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Membre
du parti social national syrien (ex-PPS), M. Marwan Farès mène
campagne contre le confessionnalisme, considéré comme l’une
des entraves fondamentales du progrès au plan national.
En ce qui concerne les rapports devant s’établir entre le Pouvoir et ses détracteurs, le député de la Békaa estime qu’ils devraient se baser sur un dialogue franc et constructif, le gouvernement étant celui du régime, sur lequel il fonde de grands espoirs. Aussi, se prononce-t-il en faveur d’une nouvelle loi électorale conçue et élaborée selon les critères définis par le président de la République. |
M. Farès juge nécessaire le dialogue entre le Pouvoir et l’opposition, surtout dans les circonstances présentes, pour que le Liban puisse y faire face, avantageusement et en rangs serrés. “Aussi, dit-il, faut-il accueillir avec satisfaction les rencontres ayant eu lieu, récemment, entre le chef de l’Etat, d’une part et, d’autre part, les chefs de file de l’opposition, MM. Rafic Hariri et Walid Joumblatt.
Comment jugez-vous la déclaration faite par le président
du Conseil, suite à ces rencontres?
Il est juste de soutenir que le dialogue doit s’engager entre toutes
les parties, non seulement entre le Pouvoir et les opposants, d’autant
que l’actuel gouvernement est celui du régime et ne peut en être
dissocié.
Le dialogue doit être institué, à la fois avec
le Pouvoir et le Cabinet, ceci étant dans l’intérêt
du Liban.
Pourtant, la néo-opposition persiste à vouloir boycotter
le Sérail?
Le dialogue, je le répète, doit être engagé
entre toutes les parties, car il y va de l’intérêt national.
Quant à la position du gouvernement, elle est régie par un
système démocratique en vigueur dans notre pays. Le Cabinet
doit être maintenu, tant qu’il bénéficie de la confiance
de l’Assemblée.
Le “Cabinet des 16” sera-t-il appelé à superviser les
législatives de l’an 2000, ou vous attendez-vous à un changement
gouverne-mental, comme le souhaite l’opposition?
D’après mes renseignements, il n’y a pas de changement de Cabinet
pour le moment. Le gouvernement doit se rassurer sur ce point et, partant,
poursuivre l’exécution de son plan de travail tel qu’élaboré
conformément à sa déclaration ministérielle,
elle-même inspirée du discours présidentiel d’investiture.
Comment concevez-vous la nouvelle loi électorale?
Nous avons déjà présenté une proposition
de loi à ce sujet, suggérant l’adoption de la circonscription
unique et de la proportionnelle, l’âge du vote devant être
ramené à 18 ans. Ceci est, à notre avis, le moyen
de combattre le confessionnalisme, ce dernier étant le principal
fléau à combattre, car il a été à l’origine
de la guerre libanaise.
Qu’auriez-vous à dire à propos du découpage
administratif?
Certaines forces politiques sur le terrain veulent une loi électorale
servant leurs intérêts, alors que d’autres sont soucieuses
de faire élaborer une loi servant l’intérêt national.
Les courants antagonistes à ce niveau retardent, sans nul doute,
la mise au point de la nouvelle loi électorale. Pour cela, il faut
se hâter d’entreprendre la réforme électorale, conformément
aux critères définis par le président de la République,
de manière à garantir une représentation authentique
de la volonté populaire et l’intégration nationale.
NOUS AVONS CONFIANCE DANS CE RÉGIME
Etes-vous optimiste en ce qui concerne la réforme admi-nistrative
et vous attendez-vous à sa perpétuation?
Certainement. Cette opération doit se perpétuer, car
elle est permanente. Naturellement, nous n’admettons pas que l’ouverture
des dossiers soit effectuée en vue d’un règlement de comptes
avec certaines parties, mais dans le cadre général de la
réforme.
Qu’en pensez-vous?
Nous avons pleine confiance dans ce régime, en raison de la
transparence qui caractérise son action dans tous les domaines.
Je ne crois pas qu’il s’agit, au plan de la réforme, d’un règlement
de comptes.
Comment expliquez-vous la vague des grèves et des sit-in qui
semble faire boule de neige?
Les mouvements protestataires actuels ne visent pas à embarrasser
le Pouvoir et le gouvernement. De fait, le Cabinet a reconnu la justesse
de certaines revendications et a tardé à les satisfaire pour
des raisons matérielles, notamment en ce qui concerne les droits
des contractuels et du personnel des offices autonomes, ceux des eaux et
de l’électricité.
En définitive, le gouvernement est tenu d’appliquer les décisions
précédemment prises à ce sujet.
QUID DES RETRAITS ISRAÉLIENS?
Barak mettra-t-il à exécution sa promesse de retirer
“Tsahal” du Sud et de la Békaa-ouest avant juillet prochain?
Le Premier ministre israélien veut déclencher une nouvelle
guerre contre le Liban, sous de nouvelles formes. Les propositions de l’Etat
hébreu n’ont rien à voir avec la paix ou un règlement
juste et global du conflit du Proche-Orient, car il ne reconnaît
pas les droits nationaux des peuples libanais, palestinien et arabe.
Vous ne vous attendez donc pas à l’instauration de la paix
dans un avenir prévisible?
Pas du tout, car ce qui apparaît sur le terrain laisse prévoir
de nouveaux conflits armés dans la région.
Je ne crois pas qu’à la fin du mandat du président Clinton,
la conjoncture régionale évolue dans le sens de la paix.