TUNISIE
IMPORTANT REMANIEMENT DU GOUVERNEMENT
MOHAMED GHANNOUCHI, NOUVEAU
PREMIER MINISTRE
Moins d’un mois après son plébiscite lors des élections
du 24 octobre dernier et deux jours après son investiture pour un
nouveau mandat de cinq ans, le président tunisien Zein El-Abidine
Ben Ali a introduit le mercredi 17 novembre, un important remaniement ministériel
marqué, notamment, par la nomination d’un nouveau Premier ministre
en la personne de M. Mohamed Ghannouchi, ministre de la Coopération
internationale et de l’Investissement extérieur dans le gouvernement
sortant.
Ali: gagner la bataille de l’emploi. |
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GHANNOUCHI, UN ÉCONOMISTE PAR EXCELLENCE
Originaire de la région de Sousse (150 km au sud de Tunis) tout
comme le président de la République et son prédécesseur,
le nouveau Premier ministre (58 ans) succède à M. Hamed Karoui
(72 ans) qui a occupé ce poste pendant dix ans. Economiste de carrière,
M. Ghannouchi a longtemps été le négociateur par excellence
de la Tunisie auprès des institutions internationales dont le FMI
et la Banque mondiale, ainsi qu’avec l’Union européenne avec laquelle
la Tunisie a été le premier pays de la rive sud de la Méditerranée
à avoir signé en 1995 un accord d’association prévoyant
l’établissement d’une zone de libre-échange à l’échéance
2007.
QUATRE FEMMES DANS LE NOUVEAU GOUVERNEMENT
Quatre femmes font leur entrée dans le nouveau Cabinet ministériel
contre deux auparavant, élément qui confirme l’orientation
de la politique du président Ben Ali tendant à renforcer
la place qu’occupe la femme tunisienne dans la vie publique. A la faveur
des dernières élections législatives, rappelle-t-on,
20 sièges sur les 182 que compte le parlement ont été
remportés par des femmes contre 10 auparavant. Elles devront, aussi,
recueillir un cinquième des sièges au sein des conseils municipaux,
lors des élections municipales prévues en février
prochain, selon les recommandations faites dans ce sens par le chef de
l’Etat tunisien.
CRÉATION D’UN DÉPARTEMENT MINISTÉRIEL
CHARGÉ DES DROITS DE L’HOMME
Un autre fait marquant du remaniement réside dans la création,
pour la première fois, d’un portefeuille ministériel chargé
des droits de l’homme, de la communication et des relations avec le parlement,
poste confié à M. Dali Jazi. Avant de faire son entrée
dans le gouvernement au sein duquel il a occupé ces dernières
années plusieurs fonctions ministérielles, M. Jazi faisait
partie de l’opposition et avait dirigé la ligue tunisienne de défense
des droits de l’homme.
De son côté, M. Habib Ben Yahia, diplomate de carrière,
effectue un retour au ministère des Affaires étrangères,
son domaine de prédilection, après un bref passage au ministère
de la Défense nationale.
Dans la nouvelle équipe gouvernementale qui, selon les observateurs,
dégage une politique de continuité axée plutôt
sur l’économique, la plupart des ministres et secrétaires
d’Etat, 31 au total, conservent leurs portefeuilles sinon permutent d’un
poste à un autre, relève-t-on.
UN GOUVERNEMENT POUR AFFRONTER LES DÉFIS
DE LA CONJONCTURE
Pour le journal “Le Renouveau”, organe du parti au pouvoir (le Rassemblement
constitutionnel démocratique), le remaniement opéré
par le président Ben Ali “ne vient pas seulement mettre le pays
en position de combat pour affronter les défis que pose la conjoncture
internationale et nationale, mais il donne du même coup un message
fort à la nation. La nomination d’un Premier ministre connu et reconnu
pour ses compétences en matière d’économie et de finance,
vise à doter le pays des moyens politiques nécessaires pour
relever les défis de la mondialisation et renforcer ses capacités
immunitaires et de compétition”.
Quant au quotidien “Le Temps” (indépendant), il relève
que ce remaniement traduit le souci prioritaire annoncé dans le
programme électoral du président Ben Ali, à savoir
l’aspect économique avec l’emploi, les investissements et la poursuite
des réformes économiques et sociales, ainsi que la consolidation
de la coopération et du partenariat, synonyme d’ouverture de l’économie
tunisienne sur son environnement régional et international.
De son côté, le journal “La Presse” (gouvernemental),
fait valoir que la création d’un nouveau ministère, celui
en charge des Droits de l’homme, de la Communication et des Relations avec
le parlement, est une innovation qui vise le renforcement du processus
de dialogue national par l’intensification des contacts et de la concertation
avec les divers partenaires politiques et sociaux aux fins de conforter
la concorde nationale.
Le journal souligne, par ailleurs, que le rajeunissement de l’équipe
gouvernementale et le renforcement de la présence féminine
ne manqueront pas d’insuffler à l’action du gouvernement un surcroît
de vigueur et de sensibilité dans le traitement des dossiers et
la gestion des affaires publiques.
“La Tunisie est plus que jamais décidée à gagner
la bataille de l’emploi. C’est ma conviction profonde. Elle déterminera
toute mon action au cours des prochaines années”, avait déclaré
le président Ben Ali dès l’ouverture de sa campagne électorale.
IMPRESSIONS D'UNE JOURNALISTE
TUNISIENNE:
LE LIBAN DIGNE DE SES HAUTEURS
La lauréate tunisienne à la découverte
du Liban.
Lauréate du prix du meilleur article pour l’année 1999,
décerné par l’Alliance méditerranéenne des
agences de presse (AMAN), lors de sa VIIIème assemblée (Beyrouth
les 23 et 24 juin 1999), l’occasion m’a été offerte de découvrir
le Liban, ne fut-ce que le laps de quelque huit jours (16/24 septembre
1999): j’en fus éblouie.
Certes, en tant que Tunisienne, je n’ignorais pas tout de ce beau pays.
A travers ses illustres figures historiques (Elissa,...), ses poètes
et romanciers (Gebrane, Nouaïmé, Béchara El-Khoury et
bien d’autres), à travers ses ténors de la chanson arabe
(Feyrouz, Wadih Safi, Marcel Khalifé, Majida Roumi,...) pour ne
citer que ceux-là. A travers tout cela, le Liban a toujours occupé
une place privilégiée dans le cœur et l’imaginaire des Tunisiens.
En vérité, je m’attendais à découvrir un
beau pays, même s’il a été dévasté par
une guerre fratricide; j’étais prête, ne serait-ce que le
temps d’un séjour relativement court, à me plonger dans la
magie d’une civilisation plusieurs fois millénaire.
Ce que j’ai vu et m’a été donné d’admirer ne suffit-il
pas pour satisfaire ma curiosité? Du nord au sud, de Tripoli à
Saïda et Baalbeck, en passant par plusieurs autres villes, j’ai été
frappée par la beauté majestueuse de ses sites dont chacun
recèle sa propre histoire qui, pour la plupart, remonte à
la nuit des temps, touchée par l’hospitalité des hommes et
femmes, qu’il s’agisse des officiels ou de collègues de l’agence
nationale d’information (ANI), ou encore de simples citoyens toujours disponibles,
souvent attachants et chaleureux.
Cette véritable communion trouverait son explication dans ce
que Tunisiens et Libanais partagent aux plans de l’Histoire, des idéaux,
des valeurs de tolérance, d’ouverture, de générosité
et de civisme, autant de dénominateurs communs qui ont engendré
des affinités entre deux peuples manifestement très proches
l’un de l’autre, en dépit de la distance.
Beyrouth m’a particulièrement ravie et subjuguée. Outre
sa beauté universellement reconnue, cette ville connaît en
ce moment une forte animation à l’occasion de sa proclamation “capitale
culturelle arabe pour 1999”, ce qui n’est pas sans rappeler le même
événement vécu par Tunis en 1997. C’est dire, encore
une fois, que j’ai évolué en terre connue en fait et que
les similitudes entre la Tunisie et le Liban ne comptent pas. “Nous sommes
de la même famille”, m’avait dit, à juste titre, M. Anwar
el-Khalil, ministre de l’Information. Ce à quoi je réponds
par ce refrain de Feyrouz, cette artiste hors pair, cette diva qui a conquis
le cœur des Tunisiens: “Bahebak ya Lobnan”!
Tunis a abrité, dernièrement, la conférence des
femmes parlementaires arabes à laquelle ont participé les
déléguées de seize pays et des représentants
des unions inter-parlementaires et arabes.
Organisée à l’initiative de la Chambre des députés
de Tunisie (parlement) et du Programme des Nations Unies pour le développement
(PNUD), la conférence a permis d’évaluer le poids de la participation
des femmes arabes dans la vie politique et parlementaire et d’examiner
les moyens d’améliorer et de renforcer cette participation.
La conférence a rassemblé des représentants hommes
et femmes outre de Tunisie, d’Algérie, de Bahrein, d’Egypte, de
Djibouti, d’Irak, de Jordanie, du Koweit, du Liban, de Libye, du Maroc,
de Mauritanie, de Qatar, de Palestine, de Syrie et du Yémen.
Ouvrant la conférence, l’épouse du chef de l’Etat tunisien,
Mme Leila Ben Ali, a relevé que la moyenne mondiale de représentation
parlementaire des femmes, actuellement de 13%, était “bien en deçà
de leurs attentes et sans commune mesure avec leur ambition”. Dans la région
arabe, le taux de présence féminine ne dépasse pas
les 3,4%, un “chiffre qui suscite la perplexité”, a souligné
Mme Ben Ali qui a relevé le paradoxe entre cette situation et le
poids réel des femmes arabes dans tous les domaines de la vie, en
particulier, l’éducation, la santé et l’économie.
Leila Ben Ali ouvrant la conférence des femmes parlementaires arabes. |
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La conférence a recommandé de hâter la mise en œuvre
de dispositions propres à engager les forces politiques et les gouvernements
en vue de mettre sur pied un plan d’action dans le cadre de stratégies
favorisant la promotion de la présence de la femme et sa participation
dans les corps élus et les centres de décision, tout en poursuivant
les efforts nationaux et les plans mis en œuvre et de promouvoir les législations
qui garantissent les droits de la femme dans tous les domaines.
Les participants ont, également, recommandé d’engager
les préparatifs en vue de l’organisation d’une conférence
pour l’élaboration d’une stratégie cohérente devant
servir de plate-forme pour la conception de plans d’action nationaux et
ce, en collaboration avec la Ligue des Etats arabes et de l’Union parlementaire
arabe.
D’autre part, la conférence a appelé le Conseil des ministres
arabes des affaires sociales qui devait se réunir au Caire, de faire
de l’an 2000, l’année de la femme arabe.
Femmes et mondialisation
Par ailleurs, la capitale tunisienne a abrité du 18 au 20 novembre,
un séminaire régional organisé à l’initiative
du Centre de la femme arabe pour la formation et la recherche “CAWTAR”,
sur le thème “Mondialisation et rôle économique des
femmes: apport des médias et des réseaux”.
Trois questions étaient inscrites à l’ordre du jour du
séminaire: “les femmes face à la mondialisation”, “le rôle
des médias dans le renforcement des capacités des femmes
dans le domaine économique” et “l’importance des réseaux
dans la mondialisation”.
AMAMOU: "GRANDS ESPOIRS DE RELANCE" DE L'UMA
Le secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe
(UMA), M. Mohamed Amamou, a affirmé dernièrement, à
Nouakchott, avoir de “grands espoirs de relancer” les activités
de cette organisation régionale bloquées par plusieurs dissensions
entre les pays membres.
M. Amamou qui effectuait une visite en Mauritanie, a été
reçu par le président Mouaouia Ould Sid’Ahmed Tayaâ
dont le pays fait l’objet de vives critiques au sein du monde après
sa récente décision d’établir des relations diplomatiques
avec Israël au niveau des ambassadeurs.
“J’ai de grands espoirs de réussir à relancer l’Union
très prochainement”, a déclaré le secrétaire
général après s’être entretenu avec le chef
de l’Etat mauritanien qui lui a renouvelé son “attachement” à
l’UMA et son engagement “au service des peuples maghrébins”.
M. Amamou qui vient d’effectuer une tournée dans les pays de
l’UMA, n’a fourni aucune indication sur la tenue annoncée par des
“sources informées” d’une rencontre de “haut niveau” pour aplanir
les difficultés survenues après le récent rapprochement
entre la Mauritanie et Israël.
Outre la Mauritanie, l’UMA comprend quatre pays d’Afrique du Nord:
Tunisie, Maroc, Algérie et Libye.
ACCORD D'EXPLORATION PETROLIERE AVEC UN GROUPE GRANCO-BELGE
Le groupe pétrolier franco-belge “Totalfina” (24%) et ses partenaires
espagnol Repsol “YPF” (32%), autrichien “OMV” et norvégien “Saga”
(20%) ont signé récemment avec la compagnie pétrolière
nationale libyenne “Noc” un accord d’exploration d’un bloc au sud-ouest
de la Libye.
Ce bloc appelé M-4, situé dans la partie nord du bassin
pétrolier de Murzuk, s’étend sur environ 12.300 km2. “Repsol”
sera opérationnel pendant la phase d’exploration, précise
le groupe franco-belge dans un communiqué.
Totalfina est déjà présent dans ce bassin avec
30% du bloc NC-115, dans lequel le champ d’El-Sharara produit actuellement
150.000 barils/jour de bonne qualité, indique-t-on de même
source. La production de ce champ devrait atteindre 200.000 barils/jour
d’ici quelques mois.
Toujours dans ce bassin, Totalfina est partenaire depuis novembre 1997
sur les blocs NC-186 et 187 sur lesquels d’importants travaux sismiques
ont été entrepris.
Par ailleurs, dans le bassin de Syrte (nord du pays), le groupe est
opérateur (75%) du champ de Mabruk, dont la production s’élève
à 18.000 barils/jour.
Le nouvel ensemble pétrolier issu du rapprochement de Totalfina
avec la française ELF-Aquitaine, conditionné à l’approbation
de Bruxelles attendue en février, “se placera au premier rang des
producteurs d’hydrocarbures du continent africain”, rappelle Totalfina.
BEN ALI FELICITE LAHOUD
A l’occasion de la célébration de la fête nationale
de la République du Liban, le président Zein El-Abidine Ben
Ali a adressé un message de félicitations au président
Emile Lahoud dans lequel il lui exprime ses vœux de santé et de
bonheur et souhaite au peuple libanais frère progrès continu
et prospérité.
Le chef de l’Etat tunisien réaffirme, dans ce message, sa volonté
de continuer à œuvrer en vue de consolider davantage les relations
de fraternité et de coopération entre les deux pays, dans
l’intérêt mutuel des deux peuples frères.
ENTRETIEN TELEPHONIQUE BEN ALI - BOUTEFLIKA
Le président Zein El-Abidine Ben Ali a eu un entretien téléphonique
avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika.
L’entretien qui s’inscrit dans le cadre de la tradition de concertation
entre les deux chefs d’Etat, a porté sur les solides relations de
fraternité existant entre la Tunisie et l’Algérie et les
perspectives de renforcement de la coopération bilatérales,
dans l’intérêt des deux pays et des deux peuples frères,
indique-t-on de source officielle tunisienne.
Les questions de l’heure d’intérêt commun ont été
également évoquées, ajoute la même source.