien du Liban-Sud, sans accord
entre le Liban et la Syrie? Est-il devenu possible, dans le jeu des équilibres
internationaux, de dissocier les volets libanais et syrien, le Liban-Sud
devenant un problème et le Golan en devenant un autre? Ou bien le
jeu de l’équilibre lui-même exige-t-il encore la concomitance
des deux volets?
Qui peut dire que ce changement s’est produit
sur la grande ligne internationale à l’approche de la grande échéance?
N’est-ce pas ainsi en Tchétchénie? La Russie n’a pas épargné
l’Amérique d’une critique sévère ayant ramené
à l’esprit, à l’instar des allégations européennes
aujourd’hui, la critique soviétique des positions américaines.
La perte de la Russie en Tchétchénie et en Ingouchie, deux
minorités s’inscrivant depuis longtemps parmi les minorités
persécutés, tels les Arméniens et les Kurdes.
Sa perte en Tchétchénie est sa
perte dans tout le Caucase et, partant, sa sortie défaite du Caucase,
le Caucase de la souveraineté, du pétrole et des mouvements
fondamentalistes.
De là, l’éloignement du retrait
unilatéral du Liban-Sud. Comme si les propos tenus à son
sujet avec autant d’intensité, paraissent une carte de pression
israélienne sur le volet libano-syrien, bien qu’elle en soit ainsi
sur le volet palestinien. Ce sont ces trois volets dont le président
américain voudrait faire coïncider l’évolution avec
le rythme américain durant une année entière, au terme
de laquelle elle serait couronnée par la paix.
Le Liban est inquiet. Mais il n’a pas peur
plus qu’il ne faut. Les paroles du président Emile Lahoud sur l’étape
présente n’étaient-elles pas dans ce contexte?
Les propos israéliens, il est vrai, n’inspirent
pas confiance. Mais l’intérêt israélien peut-il fuir
un état de fait, quoi que tentent les généraux de
tendre vers l’option militaire?
A la fin des années cinquante et au début
des années soixante de ce siècle, la situation était
ainsi en Algérie. Et il a été donné à
la question algérienne, ce jour-là, que l’homme de la décision
fut le général Charles De Gaulle. Il a su comment tirer la
France des sables mouvants algériens et comment traiter la situation
des officiers qui s’opposaient à la révolution algérienne,
tels les généraux Salan et Jouheau. Il a amnistié
le second, après que Jouheau eut adressé de sa prison une
lettre appelant à céder les armes aux résistants français...
les résistants à la Résistance algérienne...
Puis, pourquoi cela ne serait-il pas? Est-il
écrit qu’Israël oublie, à la longue, les paroles de
Nahoum Goldmann, à savoir que son entité ne peut vivre parmi
les inimitiés et les antagonismes, ce qui exige de lui de porter
le fusil et de se cacher dans la tranchée?
Si cela était permis en un temps, il ne
peut l’être tout le temps. Sauf si Israël veut considérer
la fin du monde dans les colonies de peuplement. |
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