L’implantation
des réfugiés palestiniens dans les pays où ils sont
établis, est à l’ordre du jour, mais un changement vient
de se produire dans les esprits à leur sujet. Ehud Barak admet,
pour la première fois, leur retour dans les territoires placés
sous le régime d’autonomie, mais jamais en territoire israélien.
Miguel Moratinos (notre photo) a déclaré mardi à Beyrouth,
que “sa mission consiste à aider toutes les parties concernées
à assurer les conditions du retour des réfugiés en
Palestine... Et que toute solution à ce problème ne s’effectuera
pas au détriment du Liban.
L’implantation des réfugiés palestiniens est à
l’ordre du jour et on l’assaisonne à toutes les sauces, comme précédemment
la résolution 425 du Conseil de Sé-curité, exigeant
le retrait “immé-diat et inconditionnel” d’Israël des portions
du territoire libanais que ses forces occupent, illégale-ment, depuis
tant d’années!
Des colloques sont organisés dans les universités et
le président du Conseil a discuté de l’implantation avec
M. Andrew Robinson, coordonnateur canadien pour le processus de paix, opérant
dans le cadre des négociations multilatérales auxquelles
le Liban et la Syrie ont refusé jusqu’ici de prendre part, tant
que des progrès ne sont pas réalisés dans les pourparlers
au plan des volets libanais et syrien.
Entre-temps, une vive tension caractérise les relations libano-palestiniennes
suite à l’arresta-tion de deux responsables de Fateh, condamnés
par contu-mace, alors qu’un troisième, le “général”
Aboul Aynaïne avait été condamné, précédemment,
à la peine capitale, pour formation de bandes armées au camp
d’Aïn el-Héloué. De plus, les occupants de ce camp ont
manifesté, der-nièrement et lapidé les forces de l’ordre,
“en signe de protestation contre l’embargo établi sur ce camp”,
ce que les responsables se sont empressés de nier, en rappelant
que les résidents sont tenus de respecter les lois et règlements
en vigueur sur l’ensemble du territoire national.
Pour en revenir à l’un des col-loques ayant porté sur
le thème suivant: “Les moyens judiriques, diplomatiques et médiatiques
de lutter contre l’implantation”, il n’a pu qu’initier une réflexion
en profondeur autour du sujet, sans dégager une stratégie
opération-nelle, pour la raison qu’il est difficile, dans la conjoncture
régionale et internationale de trouver des armes adéquates
pour l’appliquer.
Les intervenants ont abouti à la conclusion que tant les Liba-nais
que les Palestiniens sont les principales victimes de la “poli-tique israélienne
de purification ethnique” et ont conclu à un “constat d’impuissance”
quant à la possibilité de régler ce problème
combien délicat, surtout par rapport au Liban, la solution du cas
des réfugiés n’étant pas entre nos mains.
Tout cela est fort beau et les suggestions relatives à une campagne
médiatique à l’échelle internationale sont valables,
mais il s’agit de les concrétiser!
Il faut, naturellement, transpo-ser les colloques et débats
en dehors de nos murs, au niveau des capitales qui prennent les décisions
pour qu’ils puissent porter leurs fruits.
Il ne sert à rien, en effet, de prêcher des convertis:
Palestiniens, Libanais et Arabes sont persuadés du danger de l’implantation
que l’Etat hébreu s’emploie à imposer, car il trouverait
ainsi la solution à ce problème à nos dépens.
Israêl et la communauté inter-nationale sont appelés
à le régler sur la base d’une résolution (194) des
Nations Unies, venant après celle ayant adopté le plan de
partage de la Palestine, dont une partie est justement réservée
aux Palestinienne.
L’intégration des réfugiés dans les pays d’accueil,
on ne cesse de le redire sur tous les tons, constituerait une “bombe à
retardement” dont l’éclatement à la moindre étincelle,
remettrait le feu aux poudres dans la région proche-orientale. |