![]() Au dîner de gala donné à l’Elysée, le roi et la reine de Jordanie entourés du président et Mme Jacques Chirac. |
![]() Le roi Abdallah II de Jordanie passant en revue la garde républicaine française. |
Accompagné de son épouse, la reine Rania, le monarque
jordanien a effectué une visite d’Etat de quatre jours en France
ayant porté sur deux volets essentiels: le processus de paix au
Proche-Orient et les relations entre la France et la Jordanie.
Au palais de l’Elysée, le président Chirac et le roi
Abdallah ont eu un entretien de près de deux heures, qualifié
de “fructueux et constructif”, à l’issue duquel le président
français a rendu hommage au “rôle croissant en faveur de la
paix que joue la Jordanie dans les événements et problèmes
affectant encore l’ensemble de la région du Proche-Orient.”
De son côté, le roi de Jordanie a évoqué
“le rôle important que la France avait à jouer dans cette
région du globe.” De même, il a réaffirmé l’attachement
du Premier ministre israélien, Ehud Barak et du président
syrien, Hafez Assad, à l’instauration de la paix entre les deux
pays.
DÎNER À L’ÉLYSÉE
Le thème de la paix était, aussi, au menu du dîner
de gala offert par le président et Mme Chirac en l’honneur du couple
royal jordanien.
A l’heure des toasts, le président Chirac a parlé de
la nécessité “de conjuguer les efforts en faveur de la paix
au Proche-Orient. La paix, a-t-il affirmé, est aujourd’hui à
portée de main, après une période de danger et de
recul; aucun soutien ne doit manquer aux négociateurs.” M. Chirac
a ajouté: “La France appuiera de toutes ses forces les efforts et
les progrès des parties dans le respect de la parole donnée
et des accords signés.”
Le roi Abdallah a, pour sa part, salué “le rôle pionnier
de la France dans la recherche de la paix” appelant, également,
à une implication plus forte de la France et de l’Europe dans les
différents volets de ce processus.
D’ailleurs, depuis son arrivée au Pouvoir, le jeune monarque
s’active à faire avancer ce processus, notamment entre Damas et
Tel-Aviv, adoptant une politique d’ouverture et de dialogue avec toutes
les parties.
RÉGLER LE PROBLÈME DE LA DETTE
L’autre volet de la visite officielle du roi de Jordanie en France
a porté sur les relations bilatérales, surtout au plan économique.
Quoiqu’ayant signé la paix avec Israël et reçu,
en contrepartie, des promesses de remises de sa dette, de la part des Etats-Unis,
la Jordanie traverse toujours une situation économique difficile
avec une dette extérieure de 7 milliards de dollars. Un tiers de
son budget est consacré au remboursement de cette dette. La France
est le deuxième créancier de la Jordanie après le
Japon. D’où l’importance de la rencontre entre le roi Abdallah et
le Premier ministre français Lionel Jospin qui a débouché
sur un accord portant sur une conversion en investissements d’une partie
de la dette et sur son rééchelonnement dans une proportion
de 15%.
La France est le premier investisseur étranger en Jordanie.
Pour cela, le roi Abdallah a rencontré les représentants
du patronat français pour les convaincre d’investir dans son pays,
“qui, dit-il, est un pôle de stabilité au P.-O.”
UNE AVENUE DU ROI HUSSEIN À PARIS
Cette visite avait, aussi, son côté émotionnel,
puisque le roi Abdallah a inauguré au Trocadero, une importante
avenue au nom de son père le roi Hussein décédé
en février 99. Un bel hommage de la France “à ce grand monarque
faiseur de paix.”
Lors du dîner de gala, le président Chirac a évoqué
son souvenir, rappelant qu’il avait effectué sa première
visite en France à cette même période, il y a 35 ans
et a rendu hommage à sa mémoire.