autour de ce projet de loi ont repris de plus belle, bien que ce dernier
n’ait pas encore été élaboré. En effet, les
différentes parties se comportent comme si le texte gouvernemental
avait été mis au point et comme si les législatives
allaient avoir lieu demain.
Ces parties, malgré leurs divergences, récapitulent leurs
comptes, en soupesant les avantages que peut leur valoir l’adoption du
caza, du mohafazat ou d’une circonscription intermédiare.
Fait à signaler: les positions, à ce sujet, ont maintenant
changé, en ce sens que ceux qui étaient acquis à la
petite circonscription, plaident en faveur de la grande et vice-versa,
sans prendre en considération les clauses y relatives de l’accord
de Taëf, lequel adopte le mohafazat en tant que circonscription électorale.
LA “FORMULE DES 13”
En ce moment, la “formule des 13” paraît avoir le plus de chance
d’être retenue, bien que le président Nabih Berri soutienne
que “cette formule et celle des cinq mohafazats se partagent les chances”.
Le président Emile Lahoud en a discuté mardi, dans sa
rencontre hebdomadaire avec le chef du gouvernement, M. Salim Hoss et mercredi,
avec le président Berri.
Le chef de l’Etat a, également, conféré à
ce sujet avec le président Omar Karamé qui a émis
des réserves à propos du découpage envisagé
pour le Liban-Nord. M. Karamé a laissé entendre à
sa sortie du palais de Baabda, que la “formule des 13” serait adoptée,
en définitive.
De son côté, M. Rafic Hariri a pris à partie cheikh
Mohamed Rachid Kabbani, mufti de la République, pour s’être
rangé à l’avis d’une fraction déterminée quant
au découpage des circonscriptions. L’ancien chef du gouvernement
est attaché à “l’unité électorale” de Beyrouth
et s’oppose à son découpage en deux ou trois circonscriptions.
Le président de la République a dissipé toute
équivoque en annonçant, pour la fin de ce mois, la mise au
point du projet de loi électorale.
En ce qui concerne la “formule des 13”, il semble, d’après ceux
qui l’ont préconisée qu’elle garantit la représentation
de toutes les franges de l’électorat au sein de la législature,
quelle que soit leur dimension”. Etant entendu qu’aucune loi électorale
en n’importe quel pays, ne donne satisfaction à tout le monde et
il se trouve toujours une partie qui se plaint, non pour avoir été
frustrée, mais pour avoir été privée de la
part à laquelle elle croit avoir droit au sein de l’Assemblée.
Le chef de l’Etat a observé devant ses visiteurs, que ceux qui
s’opposaient précédemment à l’adoption du mohafazat,
émettent à présent des réserves sur toute forme
de découpage. Aussi, s’est-il employé jusqu’ici à
rechercher une loi susceptible de satisfaire toutes les parties, en tenant
compte des intérêts des communautés nationales, sans
marginaliser aucune d’elles. C’est pourquoi, il n’admet pas qu’on élabore
une loi à la mesure des personnes, quelles qu’elles soient.
De plus, le président Lahoud se soucie, par-dessus tout, d’assurer
le mixage des communautés et de raffermir l’unité, tout en
favorisant l’intégration nationale.
LA BATAILLE SE POURSUIT...
Quoi qu’il en soit et malgré les assurances données par
le président du Conseil et son infirmation de rumeurs propagées
par certains milieux pour un but qui n’échappe à personne,
la bataille autour de la nouvelle loi électorale, n’a pas pris fin.
Cependant, deux points restent à trancher; il s’agit du découpage
du Liban-Nord et de Beyrouth. En ce qui concerne le premier district, deux
courants militent pour des formules différentes: le premier est
en faveur du rassemblement des cazas: d’un côté, le Akkar,
Minieh et Dennieh constituent une circonscription et, de l’autre, Tripoli,
Bécharré, Zghorta, Koura et Batroun.
Le second courant plaide en faveur du maintien du mohafazat en tant
que circonscription unique. Mais d’après des sources renseignées,
le découpage en deux circonscriptions semble devoir être adopté.
En ce qui a trait à la capitale, le président Salim Hoss
s’oppose, apparemment, à son découpage en trois circonscriptions.
Tout en disant que “le dernier mot revient au Conseil des ministres et
à l’Assemblée”. Le chef du gouvernement adopte une position
de principe - qui rejoint celle de son prédécesseur - mais
s’interdit d’imposer son point de vue, si celui-ci va à l’encontre
de la majorité parlementaire.
HARIRI NE CHÔME PAS
Pendant ce temps, M. Rafic Hariri ne chôme pas et use de tous
les moyens pour empêcher le découpage de Beyrouth en plusieurs
circonscriptions électorales, car il y va de son avenir politique,
une telle mesure pouvant asséner un coup fatal à son leadership
et réduirait l’effectif de son bloc parlementaire...
L’ex-Premier ministre mène campagne à cet effet auprès
de personnalités politiques et de chefs spirituels, les mettant
en garde contre le découpage de la capitale et plaidant en faveur
de son unité au plan électoral.
Dès la semaine prochaine, les positions des uns et des autres
commenceront à se décanter, d’autant que toutes les parties
politiques ont renoncé à leur cabale contre le Pouvoir et
proclament leur appui au régime, afin de garantir leur avenir politique.
Effectivement, M. Hariri a renoncé à ses attaques contre
le gouvernement et ouvert une nouvelle page avec le palais de Baabda où
il multiplie ses visites ces derniers temps.
Après le “meeting” du Metn qui a eu lieu à Dbayeh la
semaine dernière, on prête à M. Hariri l’intention
de rassembler non moins de soixante mille personnes. Et ce, après
avoir notifié le commandement syrien de sa disposition à
coopérer avec le président Lahoud et à faciliter la
tâche du Pouvoir.
Quoi qu’il en soit, tant les loyalistes que les opposants se préparent
à participer à des élections législatives sur
la base de la “formule des 13 circonscriptions”.
Par ailleurs, il y a lieu d’observer que le communiqué consignant
les délibérations du dernier Conseil des ministres comportait
la semaine dernière peu de décisions de caractère
politique. Mais les milieux renseignés s’attendent que les prochaines
séances dudit Conseil comportent des décisions importantes,
concernant de nouvelles nominations et le pourvoi aux postes devenus vacants
à la suite de la mise de plusieurs fonctionnaires à la disposition
de la présidence du Conseil.
Enfin, les cercles politiques attendent non sans impatience le débat
que l’Assemblée instituera les 7 et 8 décembre, sur la requête
par laquelle M. Habib Hakim, député du Metn, demande la levée
de l’immunité qui le couvre, pour pouvoir se présenter devant
le magistrat instructeur chargé d’enquêter sur l’affaire de
l’incinérateur de Bourj-Hammoud.
La tendance serait, dit-on, en faveur de la levée de l’immunité,
laquelle serait suivie de la réactivation des dossiers judiciaires,
en prévision de la relance de la réforme administrative.